Luigi Lucheni
| Naissance | |
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| Décès |
(à 37 ans) Genève |
| Sépulture | |
| Nom dans la langue maternelle |
Luigi Luccheni |
| Nationalités | |
| Allégeance | |
| Activités |
Terroriste, anarchiste, assassin, révolutionnaire, terroriste anarchiste |
| Idéologie | |
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| Arme | |
| Conflit | |
| Condamné pour | |
| Lieu de détention |
Nouvelle prison de l'Évêché (d) |
Histoire d’un enfant abandonné à la fin du XIXe siècle racontée par lui-même (d) |
Luigi Lucheni, né le dans le 12e arrondissement de Paris et mort le à Genève en Suisse, est un anarchiste italien. Il est connu pour avoir assassiné l'impératrice d'Autriche Élisabeth de Wittelsbach, dite « Sissi », à Genève, en 1898.
Biographie
Situation personnelle
Né le à Paris d'une mère italienne et de père inconnu, le jeune Luigi est abandonné à sa naissance et séjourne à l'hospice des Enfants assistés avant d'être envoyé en Italie, d'orphelinats en familles d'accueil[1].
Devenu adulte, il occupe divers petits emplois avant de servir dans l'armée durant trois ans et demi, puis il émigre en Suisse. C'est à Lausanne qu'il rencontre le mouvement libertaire[2].
Régicide
Luigi Lucheni est l'assassin, en 1898, d'Élisabeth de Wittelsbach, impératrice d'Autriche, plus connue sous le surnom de Sissi.
Après avoir acquis des notions d'anatomie humaine, le samedi vers 13 h 35, il poignarde l'impératrice Sissi, d'un coup au cœur, devant l'hôtel Beau-Rivage à Genève, à l'aide d'une lime triangulaire, car il n'a pas les moyens de se procurer un couteau. Peu de temps après, il est arrêté par des témoins et d'autres personnes dans la rue des Alpes.
« Au cours de son interrogatoire, le téléphone annonça que l'Impératrice venait d'expirer ; dès que cette nouvelle fut portée à sa connaissance, Lucheni manifesta une grande joie. Il avoua être anarchiste et avoir agi avec préméditation, dans un but exemplaire, pour faire avancer la cause anarchiste ; il nia catégoriquement avoir des complices. »
— Acte d'accusation de Luigi Luccheni
Alors qu'on a parfois tenté de le faire passer pour un fou, il est en réalité plutôt représentatif de la tension de classes qui règne alors à Genève.
Lors de son procès à la cour d'assises du canton de Genève, le , il se revendique comme anarchiste et dit avoir voulu d'abord tuer Philippe, duc d'Orléans, avant de décider de frapper à travers l'impératrice « les persécuteurs des ouvriers ». D'autres sources affirment que son seul but est de se faire un nom en accomplissant une action éclatante, ce qu'il déclare lors de son interrogatoire dans lequel il affirme n'avoir jamais été anarchiste[3].
La peine de mort ayant été abolie à Genève en 1871, Luigi Lucheni est condamné à la réclusion à perpétuité. Il se lance dans la rédaction de ses mémoires. Lorsque ses cahiers lui sont volés par des gardiens, il se révolte et subit des brimades, avant d'être retrouvé pendu dans une cellule de la prison de l'Évêché à Genève le .
Devenir de son corps
Dans les années 1980, la tête de Luigi Lucheni conservée dans du formol est remise au musée d'anatomie pathologique de Vienne[4], en Autriche.
En 2000, ses restes sont inhumés au cimetière central de Vienne[5].
Œuvre
- Histoire d'un enfant abandonné à la fin du XIXe siècle racontée par lui-même (édition établie et présentée par Santo Cappon), Le Cherche midi, 1998 (ISBN 978-2862745947)
Notes et références
- ↑ Dictionnaire international des militants anarchistes : notice biographique.
- ↑ Chantier biographique des anarchistes en Suisse : notice biographique.
- ↑ Histoire de la répression de la propagande par le fait de 1880-1930, [lire en ligne] sur CFLX (radio communautaire).
- ↑ (en) « Relic of an 1898 Crime Goes Home to Vienna », The New York Times, , p. 5 (lire en ligne).
- ↑ (de) Florian Gasser, « Ein Komplott gegen Sisi », sur Die Zeit, .
Voir aussi
Bibliographie
- Auguste Forel, Albert Mahaim, Crime et anomalies mentales constitutionnelles. La plaie sociale des déséquilibrés à responsabilité diminuée, Genève, Kündig, 1902, Forgotten Books.
- Roland Hippenmeyer, L'homme qui tua Sissi, Lucheni et son temps, Edhippe éditions, Genève, 1998. Notice bibliographique du Centre international de recherches sur l'anarchisme (Lausanne).
- Dominique Kalifa, « Moi, Lucheni, assassin de Sissi. Les cinglants écrits de prison de l'anarchiste qui tua l'impératrice d'Autriche et les poèmes un peu fades de sa victime mélancolique. Luigi Lucheni, Mémoires de l'assassin de Sissi », Libération, , texte intégral.
- Claude Cantini, « Luigi Luccheni, assassin de l'impératrice d'Autriche : histoire d'une vie (1873-1910) », dans Cahiers d'histoire du mouvement ouvrier, Lausanne no 14 (1998), p. 93-110.
Notices
- Dictionnaire international des militants anarchistes : notice biographique.
- Chantier biographique des anarchistes en Suisse : notice biographique.
Liens externes
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