Lucie Joubert

Lucie Joubert
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Naissance
Activités

Lucie Joubert est une femme de lettres canadienne, originaire de Trois-Rivières, Mauricie, au Québec, spécialisée notamment en étude de la littérature québécoise et de l'humour, et plus particulièrement l'humour des femmes. Elle contribue également à l'édition de l'œuvre du clan Ferron (Marcelle, Jacques, Madeleine) et est directrice de l'Observatoire de l'humour.

Biographie

Lucie Joubert est chargée de cours à l'université du Québec à Trois-Rivières et à l’Université McGill ; elle est ensuite professeure à l'université Queen's (Kingston) pour finalement se joindre au Département de français de l'université d'Ottawa jusqu'à sa retraite, à partir de laquelle elle se consacrera notamment à des activités d'édition.

Depuis 2024, elle agit comme directrice de la collection L'Humour chez Somme toute éditeur.

Œuvre

Études sur l'humour

L'œuvre de Lucie Joubert est composée d'essais, de chronique et de travaux d’édition où l'écriture des femmes est mise à l'honneur, avec une perspective féministe assumée[réf. souhaitée]. À titre de chercheure universitaire mais aussi comme vulgarisatrice (notamment comme chroniqueuse radio[1]), elle a attiré l'attention sur la portée subversive et politique des textes humoristiques. Parmi ses contributions les plus remarquées: Le carquois de velours[2](1998), de même que L'Humour du sexe. Le rire des filles[3] (2002), « sept courts essais consacrés aux rapports des femmes à l'humour et à la perception sociale de l'humour au féminin »[4]. Les travaux de Joubert sur l'humour de scène des femmes (qui sont minoritaires dans la pratique au moment de la rédaction de l'essai[4]) permettent de mesurer les transformations opérées depuis la parution de l'essai[réf. souhaitée].

L'envers du landau[5] porte sur la « délicate question toujours taboue: ne pas désirer d'enfant »[6] et les conséquences du refus de maternité[7], traduit en croate), Mines de rien[8] (avec Isabelle Boisclair et Lori Saint-Martin 2015) et Sans blague! Une anthologie de l'humour des femmes, coédité avec Jeanne Mathieu-Lessard[9] et Mélissa Thériault. L'ouvrage paru en 2024 « présente de façon chronologique 90 écrivaines et humoristes qui ont jeté les bases et développé l’humour féminin au Québec et au Canada francophone »[10].

Avec la chercheure Emmanuelle Walsh-Viau, qui agit à titre de « joueuse, entraîneure, arbitre et observatrice »[11] et opéré un travail de recherche au sein des archives de la LNI, Lucie Joubert s'intéresse à la sous-représentation féminine dans le domaine de l’impro dans Jouer sur le banc. Les Filles dans le monde de l'improvisation, paru en 2022[12] : « Longtemps minoritaires et coincées dans des rôles secondaires stéréotypés, les improvisatrices prennent de plus en plus leur place sur la patinoire. Des décennies et plusieurs vagues de dénonciations auront toutefois été nécessaires pour qu’elles en arrivent là, selon les autrices du récent essai Jouer sur le banc, qui dresse un portrait de l’évolution de la place des femmes en impro et des limites qu’elles rencontrent encore aujourd'hui. »

Contribution à la réédition du corpus ferronnien

Avec Marcel Olscamp, elle contribue au vaste chantier de l'édition de la correspondance de Jacques Ferron. Après avoir complété trois volumes sur les lettres qu’il a échangées avec sa sœur Madeleine et son beau-frère Robert Cliche (Une famille extraordinaire, Le Québec n’est pas une île, Le Monde a-t-il fait la culbute[13]), elle publie ensuite, toujours avec Olscamp, le premier tome des correspondances entre Ferron et Jean Marcel, médiéviste et exégète de l’œuvre ferronnienne, Le Pays a toujours raison (2024, aux éditions Léméac).

Notes et références

  1. « La recette de Lucie Joubert pour que le féminisme garde son élan en 2018 | OHdio | Radio-Canada », sur ici.radio-canada.ca (consulté le )
  2. Karine Lalancette, « Lucie Joubert : Le carquois de velours. L’ironie au féminin dans la littérature québécoise 1960-1980. », Recherches féministes, vol. 12, no 1,‎ , p. 159 (ISSN 0838-4479 et 1705-9240, DOI 10.7202/058030ar, lire en ligne, consulté le )
  3. « L'HUMOUR DU SEXE | Nuit blanche » (consulté le )
  4. Louis Cornellier, « Essais québécois - Les femmes sont-elles drôles? », Le Devoir,‎ (lire en ligne )
  5. Marie Labrecque, « Lucie Joubert : Le Carquois de velours », sur Voir.ca, (consulté le )
  6. Silvia Galipeau, « Tabou: ne pas vouloir d'enfant », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Sortie de livre: « L’envers du landau » », sur jesuisféministe.com, (consulté le )
  8. Annik Rouette, « Mines de rien, Chroniques insolentes d'Isabelle Boisclair, Lucie Joubert et Lori Saint-Martin », Sens public,‎ , p. 1 (ISSN 2104-3272, DOI 10.7202/1089672ar, lire en ligne, consulté le )
  9. Marie-Eve B. Alarie, « 100 ans d'humour au féminin », sur L’Hebdo Journal, (consulté le )
  10. Ian Bussières, Le Soleil, « Sans blague!: l’humour féminin au Québec… 60 ans avant Clémence! », sur Le Nouvelliste, (consulté le )
  11. « Impro : regard sur la place des femmes | OHdio | Radio-Canada », sur ici.radio-canada.ca (consulté le )
  12. Annabelle Caillou, « «Je dois être plus absurde, plus drôle, plus impliquée» », Le Devoir,‎ (lire en ligne ).
  13. François Ouellet, « Jacques Ferron, Madeleine Ferron et Robert Cliche, Le Québec n’est pas une île : correspondance 2 : 1961-1965, édition préparée par Marcel Olscamp et Lucie Joubert, Montréal, Leméac éditeur, 2015, 565 p. », Francophonies d'Amérique, nos 40-41,‎ , p. 283–285 (ISSN 1183-2487 et 1710-1158, DOI 10.7202/1043714ar, lire en ligne, consulté le )

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