Louis Ignacio-Pinto

Louis Ignacio-Pinto

Louis Ignacio-Pinto en 1931.
Fonctions
Président de la Cour suprême[c]

(3 ans et 18 jours)
Prédécesseur Valentin Djibodé Aplogan
Successeur Cyprien Aïnadou
Sénateur[a],[b]

(8 ans, 5 mois et 22 jours)
Élection 13 janvier 1947[d]
Réélection 14 novembre 1948[e]
Circonscription Dahomey : 2e collège (1947-1948), 2e section (1948-1955)
Groupe politique Communiste (apparenté, 1947)
Union républicaine et résistante pour l’Union française (1947)
Républicains indépendants (1947-1952)
Indépendants d’outre-mer (1952-1955)
Prédécesseur Création du siège
Secrétaire du Conseil de la République

(10 mois et 2 jours)
Président Gaston Monnerville

(11 mois et 20 jours)
Président Gaston Monnerville

(5 mois et 24 jours)
Président Gaston Monnerville
Biographie
Nom de naissance Louis Pinto
Date de naissance
Lieu de naissance Porto-Novo (Dahomey, Afrique-Occidentale française)
Date de décès (à 80 ans)
Lieu de décès Dourdan (Essonne, France)
Nationalité Française (1930-1960)
Dahoméenne (1960-1975)
Béninoise (à partir de 1975)

Louis Ignacio-Pinto, né le à Porto-Novo, dans la colonie du Dahomey, en Afrique-Occidentale française (actuellement située au Bénin) et décédé le à Dourdan, en France, est un avocat, diplomate et homme politique français, dahoméen et béninois.

Entre 1947 et 1955, il représente le territoire d’outre-mer du Dahomey au Conseil de la République, où il occupe la position de secrétaire en 1948, 1949 et 1955. Il exerce, de 1967 à 1970, la charge de président de la Cour suprême du Dahomey puis, de 1970 à 1979, celle de juge à la Cour internationale de justice.

Biographie

Éléments personnels et première vie professionnelle

Louis Ignacio-Pinto naît le à Porto-Novo, capitale de la colonie du Dahomey. Après avoir effectué des études à la mission catholique de sa ville natale, il poursuit son parcours au Nigéria, ainsi qu’au collège de Saint-Genès à Bordeaux. À l’issue de son cursus scolaire, il est docteur en droit et licencié ès lettres. Il vit ensuite quelques années à Paris et en Angleterre[1],[2].

Louis Ignacio-Pinto appartient à la communauté des Agoudas, Afro-Brésiliens connus pour leur muticulturalisme et leur polyglottisme. Selon Olabiyi Babalola Yai, il maîtrise « toutes les langues officielles et les langues africaines de communication interrégionales entre le Ghana et le Nigeria »[3].

Par décret du président de la République Gaston Doumergue, et, au sens de la loi du , Louis Ignacio-Pinto obtient la citoyenneté française le [α].

D’abord avocat à la cour d’appel de Paris, Louis Ignacio-Pinto s’installe comme avocat-défenseur en Afrique-Occidentale française, à Conakry (Guinée) et à Cotonou (Dahomey)[1],[2].

Carrière politique

Le , Louis Ignacio-Pinto est l’unique candidat à l’élection du siège réservé au Conseil de la République pour le deuxième collège du territoire d’outre-mer du Dahomey. Obtenant 16 des 17 voix exprimées, il est élu conseiller de la République[f]. Toujours seul à se présenter aux élections de la chambre pour le siège attribué à la deuxième section du territoire du Dahomey, il est reconduit le par 13 voix sur les 18 votants. Toutefois, il perd son mandat après sa défaite au scrutin du pour ce même siège, remporté par Maximilien Quénum[D 4],[D 5],[D 6].

Louis Ignacio-Pinto est nommé secrétaire du Conseil de la République à trois ouvertures de sessions, les , et [D 7],[D 8],[D 9],[1].

Après son échec électoral de 1955, Louis Ignacio-Pinto poursuit sa carrière au Dahomey. Ministre des Finances dans le conseil de gouvernement du territoire d’outre-mer en 1957, il est le premier ministre de la Justice après la proclamation de la république du Dahomey en 1958[1],[2].

Carrières diplomatique et judiciaire

Après sa carrière politique, il se réoriente vers la diplomatie. Conseiller à l’ambassade de France près le Saint-Siège, il est ambassadeur de la république du Dahomey aux Nations unies de 1960 à 1967[g], aux États-Unis, au Canada, au Brésil et en Haïti[2].

Le , le général Christophe Soglo, président de la république du Dahomey, le nomme président de la Cour suprême[s 3],[1],[2].

Membre de la commission du droit international des Nations unies à partir de 1965, il siège comme juge à la Cour internationale de justice de 1970 à 1979[2].

Mort

Louis Ignacio-Pinto meurt le à Dourdan[1].

Activité parlementaire

L’activité parlementaire de Louis Ignacio-Pinto au Conseil de la République s’étend sous trois mandatures distinctes.

Ire législature (1946-1948)

À la suite de son élection le par le deuxième collège du territoire du Dahomey, Louis Ignacio-Pinto est admis au Conseil de la République le suivant[D 1],[1].

Politiquement, il s’affilie au groupe communiste comme apparenté le . Quelques semaines plus tard, le , il est l’un des membres fondateurs du groupe d’union républicaine et résistante pour l’Union française (apparenté au groupe communiste le lendemain), qu’il quitte à compter du pour celui des républicains indépendants, également comme membre de plein droit. Cette affiliation est conservée au [β],[γ],[δ],[ε],[ζ].

Il rejoint la commission de la justice et de la législation civile criminelle et commerciale le , puis, le , celle de l’Éducation nationale, des beaux-arts, des sports, de la jeunesse et des loisirs ainsi que celle des finances[D 10],[D 11],[1].

IIe législature (1948-1952)

À la suite des deuxième scrutin pour désigner les conseillers de la République, Louis Ignacio-Pinto est réélu le par la deuxième section du territoire du Dahomey. Il est admis le suivant[D 2],[1].

Il s’affilie une nouvelle fois comme membre du groupe des républicains indépendants lors de la constitution des listes électorales le . Cette appartenance politique est renouvelée à chaque ouverture de session, les , , et [η],[θ],[ι],[κ],[λ].

Nommé membre de la commission des finances les , , , il rejoint celle de la presse, de la radio et du cinéma le . Par ailleurs, tout au long de la mandature, il est reconduit au sein de la commission de la France d’outre-mer (, , et )[D 12],[D 13],[D 14],[D 15],[1].

IIIe législature (1952-1955)

Après un renouvellement partiel du Conseil de la République, Louis Ignacio-Pinto fait partie des membres du groupe des indépendants d’outre-mer nouvellement constitué le . Il y est ensuite affilié les , et [μ],[ν],[ξ],[ο].

À l’occasion des nominations des , , et , il est désigné membre (1952), puis, membre titulaire (1953-1955) de la commission de la justice et de législation civile, criminelle et commerciale, et, de celle de la Défense nationale[D 16],[D 17],[D 18],[D 19],[1].

Distinctions

Notes et références

Notes

  1. Conseiller de la République jusqu’au .
  2. Fonction exercée dans le cadre de la République française.
  3. Fonction exercée dans le cadre de la république du Dahomey.
  4. Élu le , est admis au Conseil de la République le suivant[D 1].
  5. Réélu le , est admis au Conseil de la République le suivant[D 2].
  6. Ayant reçu initialement le traitement de « conseiller de la République », il prend celui de « sénateur, membre du Conseil de la République » à la suite d’une résolution adoptée lors de la séance du [D 3].
  7. Nommé par le décret du du premier ministre Hubert Maga, il est en fonction entre le et le selon les services de la mission permanente de la république du Bénin auprès des Nations unies[s 1],[s 2].

Sources

  1. « Naturalisations et réintégrations », Journal officiel de la République française, vol. « Lois et décrets », no 153,‎ , p. 7234 (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Listes électorales des membres des groupes politiques remises au Président du conseil de la République le , en exécution de l’article 16 du règlement, et rectifiées à la date de ce jour », Journal officiel de la République française, « Informations parlementaires », vol. « Lois et décrets », no 20,‎ , p. 960 (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Modification aux listes des membres des groupes politiques », Journal officiel de la République française, « Informations parlementaires », vol. « Lois et décrets », no 66,‎ 17 et 18 mars 1947, p. 2557 (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Listes des membres des groupes politiques », Journal officiel de la République française, « Informations parlementaires », vol. « Lois et décrets », no 67,‎ , p. 2599 (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Modification aux listes des membres des groupes politiques », Journal officiel de la République française, « Informations parlementaires », vol. « Lois et décrets », no 191,‎ , p. 8020 (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Listes électorales des membres des groupes politiques remises au président du Conseil de la République le , en exécution de l’article 16 du règlement », Journal officiel de la République française, « Informations parlementaires », vol. « Lois et décrets », no 12,‎ , p. 450 (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Listes électorales des membres des groupes remises au secrétariat général du Conseil de la République, le , en exécution de l’article 16 du règlement », Journal officiel de la République française, « Informations parlementaires », vol. « Lois et décrets », no 277,‎ , p. 11415 (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Listes électorales des membres des groupes politiques remises au président du Conseil de la République le , en exécution de l’article 16 du règlement », Journal officiel de la République française, « Informations parlementaires », vol. « Lois et décrets », no 10,‎ , p. 539-540 (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Listes électorales des membres des groupes politiques remises au président du Conseil de la République le , en exécution de l’article 16 du règlement », Journal officiel de la République française, « Informations parlementaires », vol. « Lois et décrets », no 9,‎ , p. 410-411 (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Listes électorales des membres des groupes politiques remises au président du Conseil de la République le , en exécution de l’article 9 du règlement », Journal officiel de la République française, « Informations parlementaires », vol. « Lois et décrets », no 9,‎ 8 et 9 janvier 1951, p. 357-358 (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Listes électorales des membres des groupes politiques. (Remises au président du Conseil de la République le , en exécution de l’article 9 du règlement.) », Journal officiel de la République française, « Informations parlementaires », vol. « Lois et décrets », no 4,‎ , p. 243-244 (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Listes électorales des membres des groupes politiques remises au président du Conseil de la République le , en exécution de l’article 9 du règlement », Journal officiel de la République française, « Informations parlementaires », vol. « Lois et décrets », no 135,‎ , p. 5679-5680 (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Listes électorales des membres des groupes politiques (remises au président du Conseil de la République, le , en exécution de l’article 9 du règlement) », Journal officiel de la République française, « Informations parlementaires », vol. « Lois et décrets », no 11,‎ 12 et 13 janvier 1953, p. 447-448 (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Listes électorales des membres des groupes politiques remises au président du Conseil de la République le en exécution de l’article 9 du règlement », Journal officiel de la République française, « Informations parlementaires », vol. « Lois et décrets », no 8,‎ 11 et 12 janvier 1954, p. 475-476 (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Listes électorales des membres des groupes politiques remises au président du Conseil de la République, le , en exécution de l’article 9 du règlement », Journal officiel de la République française, « Informations parlementaires », vol. « Lois et décrets », no 10,‎ 10 et 11 janvier 1955, p. 482-483 (lire en ligne, consulté le ).
  1. « 9. — Vérification des pouvoirs (suite.) », Journal officiel de la République française, « Conseil de la République », vol. « Débats parlementaires », no 6,‎ , p. 28 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  2. « 13. — Vérification des pouvoirs (Suite.) », Journal officiel de la République française, « Conseil de la République », vol. « Débats parlementaires », no 101,‎ , p. 3521 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  3. « 11. — Appellation des membres du Conseil de la République », Journal officiel de la République française, « Conseil de la République », vol. « Débats parlementaires », no 104,‎ , p. 3577-3582 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  4. Journal officiel, , « Dahomey (2e collège) », dans « Territoires d’outre-mer », dans « Rapport d’élection », dans « Examen des pouvoirs », p. 25-26.
  5. « Territoire du Dahomey (2e section) », Journal officiel de la République française, « Conseil de la République », vol. « Débats parlementaires », no 100,‎ , p. 3510 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  6. « Territoire du Dahomey (2e section) », Journal officiel de la République française, « Conseil de la République », vol. « Débats parlementaires », no 49,‎ , p. 1765 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  7. « 3. — Installation du bureau définitif », dans « Séance du Mercredi 14 Janvier 1948 », Journal officiel de la République française, « Débats parlementaires » (Conseil de la République) no 4,‎ , p. 95-96 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  8. « 5. — Nomination du bureau définitif », dans « Séance du Mardi 11 Janvier 1949 », Journal officiel de la République française, « Débats parlementaires » (Conseil de la République) no 1,‎ , p. 2-3 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  9. « 5. — Nomination du bureau définitif », dans « Séance du Mardi 11 Janvier 1955 », Journal officiel de la République française, « Débats parlementaires » (Conseil de la République) no 1,‎ , p. 3-4 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  10. Journal officiel, , « 3. — Nomination des commissions générales », p. 13-15.
  11. « 11. — Nomination des commissions générales », Journal officiel de la République française, « Conseil de la République », vol. « Débats parlementaires », no 5,‎ , p. 103-104 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  12. « 14. — Nomination des membres des commissions générales et de la commission de comptabilité », Journal officiel de la République française, « Conseil de la République », vol. « Débats parlementaires », no 3,‎ , p. 21-22 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  13. « 9. — Nomination des membres des commissions générales et de la commission de comptabilité », Journal officiel de la République française, « Conseil de la République », vol. « Débats parlementaires », no 3,‎ , p. 23-24 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  14. « 4. — Nomination des membres des commissions », Journal officiel de la République française, « Conseil de la République », vol. « Débats parlementaires », no 4,‎ , p. 113-114 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  15. « 11. — Nomination des membres des commissions », Journal officiel de la République française, « Conseil de la République », vol. « Débats parlementaires », no 5,‎ , p. 201-203 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  16. « 7. — Nomination des membres des commissions générales et de la commission de comptabilité », Journal officiel de la République française, « Conseil de la République », vol. « Débats parlementaires », no 43,‎ , p. 1185-1186 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  17. « 7. — Nomination des membres des commissions générales et de la commission de comptabilité », Journal officiel de la République française, « Conseil de la République », vol. « Débats parlementaires », no 3,‎ , p. 21-23 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  18. « 7. — Nomination des membres des commissions », Journal officiel de la République française, « Conseil de la République », vol. « Débats parlementaires », no 3,‎ , p. 25-28 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  19. « 8. — Nomination des membres des commissions », Journal officiel de la République française, « Conseil de la République », vol. « Débats parlementaires », no 2,‎ , p. 16-18 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • Autres sources
  1. Décret portant nomination de l’Ambassadeur du Dahomey aux Nations Unies, Porto-Novo, , 1 p. (présentation en ligne).
  2. Anciens ambassadeurs du Bénin à New York, mission permanente de la république du Bénin auprès des Nations unies, (présentation en ligne).
  3. Décret no 5/PR-SGG-1967, Porto-Novo, , 1 p. (présentation en ligne).
  4. Décret portant nomination et promotion dans l’Ordre National du Dahomey, Porto-Novo, , 3 p. (présentation en ligne).
  5. Décret portant Nominations et Promotions à titre civil dans l’Ordre National du Dahomey, Porto-Novo, , 3 p. (présentation en ligne).

Références

  1. Dictionnaire des parlementaires français, tome quatre, 2001, « Ignacio-Pinto (Louis) » [lire en ligne (page consultée le 14 juin 2025)].
  2. La Cour internationale de justice, 1999, « Louis Ignacio-Pinto », p. 293.
  3. Babalola Yai, Lusotopie, 1997, « Un singulier impact linguistique », p. 282.

Annexes

Bibliographie

  • « Louis Ignacio-Pinto », dans Arthur Eyffinger, Arthur Witteveen et Mohammed Bedjaoui (préface), La Cour internationale de justice : 1946-1996, La Haye, Londres et Boston, Kluwer Law International, , 428 p. (ISBN 90-411-0468-2), p. 293.
  • Dictionnaire des parlementaires français : notices biographiques sur les parlementaires français de 1940 à 1958, t. 4 : E-K, Paris, La Documentation française, , 454 p. (ISBN 2-11-004883-2).
  • « Conseil de la République », Journal officiel de la République française, vol. « Débats parlementaires », no 4,‎ , p. 13-15 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • Olabiyi Babalola Yai, « Les “Aguda” (Afro-Brésiliens) du golfe du Bénin : identité, apports, idéologie : essai de réinterprétation », Lusotopie, no 4 « Lusotropicalisme : idéologies coloniales et identités nationales dans les mondes lusophones »,‎ , p. 275-284 (lire en ligne).

Articles connexes

Lien externe

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