Louis Bontemps
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Louis Bontemps
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| Louis Bontemps, président de la Fédération française d'escrime de 1945 à 1965. | |
| Carrière sportive | |
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| Sport pratiqué | escrime |
| Biographie | |
| Nationalité | France |
| Naissance | |
| Lieu de naissance | Offlanges |
| Décès | (à 87 ans) |
| Lieu de décès | 17e arrondissement de Paris |
Louis Bontemps, né le à Offlanges (Jura) et mort le à Paris 17e est un escrimeur français.
Bibliographie
Frédéric Louis Jules Joseph Bontemps naît le à Offlanges. Il est le fils de Jean Baptiste Joannis Bontemps et de Marie Éva Camille son épouse[1]. Le , il se marie avec Jeanne Goguelat (1881-1945) à Versailles[2]. Il se marie avec Élise Henriette Montet (1907-1986) le 26 novembre 1946 à Paris.
L'esprit de l'épée et du devoir
Retracer la vie de Louis Bontemps, c'est parcourir presque un siècle de l'histoire de l'escrime française et, au-delà, celle d'un homme d'honneur, de rigueur et de service. Né en 1883, Bontemps entre dès 1903 dans la salle d'armes du 5e régiment du Génie à Versailles. Très tôt, sa haute stature, son regard franc et son style incisif s'imposent dans les cercles de l'escrime militaire, puis civile. Épéiste de talent, sa présence est constante dans les compétitions de tous niveaux : régionales, nationales, internationales. Il n’y avait pas de podium sans son nom.
Louis Bontemps n'est pas seulement un escrimeur de terrain. En lui, l'âme du compétiteur se double de celle, plus rare encore, du bâtisseur. Élu président du Cercle d'escrime de Metz en 1930[3]— qui est devenu la Société d'escrime de Metz[4] — il devient rapidement une figure centrale de la Fédération d'escrime de Lorraine et Champagne, d'abord en tant que secrétaire général, puis comme président. En 1930, il façonne les contours d'une gouvernance visionnaire, convaincu que la modernité ne se refuse pas : il est l'un des premiers à promouvoir le contrôle électrique à l'épée, pour mettre fin aux soupçons de partialité qui ternissaient certaines joutes.
C'est dans le sillage des grandes mutations du sport qu'il s'inscrit, avec un regard tourné vers l'avenir. Vice-président de la Fédération française d'escrime (FFE) en 1942, puis président à partir de 1945[5], il ne cesse de penser aux jeunes générations. Il initie la création de centres d'enseignement gratuits pour les enfants et les étudiants, fonde un brevet scolaire pour les moins de 20 ans, puis impulse, au niveau international, la naissance des championnats du monde juniors. Il comprend mieux que quiconque que l'élite sportive se prépare dès l'enfance. À son initiative, un critérium national pour les moins de 15 ans, avec sélection régionale, voit le jour. Loin d'être une simple réforme, c'est une refondation.
Louis Bontemps a la plus grande admiration pour Pierre de Coubertin, le rénovateur des Jeux olympiques. Cette admiration ne reste pas lettre morte. De 1953 à 1963, puis de 1966 à 1967, il préside le Comité français Pierre-de-Coubertin, fondé en 1950 sous le nom d'association nationale pour la défense et le développement du sport, des activités physiques et du plein air. Ce comité, reconnu comme l'un des principaux comités d'éthique du sport français, prolongeait l'action morale et éducative chère à Coubertin et Bontemps y apporte toute la rigueur de son engagement. Il milite énergiquement pour le maintien de l'esprit olympique, tout en tenant compte des évolutions sociales de son temps.
Soldat dans l'âme comme dans le corps, il sert la France avec une rigueur façonnée sous la houlette des plus grands : les généraux Maunoury, Mangin, Pétain, Giraud ou encore Billotte. Durant deux guerres mondiales, il montre un courage sans faille : cinq palmes sur sa Croix de guerre, une blessure, le ruban puis la rosette de la Légion d’Honneur. En 1953, la cravate de commandeur de la Légion d'honneur vient récompenser à la fois le militaire valeureux et le dirigeant infatigable[6]. Son éthique est simple mais intransigeante : « Un dirigeant ou un escrimeur qui accepte la mission bénévole d’une sélection n’a plus que des devoirs envers la France à l’exclusion de droits »[6].
En , à l'heure de transmettre les rênes de la FFE après vingt-cinq années de service, Louis Bontemps s'adresse à l'assemblée d'une voix libre et droite. Son discours est un adieu digne, nourri d'humilité, de reconnaissance et d'humour discret [6] : « Si le sport était une religion reconnue, comme l'est la religion catholique, nul doute que vous auriez milité pour ma béatification »[7] et il conclut, en esquissant un sourire sans amertume : « Un homme équilibré doit savoir quitter une maîtresse, surtout s’il est âgé »[6].
Sous sa présidence, le nombre de licenciés de la fédération quadruple, passant de 3 000 à plus de 12 000. Il laisse à son successeur, René Mercier, une structure solide, un élan puissant et une communauté rassemblée[5].
Même après s'être éloigné des affaires fédérales, Louis Bontemps ne quitte jamais vraiment la piste. A partir de , Il intègre, pour quelques mois encore, le bureau de la Fédération internationale d'escrime au côté du président Pierre Ferri[7].
Octogénaire, il continue à participer, à conseiller et à veiller. Il ne comprend pas le repos. Il est de ceux que la mort doit prendre debout et c'est bien ainsi, en pleine 88e année, qu'elle le surprend[5]. Il meurt le à Paris.
Ce n’est pas seulement une vie d’engagement, de service et de passion qui s'éteint : c'est un chapitre de l’histoire de l'escrime française qui se referme [5].
Palmarès sportif
Challenge Bata, en 1934 : 1er[5].
Hommages
Chevalier de la Légion d'honneur le [1]
Officier de la Légion d'honneur le [8]
Commandeur de la Légion d'honneur en 1953
Croix de Guerre 1939-1945
Médaille de la Victoire
La salle d'armes de Metz porte son nom.
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Plaque Louis Bontemps (salle d'escrime de Metz)
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Salle Louis Bontemps à Metz.
Notes et références
- « Base Léonore », sur leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le ), p. 17/45
- ↑ « Base Léonore », sur leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le ), p. 20/45
- ↑ « Base Léonore » (consulté le )
- ↑ « Société d'Escrime de Metz » (consulté le )
- « Le commandant Louis Bontemps n'est plus », sur calameo.com, L'escrime française, (consulté le ), p. 3
- « 1965 199 Esc Fr Dec », sur calameo.com (consulté le )
- « 1965 190 Esc Fr Janv », sur calameo.com (consulté le )
- ↑ « Base Léonore », sur leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le ), p. 18/45
Liens externes
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