Lou Viro-Soulèu

Lou Viro-Soulèu (Le Tournesol en occitan), créé en 1889 et disparu en 1914, est la revue de la Société des félibres de Paris.

Historique

Revue de la Société des félibres de Paris, Lou Viro-Soulèu, dont le titre occitan signifie Le Tournesol, est créé en janvier 1889 avec une présentation de Charles Maurras[1]. Il est publié mensuellement jusqu'en 1905, reparaît irrégulièrement entre 1910 et 1912 et enfin en avril 1914 pour la dernière fois[2].

La publication est bilingue avec une prééminence de l'occitan sous la direction de Charles Mauras puis de Baptiste Bonnet entre 1889 et 1893. En 1894, Louis Roux-Servine devient rédacteur en chef, le français est dès lors largement prédominant[2].

La revue publie une chronique, Viro-souleiado, des textes littéraires, les comptes-rendus des Jeux floraux et ceux des fêtes félibréennes des différentes cigales[évasif]. Chaque année paraît en outre l'annuaire des membres de la [Société des félibres de Paris[2].

Pour Georges Bonifassi, elle constitue « le témoignage de la vitalité et même de la puissance du Félibrige parisien »[3].

Collaborateurs

Lorsqu'Henri Oddo y fait paraître « De l'utilité des idiomes du Midi pour l'enseignement de la langue française », plaidoyer en faveur du choix de professeurs capables d’« utiliser les dialectes de la langue d'Oc, comme une sorte de bas-latin, pour l'enseignement de la langue nationale, suivant les doctes conseils de Michel Bréal »[4], Frédéric Mistral le tance vertement dans L'Aiòli, sous la signature de Gui de Mount-Pavoun, en fustigeant les « cireurs de bottes »[5] : « […] se lou prouvençau noun devié dins lis escolo servi qu'à cira li boto de soun desdegnous rivau, autant vau que lou laisson, coume a fa jusquo eici, viéure pèr orto e pèr campestre. »[6],[a]

Alfred Bonnefoy-Debaïs, membre associé de la Société des félibres de Paris, y fait ses débuts littéraires : une dizaine de ses textes sont publiés dans Lou Viro-soulèu de 1891 à 1902[7].

Publications

Notes et références

Notes

  1. « […] si le provençal ne devait dans les écoles servir qu’à cirer les bottes de son dédaigneux rival, il vaut mieux qu’on le laisse, comme on a fait jusqu’ici, vivre dehors et dans les champs. »
    Traduction de Philippe Martel, L’École française et l’Occitan ou Le Sourd et le Bègue, Presses universitaires de la Méditerranée, coll. « Estudis occitans », , 196 p. (ISBN 978-2-36781-191-8, HAL hal-03050073), chap. 2 (« L’impossible politique linguistique occitaniste »), p. 56

Références

  1. Marie-Thérèse Jouveau, Alphonse Daudet, Frédéric Mistral : la Provence et le Félibrige, vol. 2, Nîmes, Bené, , 644 p. (BNF 34681463), p. 370 et s.
  2. « Lou Viro-Soulèu [Revue] », sur occitanica.eu (consulté le )
  3. Bonifassi 2003.
  4. Henri Oddo, « De l'utilité des idiomes du Midi pour l'enseignement de la langue française : Étude présentée au Félibrige de Paris », ,‎ , p. 5 (lire en ligne) ; cité dans Mistral 1898
  5. « Historique des mobilisations et revendications pour l'enseignement de l'occitan », sur occitanica.eu (consulté le )
  6. Gui de Mount-Pavoun, « Lou prouvençau dins lis escolo », L'Aiòli,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  7. Jean-Claude Rixte, « À la découverte du Félibre de Séderon, Alfred Bonnefoy-Debaïs », sur essaillon-sederon.net (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • « Virou-Soulèu (Lou) », dans Georges Bonifassi, La Presse régionale de Provence en langue d'oc des origines à 1914, Paris, Presses de l'université Paris-Sorbonne, (ISBN 2-84050-269-0), p. 303-304.
  • Jean Fourié, Dictionnaire des auteurs de langue d'oc de 1800 à nos jours (édition revue, augmentée et actualisée, suivie d'un essai de nomenclature de la presse d'oc), Aix-en-Provence, Félibrige, (ISBN 978-2-9533591-0-7, BNF 42577888), p. 361

Liens externes

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