Lesterrois
| Lesterrois | |
| Pays | France |
|---|---|
| Région | Lesterps |
| Classification par famille | |
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| Échantillon | |
| Extrait de la fin du chapitre XXI du Petit Prince : Adi, disset lë renerd. Veiqui moun secret. W’ei tré simple : eun ne vêi be qu’aveque lë quèur. Lou yuêi ne pòden pâ vêire lë principau[1]. |
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Le lesterrois (endonyme : patoi de l’Eiter[2]) est une variété de limousin qui est essentiellement parlée à Lesterps, en Charente, en France.
Situation sociolinguistique
Étude linguistique
Exemples lexicaux
| Lesterrois | Français |
|---|---|
| renerd | renard |
| secret | secret |
| quèur | cœur |
| yuêi | yeux |
| principau | principal |
Littérature
Une traduction du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry dans cette variété est publiée en 2024[3]. Ce travail est déjà évoqué en 2021 lors de l’assemblée générale des Amis du vieux Confolens. Marguerite Desnoël, habitante de Lesterps et locutrice de cette variété régionale, réalise la traduction de ce célèbre ouvrage. À ce moment-là, l’ouvrage est prêt pour l’édition, mais l’impression dépend d’un financement estimé à 2 500 euros. Les maires de Lesterps et de Montrollet annoncent leur volonté de soutenir financièrement le projet, sous condition d’un accord de leurs conseils municipaux respectifs[4].
Marguerite Desnoël-Savy, née en 1955 à Lesterps (partie « quelques années à Angoulême avant de revenir chez elle depuis 13 ans »), entreprend la traduction intégrale du Petit Prince en parler lesterrois. Elle réalise ce travail avec Jean-Louis Quériaud, docteur en lettres et langues, ancien professeur de lettres classiques, d’occitan et de latin, qui guide l’élaboration de la traduction. Le projet bénéficie également de l’accompagnement scientifique de Nicolas Quint, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), spécialiste des langues minoritaires[5].
Au cours de la traduction, plusieurs difficultés lexicales apparaissent : certains termes du texte original, tels que « businessman » et « baobab », ne disposent pas d’équivalents directs dans le lexique du patois de Lesterps. Les traducteurs optent pour des solutions d’adaptation : « businessman » devient « l’ôme d’afaire », et « baobab » est remplacé par « chàinei » (chêne) ; le terme « astéroïde » est conservé et le mot « fée » est rendu par « fado », conformément à l’usage local. Desnoël-Savy, locutrice native du patois mais non initiée à son écriture, indique ne pas savoir l’écrire au départ. Jean-Louis Quériaud procède à une adaptation de la graphie, délibérément éloignée de la norme occitane, afin de restituer les spécificités phonétiques et lexicales du parler, suivant les recommandations de Quint. Un guide d’orthographe et de prononciation est d’ailleurs intégré à l’ouvrage[5].
Références
- Desnoël-Savy, Quériaud et Quint 2024, quatrième de couverture.
- ↑ Desnoël-Savy, Quériaud et Quint 2024, première de couverture.
- ↑ Desnoël-Savy, Quériaud et Quint 2024.
- ↑ « Confolens : « Le Petit Prince en parler limousin » en attente de financements », sur Charente libre, (consulté le )
- « Lesterps : ils ont traduit Le Petit Prince en patois », sur Charente libre, (consulté le )
Bibliographie
- [Desnoël-Savy, Quériaud et Quint 2024] Marguerite Desnoël-Savy (trad.), Jean-Louis Quériaud (trad.) et Nicolas Quint (éd.), Lë Pitit Prince : Traduction en lesterrois (Lesterps, Charente) du « Petit Prince » d’Antoine de Saint-Exupéry, Neckarsteinach, Tintenfaß, (ISBN 978-3-98651-067-1, présentation en ligne)
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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