Leopoldo Parodi Delfino
| Sénateur du royaume d'Italie | |
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(à 70 ans) Arcinazzo Romano |
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Lucie Henny (d) |
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Leopoldo Parodi-Delfino (olim Delfino) (né le à Milan et décédé le à Arcinazzo Romano), surnommé «Le Sénateur de Fer», était un homme d'affaires, banquier, industriel et homme politique italien (sénateur du royaume d'Italie de 1939 à 1944), considéré comme l'une des figures les plus marquantes de l'industrialisation italienne au début du XXe siècle[1].
Biographie
Origines et formation
Leopoldo-Gerolamo Delfino était le second des six enfants de Carlo-Giuseppe Delfino et Marina Parodi, issue d'une ancienne famille de la noblesse de Gênes et Savone établie à partir du siècle précédent à Ovada[2],[3] (qui faisait alors partie du Duché de Gênes), et à la moitié du XIXe siècle à Milan, où sont nés plusieurs cousins et tous les enfants du mariage[4]. Marié à sa cousine germaine, Carlo-Giuseppe est désigné héritier universel de leur arrière-grand-père, qui lui impose en contrepartie l'adoption du patronyme Parodi pour lui-même et sa descendance en 1892 (quand Leopoldo avait 17 ans)[5].
Leopoldo, qui parlait couramment allemand, suit des études supérieures de chimie industrielle à l'école Polytechnique de Zurich et poursuit à l'université de Leipzig, puis à l'université de Breslau en Allemagne (aujourd'hui Wrocław en Pologne)[1].
Carrière professionnelle
Après avoir travaillé dans la distillerie familiale de Monferrato, en 1902 (à 27 ans) il commence sa carrière individuelle en créant sa propre distillerie, la société "Fabbrica Nazionale Alcoli Leopoldo Parodi-Delfino", dont le siège était implanté à Milan et les ateliers à Savone[1]. Il réussit fort bien dans les affaires au point de créer, en 1904, dans la province de Ferrare, la "Società Anonima Distilleria Nazionale" pour l’alcool de mélasse et, en 1905, à Milan, la "Società Distilleria Italiane" qui rachètera plus de 20 établissements dans toute l'Italie. Leopoldo Parodi-Delfino en sera le président pendant presque 10 ans[1].
Il fonde également une usine d'explosifs dans les Monts Lépins en anticipation des conflits avec la France autour de la question libyenne[6]. En 1907, le jeune entrepreneur rachète les établissements vinicoles "Florio" de Marsala, en Sicile et en 1909, participe activement à la création de la société d'émaillage "Smalterie Italiane", dont il fut longtemps le président[1].
En 1912, avec Giovanni Bombrini, sénateur et homme d'affaires comme lui, il crée à Colleferro, près de Rome, la société Bombrini-Parodi-Delfino-BPD, entreprise spécialisée dans la chimie et la défense (poudres et explosifs). La société contribuera de manière très marquée au développement de cette commune essentiellement rurale. Lorsque son associé décède en 1924, il rachète à ses héritiers la totalité de leurs parts et en devient le seul actionnaire[1].
En 1924, il crée la "Società Mediterranea di Elettricità" et rachète la "Société des Mines de Selenitza" en Albanie où il apporte les techniques modernes d'exploitation des mines de bitume, produit qui connaîtra, grâce à lui, une large diffusion mondiale pour la construction des routes et les étanchéités en asphalte[1].
Dans le cadre de la forte présence italienne en Équateur, il crée en 1921 le "Banco Italiano de Guadajaquil" dont il sera le président, ainsi qu'une trentaine de sociétés industrielles et commerciales dans le but de développer le pays. Tous ses efforts sont brutalement arrêtés en 1937 avec l'intervention américaine dans le pays[1].
1939-1944: Sénateur
Le , il est nommé sénateur, sous le régime fasciste de Mussolini. Il est membre de la commission des finances du au . Il quitte définitivement l'Assemblée le . Il lui sera fait un procès, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour avoir, "par son action et ses votes au Sénat, maintenu le fascisme au pouvoir et rendu possible le déclenchement de la guerre..."[7].
Décès et révélations
Leopoldo Parodi-Delfino décède le a Rome, sans commémoration. Car il fut décidé, après la libération, que tout sénateur italien décédé après le , et toujours en activité à partir de cette date, n'aurait pas droit à une commémoration à l'Assemblée[7].
Une enquête menée par la Cour de Justice pour les sanctions contre le fascisme en 1947 a révélé que qu'il avait fourni des armes et des explosifs aux partisans dans les dernières années de la guerre, fabriqués illégalement a la BDP, et que les Allemands, au courant de ses activités, «ont perquisitionné son domicile pour l'arrêter et, à défaut de le capturer, ont menacé sa femme et mis un de ses frères en détention.»
Prix et honneurs
- 1913 : Chevalier de l'ordre de la Couronne d'Italie
- 1937 : Cavaliere del Lavoro
- Commandeur de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand
Vie privée
En 1907, Leopoldo Parodi-Delfino épouse Lucie Hennij, fille de Taco Hennij (ou Henny), gouverneur de l'île de Java et président de la cour d'appel d'Amsterdam, et Pauline von Barnau-Sytjoff. Ils résideront d'abord à Milan puis à Rome et auront ensemble cinq enfants : Paolo, Carla (épouse du prince Alvaro d'Orléans, duc de Galliera), Gerardo, Elena (épouse de Francesco Serra, 10e duc di Cassano et marquis Serra) et Marina (dite Donna Mimosa)[8],[4]
Bibliographie
Antonella d'Orléans-Bourbon (petite-fille par alliance du sénateur Parodi-Delfino) rédige son premier livre sur Leopoldo Parodi Delfino et son empreinte dans l'industrialisation de l'Italie au début du XXe siècle[9].
Notes et références
- Nardone, Paola, « L’entreprise italienne dans la première moitié du XXème siècle. Leopoldo Parodi Delfino : un entrepreneur éclectique », ISTE London, (lire en ligne)
- ↑ (it) Aldo Colajacomo, Lineamenti per una storia di Colleferro, Saipem, (lire en ligne)
- ↑ (it) Enrico Ottonello, « Gli Stemmi di Cittadinanza della Magnifica Comunità di Ovada », sur www.archiviostorico.net, ACCADEMIA URBENSE, (consulté le )
- (en) Ana de Sagrera, Ena and Bee: Queen Victoria’s Spanish Granddaughters, Fonthill Media, (lire en ligne)
- ↑ (it) Gazzetta ufficiale della Repubblica italiana. Parte prima, Istituto poligrafico dello stato, (lire en ligne)
- ↑ (it) Filippomaria Pontan, Buon anno da Colleferro, www.ilpost.it, 31 décembre 2012 (consulté le 18 mai 2018)
- (it) Indice dell'Attività Parlamentare, Fascicolo personale, www.senato.it (consulté le 18 mai 2018)
- ↑ http://www.procasamicciola.it/00082001.htm
- ↑ (it) Principesse moderne: Antonella d'Orleans-Bourbon , www.royalmonaco.net (consulté le 18 mai 2018)
Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (it) Leopoldo Parodi Delfino - Encyclopédie Treccani
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