Leccinellum crocipodium

Bolet craquelé, Bolet rude à pied jaune-safran, Bolet à pied safrané, Bolet noircissant

Leccinellum crocipodium
Bolet craquelé
Classification
Règne Fungi
Division Basidiomycota
Classe Agaricomycetes
Sous-classe Agaricomycetidae
Ordre Boletales
Famille Boletaceae
Genre Leccinellum

Espèce

Leccinellum crocipodium
(Letell.) Bresinsky & Manfr. Binder (2003)

Statut de conservation UICN


LC  : Préoccupation mineure

Leccinellum crocipodium, auparavant Leccinum crocipodium, le Bolet craquelé ou Bolet rude à pied jaune-safran, est une espèce de champignons (Fungi) basidiomycètes du genre Leccinellum dans la famille des Boletaceae. Il est caractérisé par son chapeau jaunâtre parfois craquelé et sa tendance plus au moins thermophile.

Ses basides contiennent un pigment biologique benzotropolone appelé crocipodine[1].

Taxonomie

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Leccinellum crocipodium (Letell.) Bresinsky & Manfr. Binder (2003).

L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus crocipodius Letell[2].

Synonymes

Leccinellum crocipodium a pour synonymes :

  • Boletus crocipodius Letell. (1838)
  • Boletus tessellatus Gillet (1878)
  • Boletus nigrescens Richon & Roze (1888)
  • Krombholzia crocipodia (Letell.) E.-J. Gilbert (1931)
  • Krombholziella crocipodia (Letell.) Maire (1937)
  • Trachypus crocipodius (Letell.) Romagn. (1939)
  • Leccinum nigrescens Singer (1947)
  • Leccinum crocipodium (Letell.) Watling (1961)
  • Krombholziella nigrescens (Singer) Šutara (1982)
  • Leccinellum nigrescens (Singer) Bresinsky & Manfr. Binder (2003)

Étymologie

L'épithète spécifique crocipodium du latin "croci"= safran et "podium" faisant réfèrence au pied, fait allusion au stipe de couleur jaunâtre safran de cette espèce.

Noms vulgaires et vernaculaires

Ce taxon porte en français le nom vernaculaire normalisé par la Société Mycologique de France suivant : Bolet craquelé[3].

On le connait aussi sous le nom de Bolet rude à pied jaune safran, Bolet à pied safrané ou encore Bolet noircissant[4],[5].

Description du sporophore

Les bolets sont des champignons dont l'hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques morphologiques de L. crocipodium sont les suivantes :

Son chapeau est brun, brun jaune, fauve orangé, caramel, cannelle, crème à ochracé olivâtre, plus au mois cabossé, à la cuticule veloutée souvent craquelée, tessellée, surtout à maturité[4],[6],[7]. Cette cuticule souvent craquelée à maturité lui donne son nom vernaculaire, cependant ce critère n'est pas forcément présent ni nécessaire, encore moins sur les jeunes spécimens.

L'hyménophore présente des tubes jaune sulfurin, beige légèrement citrin, peu à peu nuancés d'olivâtre. Les pores sont petits, subconcolores (de presque la même couleur que les tubes), devenants brun ochracé à la pression[7].

Son stipe est fusoïde, blanchâtre, jaune pâle, jaunâtre à jaune sulfurin. Il est sillonné, côtelé, orné de fines squamules jaunâtres à orangées, plus ou moins espacées et souvent alignées sur les nervures, formant parfois un pseudo-réseau trompeur vers le haut du stipe[4],[6],[7].

La chair est blanchâtre puis vite crème pâle, devenant à la coupe rosâtre ou saumonée puis enfin violacé rougeâtre et noirâtre. Sa saveur est douce et son odeur est indistincte[6],[7].

Réactions chimiques

L. crocipodium se caractérise par les réactions suivantes avec ces réactifs :

Caractéristiques microscopiques

Ses spores mesurent 14-18 × 6-7 µm[6].

Galerie

Habitat et distribution

C'est un champignon ectomycorhizien, préférant s'établir sous les chênes à feuilles caduques[8], surtout sous Quercus robur[7], parfois avec les hêtres. Sa tendance thermophile le rend particulièrement visible durant l'été et la fin de l'été entre juin et septembre.

Comestibilité

Comme toutes les espèces de Leccinum au sens large, le Bolet craquelé est un comestible moyen, au pied fibreux et indigeste souvent rejeté. Il est fréquemment recommandé de le cueillir jeune et de ne garder que le chapeau. Les Bolets rudes sont à l'origine de troubles gastro-intestinaux s'ils sont consommés crus ou mal cuits. C'est une espèce consommée occasionellement [9].

Confusions possibles

Le Bolet craquelé pourrait être confondu avec les espèces suivantes :

  • On pourrait aussi se laisser tromper par le pseudo-réseau occasionnel du Bolet craquelé formé par ses squamules, pouvant faire penser à un Butyriboletus avec son stipe et ses pores jaunes.

Voir aussi

Bibliographie

  • Guillaume Eyssartier & Pierre Roux : Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
  • Régis Courtecuisse & Bernard Duhem : Champignons de France et d'Europe, Delachaux, 2013.
  • Thomas Læssøe & Jens H. Petersen : Les champignons d’Europe tempérée, volume 1 et 2, Biotope, 2020.
  • Jean-Claude Gerber & Nicolas Schwab : Champignons, guide de terrain : 2ᵉ édition revue et augmentée, Rossolis, 2023.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. (en) « Leccinellum crocipodium (Letell.) Bresinsky & Manfr. Binder, Regensburger Mykologische Schriften, 11: 233, 2003 », MycoBank. International Mycological Association (consulté le )
  2. (en) « Index Fungorum - Names Record », sur www.indexfungorum.org (consulté le )
  3. « Les noms français des champignons », sur Société Mycologique de France (consulté le )
  4. « MycoDB : Fiche de Leccinellum crocipodium », sur www.mycodb.fr (consulté le )
  5. « Bolet craquelé (leccinellum crocipodium) : comestible médiocre », sur Guide des champignons (consulté le )
  6. « Mycocharentes - Leccinellum crocipodium »
  7. Alain Estades, Gilbert Lannoy, Bulletin Mycologique et Botanique Dauphiné-Savoie : Les bolets européens, , 79 p.
  8. Guillaume Eyssartier & Pierre Roux, Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
  9. (it) Nicola Sitta, Paolo Davoli, Marco Floriani, Edoardo Suriano, « GUIDA RAGIONATA ALLA COMMESTIBILITÀ DEI FUNGHI » [PDF], sur regione.piemonte.it,
  10. « Leccinellum crocipodium - MycoDB : confusions possibles »
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