Le Jour (France)
| Le Jour | |
| Pays | France |
|---|---|
| Zone de diffusion | France |
| Langue | Français |
| Périodicité | Quotidien |
| Genre | Presse généraliste |
| Diffusion | 183 000 ex. (1939) |
| Fondateur | Léon Bailby |
| Date de fondation | 3 octobre 1933 |
| Date du dernier numéro | 28 mars 1938 |
| Ville d’édition | Paris |
| Rédacteur en chef | Léon Bailby |
Le Jour est un quotidien français fondé le 3 octobre 1933 par Léon Bailby, ancien directeur de L’Intransigeant jusqu'en décembre 1932. Très marqué à droite, le journal est favorable aux dictatures de Franco et de Mussolini ainsi qu'aux accords de Munich.
Histoire
C'est un quotidien du matin, installé luxueusement au 91, avenue des Champs Élysées. Son premier numéro paraît le . Y collaborent Henry Bordeaux, Xavier de Magallon, Edmond Jaloux, François Mauriac, plus irrégulièrement.
Les débuts du quotidien sont difficiles et les rédacteurs en chef valsent : Louis Thomas, Jean Prévost, anciens de L'Intran, Jules Haag[1]. Bailby est secondé par deux rédacteurs en chef, Jules Haag et Jacques Henri Lefebvre[2], puis Haag[3] et Jules Casadesus[4].
C'est l'affaire Stavisky et ses suites (affaire du conseiller Prince[5], commission d'enquête) qui font le succès du journal. Le Jour s'en prend aux francs-maçons[6] et aux politiciens corrompus, à Eugène Frot, Camille Chautemps et Édouard Daladier.
Bailby et son journal voient avec sympathie l'Italie fasciste de Mussolini, mais Bailby estime que le modèle fasciste n'est pas souhaitable en France. À l'instar des autres journaux de droite, le journal milite contre les sanctions infligées par la Société des Nations à l'Italie après l'invasion de l'Éthiopie, et donne un assez large écho au Manifeste des intellectuels français pour la défense de l'Occident et la paix en Europe[7]. Dans ses premières années, le journal est germanophobe et antinazi[8]. L'ancien maurrassien Georges Dumézil (sous le pseudonyme de Georges Marcenay) est le chroniqueur chargé de la politique étrangère, du à . Ses articles sont à la fois anticommunistes et antiallemands, attentifs au réarmement de l'Allemagne et exhortant à la fermeté contre la menace allemande[9].
Bailby et son journal sont hostiles au Front populaire[10]. En 1937, il participe à la campagne de presse attaquant le colonel de La Rocque, après l'avoir soutenu. Ce dernier est alors accusé par ses adversaires d'avoir été financé au temps des Croix-de-Feu par les fonds secrets des gouvernements d'André Tardieu et Pierre Laval[11],[12],[13]. C'est que La Rocque a racheté cette année-là Le Petit journal, un quotidien du matin concurrent du Jour[14].
Léon Bailby rachète L’Écho de Paris en 1938 et fusionne les deux titres le 28 mars pour former Le Jour-Écho de Paris[15]. En , il vend son journal à l'industriel Jacques Lemaigre Dubreuil. Il reste un temps à son poste de directeur avant d'attaquer en justice le nouveau propriétaire[16],[17].
Notes et références
- ↑ Souvenirs politiques de Pierre de Léotard, p. 195, dans Recherches contemporaines, no 5, 1998-1999.
- ↑ Le Jour, 25 avril 1934, « Le Jour vient d'avoir six mois ».
- ↑ Fils d'un commerçant de Saint-Brieuc, il est secrétaire de rédaction de L'Ouest-Éclair dans les années 1900, puis rédacteur à Excelsior. Mobilisé durant la Première Guerre mondiale, il est cité et blessé. Il préside en février 1927 l'association des poilus de l'Armée d'Orient. Il est alors chef des informations du quotidien Le Journal et rédacteur en chef de ses éditions départementales. Il devient vers mai 1927 directeur de L'Opinion, un quotidien de l'Indochine coloniale. Il revient en France vers novembre 1933 pour devenir rédacteur en chef du Jour. En 1937, il préside l'association des journalistes bretons de Paris, après avoir présidé, dans les années 1920, l'Association professionnelle des journalistes de l'Ouest. Sous l'Occupation, il est directeur des services parisiens de L'Ouest-Éclair. Il regagne l'Indochine à la fin de la guerre, collabore au Journal de Saïgon, puis devient le directeur du Journal d'Extrême-Orient, qui succède au journal précédent en 1947.
- ↑ L'Écho de Paris, 27 mars 1938 (Présentation de l'équipe rédactionnelle et des collaborateurs du nouveau Jour-Écho de Paris).
- ↑ L. Bailby, « Un nouveau crime s'ajoute aux autres »Le Jour, 22 février 1934.
- ↑ L. Bailby, « Les forces occultes. Quel aveu inquiétant que leur silence ! », Le Jour, 21 mars 1934, « La Loge transporte ses archives à Bruxelles », Ibid., 29 mars, « La Loge essaye une justification », Ibid., 5 avril 1934, « Le mystère des loges », Ibid., 20 avril 1934, « Toujours la Loge », Ibid., 23 avril 1934, « 32e et sublime prince du royal secret. Tel est le rang du F. Chautemps dans la franc-maçonnerie. La déposition du duc Pozzo di Borgo devant la commission du 6 février », Ibid., 17 avril 1934, , etc..
- ↑ Didier Eribon, Faut-il brûler Dumézil? : mythologie, science et politique, Paris, Flammarion, , p. 121
- ↑ Didier Eribon, op. cit., p. 122.
- ↑ Didier Eribon, op. cit., chap. III.
- ↑ « Votez français et votez tous », Le Jour, 26 avril 1936.
- ↑ Colonel de la Rocque, Pourquoi je suis républicain, Seuil, 2014.
- ↑ Jacques Nobécourt, Le colonel de La Rocque, Fayard, 1996.
- ↑ L. Bailby, « Les membres du PSF ne sont pas atteints par une faute individuelle », Le Jour, 6 août 1937, « Seule raison d'être d'un parti : son indépendance », Ibid., 10 août 1937, « Nous ne faisons pas du sentiment mais de la politique », Ibid., 14 août 1937, « Controverses sur la qualité des fonds secrets », Ibid., 18 août 1937.
- ↑ « Presse et politique dans les années trente : le cas du Petit Journal », Revue d'histoire moderne et contemporaine, janvier 1975.
- ↑ « RetroNews.fr - Le site de presse de la BnF », sur www.retronews.fr (consulté le )
- ↑ (en) William A. Hoisington, Jr., The Assassination of Jacques Lemaigre Dubreuil : A Frenchman between France and North Africa, Routledge, 2004.
- ↑ Claude Paillat, L'Échiquier d'Alger, Robert Laffont, 1986, p. 253.
Liens externes
- Sites officiels : gallicaintramuros.bnf.fr/ark:/12148/cb32796617j/date et www.retronews.fr/ark:/12148/cb32796617j/notice
- Portail de la presse écrite
- Portail de la France