Le Huron (opéra)

Le Huron
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Le Huron est un opéra comique français en deux actes composé par André Grétry.

Le livret, de la main de Jean-François Marmontel, est inspiré de L'Ingénu de Voltaire. L'œuvre est créée le par la Comédie-Italienne à l'Hôtel de Bourgogne (Opéra-Comique) à Paris. C'est le premier succès du compositeur auprès du public parisien.

Rôles

Rôle Voix Distribution de la création,
(Chef d'orchestre : Le Bel )
Le Huron baryton Giuseppe Caillot
Gilotin ténor Jean-Louis Laruette
un officier ténor Jean-Baptiste Guignard, dit Clairval
Saint-Yves basse Deshayes
Mlle Saint-Yves soprano Marie-Thérèse Laruette
Kerkabon basse Nainville
Mlle Kerkabon soprano Mlle Desglands

Résumé

L'histoire se passe en Bretagne et raconte l’histoire d'amour entre une fille de la région et un homme élevé par les Indiens Hurons en Amérique.

Genèse

À la suite de l’échec des Mariages samnites, Grétry, découragé, se disposait à retourner à Liège, lorsque le comte de Creutz, envoyé de Suède, qui s’était fait son protecteur, ainsi que Suard et l’abbé Arnaud, avec lesquels Grétry s’était lié, qui n’avaient pas partagé l’opinion générale, ont décidé Marmontel à rédiger le livret du Huron, d’après l’Ingénu de Voltaire[1]. Marmontel, qui avait écrit pour le théâtre quelques tragédies et quelques opéras, représentés avec assez peu de succès, a accepté, par amitié pour le comte de Creutz, demandant seulement à rester anonyme. La partition et le livret achevés, le comte de Creutz a invité pour l’entendre l’acteur alors le plus influent de la Comédie-Italienne, Caillot, qui s’est laissé charmer par les airs qui lui étaient destinés. Décidé à faire recevoir la pièce, il décide ses camarades, en leur chantant à l’improviste, après diner. sans nommer l’auteur, l’air : « Dans quel canton est l’Huronie ? » La pièce est alors reçue et montée sur-le-champ[2].

Réception

Le public a été unanimement favorable à la musique du Huron. Une boutique de tabac a même pris : « Au grand Huron », pour enseigne. Quant au livret, le public était divisé pour l'attribution, mais d’accord pour le critiquer. La Correspondance littéraire nomme Marmontel en ajoutant que « le public, tout en se portant à cette pièce avec une affluence prodigieuse, continue de dire beaucoup de mal des paroles[3]. » D’autres, se donnaient pour mieux informés, attribuaient le Huron à Voltaire, dont les récentes relations avec Grétry étaient connues : « C’est un hochet de sa vieillesse[4] », hasarde irrévérencieusement Bachaumont.

Notes et références

  1. Dictionnaire de la musique : sous la direction de Marc Vignal, Paris, Larousse, , 1516 p. (ISBN 978-2-03-586059-0), p. 601.
  2. Michel Brenet, Grétry : sa vie et ses œuvres, t. 1, Bruxelles, Hayez, , 287 p., in-8º (OCLC 2622785, lire en ligne), p. 32
  3. Correspondance littéraire, philosophique et critique par Grimm, Diderot, Raynal, Meister, etc. : revue sur les textes originaux comprenant outre ce qui a été publié à diverses époques…, Maurice Tourneux (éd.), Paris, Garnier, , 518 p. (OCLC 230151301, lire en ligne), p. 164.
  4. Louis Petit de Bachaumont, Mémoires secrets de Bachaumont de 1762 à 1787, Paris, Brissot-Thivars, , 4 vol. ; in-8º (OCLC 8896678, lire en ligne), p. 319

Recréation

  • , Abbaye de Bourgueil (France), direction musicale : Julien Dubruque (version concert)
  • , Théâtre Adyar (Paris, France), direction musicale : Julien Dubruque ; mise en scène : Henri Dalem

Bibliographie

  • John Warrack et Ewan West, The Oxford Dictionary of Opera, Oxford University Press, , xviii- 782 p., in-8º (ISBN 978-0-19869-164-8, OCLC 31007330, lire en ligne sur Gallica).

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