Le Cœur sincère (film, 1939)

Le Cœur sincère

Titre original まごころ
Magokoro
Réalisation Mikio Naruse
Scénario Mikio Naruse
Musique Tadashi Hattori
Acteurs principaux
Sociétés de production Tōhō
Pays de production Empire du Japon
Genre Drame
Durée 67 minutes
Sortie 1939

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Le Cœur sincère (まごころ, Magokoro) est un film japonais réalisé par Mikio Naruse, sorti en 1939.

Synopsis

Dans une petite ville de campagne, l'année scolaire touche à sa fin. Tomiko, fille d'une mère célibataire de condition modeste, est première de sa classe, tandis que son amie Nobuko, issue d'une famille aisée, n'est que dixième. Les parents de Nobuko, Mme et M. Asada, s'inquiètent de ses résultats.

Au cours d'une dispute, Mme Asada révèle que son mari Keikichi avait autrefois aimé Tsutako, la mère de Tomiko. Nobuko surprend cette conversation et, bouleversée, se confie à Tomiko. Les deux amies se disputent, puis se réconcilient. Lorsque Nobuko se coupe le pied à la rivière, Tomiko court chercher sa mère qui lui prodigue les premiers soins.

Pour remercier Tomiko, Keikichi lui envoie une poupée, mais la jeune fille, percevant le malaise de sa mère, la rend aux Asada. La tension grandit dans le couple Asada, jusqu'à ce que Keikichi reçoive son ordre de mobilisation. Sa femme regrette alors son attitude.

Fiche technique

Distribution

  • Minoru Takada : Keikichi Asada
  • Sachiko Murase : la femme de Keikichi
  • Etchan (ja) : Nobuko, leur fille
  • Takako Irie : Tsutako Haseyama
  • Teruko Katō : Tomiko, sa fille
  • Fusako Fujima (en) : la grand-mère de Tomiko
  • Sōji Kiyokawa : le professeur Iwata

Autour du film

Le Cœur sincère est un récit sur l'amitié entre deux adolescentes et la découverte d'un secret du passé de leurs parents respectifs, le film est inspiré d'une nouvelle de Yōjirō Ishizaka (1900-1986), l'accent mis sur l'adolescence est typique de ses écrits[1]. Mikio Naruse décrit le film comme « une simple histoire de parents et d'enfants »[3].

Le critique Jean Narboni y voit un très beau film dans lequel une question qui hante le cinéma de Naruse se voit formulée : « le monde pourrait-il être différent de ce qu'il est ? »[4]. Ainsi les deux fillettes se demandent ce qu'il serait advenu d'elles si le père de Nobuko, au lieu de faire un mariage d'argent, avait épousé celle qu'il aimait, la mère de Tomiko[4]. Le Cœur sincère met également à mal l'image d'un Naruse confiné en studio et peu à l'aise avec les extérieurs, le sens des espaces naturels et de la grâce des jeunes corps se manifeste dans plusieurs scènes amples et lumineuses[4].

Pour Seiji Mizumachi, critique de la revue Kinema Junpō, le film est presque un manuel du parfait metteur en scène. Il est séduit par la vivacité et l'authenticité des interactions entre les enfants, mais trouve le traitement de l'histoire des adultes moins convaincant (numéro 693 de la revue Kinema Junpō du 21 septembre 1939)[1],[3].

Notes et références

  1. (en) Alexander Jacoby et Johan Nordström, « Magokoro », sur [Il cinema ritrovato|festival.ilcinemaritrovato.it], (consulté le )
  2. (ja) Le Cœur sincère sur la Japanese Movie Database.
  3. Audie E. Bock, Mikio Naruse, un maître du cinéma japonais : introduction à l'œuvre et filmographie commentée, Édition du Festival international du film de Locarno, , 270 p., p. 108.
  4. Jean Narboni, Mikio Naruse, les temps incertains, Cahiers du cinéma, , 288 p. (ISBN 978-2-8664-2283-7), p. 54-57.

Liens externes

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