Mouette atricille

Leucophaeus atricilla

Leucophaeus atricilla
Mouette atricille
Classification COI
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Aves
Ordre Charadriiformes
Famille Laridae
Genre Leucophaeus

Espèce

Leucophaeus atricilla
(Linnaeus 1758)

Statut de conservation UICN


LC  : Préoccupation mineure

Synonymes

  • Larus atricilla

La Mouette atricille (Leucophaeus atricilla) est une espèce d'oiseaux de la famille des Laridae. Reconnaissable à sa tête noire durant la période nuptiale, elle vit sur les côtes américaines, du Maine au nord de l'Amérique du Sud ainsi que dans les Caraïbes.

Étymologie

Le nom scientifique de la mouette atricille vient du grec leukophaios, signifiant gris clair, et du latin ater (noir) et cilia (queue)[1].

Son nom anglais est Laughing Gull, qui se traduit par « mouette rieuse », mais ce nom français est porté par une autre espèce européenne.

Description

L'adulte en plumage nuptial a le bec et la tête gris sombre à noir avec des anneaux oculaires blancs, le cou et le dessous du corps blancs, le dos gris foncé et les rémiges noirâtres. En plumage internuptial, la tête est davantage marquée de blanc.

L'immature a la tête blanche et grisâtre tandis que le reste du corps est brunâtre, noirâtre et blanc sale.

Son cri ressemble à un ricanement (d'où son nom anglais).

Répartition et habitat

Répartition

Cet oiseau vit à l'année dans les Antilles et les côtes du golfe du Mexique et de l'est de l'Amérique du Nord. Les individus vivant au-delà de la Caroline du Nord (sur la côte et dans les Grands Lacs) sont migrateurs, et hivernent en Amérique centrale et les côtes du nord de l'Amérique du Sud[2].

Habitat

La mouette atricille peut nicher dans différents habitats côtiers, allant des marais aux îles rocheuses. Elle reste en général cantonnée au littoral, bien qu'on puisse également la trouver occasionnellement dans des lacs ou rivières[2].

Écologie et comportement

Alimentation

La mouette atricille se nourrit de tous types d'invertébrés aquatiques et terrestres, incluant de nombreux insectes, des crabes et des vers de terre, ainsi que de poissons et calamars ; elle s'attaque également aux œufs et petits d'autres oiseaux et peut se nourrir de baies. Elle est assez opportuniste et peut se nourrir de déchets[2],[3].

Reproduction

La mouette atricille niche en colonies pouvant aller jusqu'à 25 000 couples (mais pouvant également comporter seulement quelques individus). Son nid est placé au sol, et consistué essentiellement d'herbes. La couvée comporte en général 3 œufs, qui éclosent après environ 25 jours (pouvant varier selon le lieu). Nourris par les deux parents, les oisillons sont capable de voler entre 35 et 50 jours après l'éclosion, et quittent la colonie quelques semaines plus tard[2].

Systématique

La mouette atricille a été décrite pour la première fois par Carl von Linné en 1758 dans ses Systema naturae, sous le nom Larus atricilla[4]. Ce n'est qu'en 2007 que l'espèce est reclassée dans le genre Leucophaeus, sur la base d'une étude phylogénétique qui divise le genre Larus en plusieurs genres, rattachant notamment la mouette atricille à Leucophaeus (qui comprenait notamment le Goéland de Scoresby)[5],[6],[7].

D'après la classification de référence du Congrès ornithologique international (3 août 2025)[8], elle est divisée en deux sous-espèces :

  • L. a. megalopterus (Bruch, 1855): Vit en Amérique du Nord, à partir du nord du Mexique. Légèrement plus grande que la sous-espèce nominale.
  • L. a. atricilla (Linnaeus, 1758): la sous-espèce nominale. Vit dans l'est du Mexique, l'Amérique centrale et les Caraïbes.

Bien qu'initialement considérées comme des espèces séparées, les deux sous-espèces sont très semblables, et certains auteurs les considèrent comme synonymes[2].

Des hybrides avec d'autres oiseaux marins comme la Mouette à tête grise, la Mouette rieuse ou le Goéland à bec cerclé ont été rapportés.

La mouette atricille et l'humain

Conservation

La mouette atricille est considérée comme une « préoccupation mineure » par l'UICN (3 août 2025)[9], en raison de sa large aire de répartition et sa population en expansion (bien que le nombre exact soit mal connu).

Références

  1. James A. Jobling, Helm Dictionary of Scientific Bird Names, A&C Black, (ISBN 978-1-4081-3326-2 et 978-1-4081-2878-7)
  2. (en) Joanna Burger, « Laughing Gull (Leucophaeus atricilla), version 1.0 », Birds of the World,‎ (ISSN 2771-3105, DOI 10.2173/bow.laugul.01, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Stephen Spotte, « Laughing gulls (Leucophaeus atricilla) appear to “tread” for tiny crustaceans in Sargassuum weed (Sargassum sp.) washed ashore from the gulf of Mexico », Florida Field Naturalist, vol. 41, no 3,‎ , p. 80-82 (lire en ligne [PDF])
  4. (la) Carl von Linné, Systema naturae per regna tria naturae : secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis, (lire en ligne), p. 136
  5. « Revise genera and linear sequence within the gulls (Larinae) », sur www.museum.lsu.edu (consulté le )
  6. Richard C. Banks, R. Terry Chesser, Carla Cicero et Jon L. Dunn, « Forty-Ninth Supplement to the American Ornithologists' Union Check-List of North American Birds », The Auk, vol. 125, no 3,‎ , p. 758–768 (ISSN 1938-4254, DOI 10.1525/auk.2008.9708, lire en ligne, consulté le )
  7. J. -M. Pons, A. Hassanin et P. -A. Crochet, « Phylogenetic relationships within the Laridae (Charadriiformes: Aves) inferred from mitochondrial markers », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 37, no 3,‎ , p. 686–699 (ISSN 1055-7903, DOI 10.1016/j.ympev.2005.05.011, lire en ligne, consulté le )
  8. Congrès ornithologique international, 3 août 2025.
  9. UICN, consulté le 3 août 2025.

Liens externes

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