Larghetto (Chabrier)
| Larghetto D 26 | |
| Page de titre de la première édition (parties d'orchestre, Costallat). | |
| Genre | Musique concertante |
|---|---|
| Musique | Emmanuel Chabrier |
| Effectif | cor et orchestre symphonique |
| Durée approximative | 9 min 30 s |
| Dates de composition | 1875 |
| Publication | 1913 Costallat |
| Création | Paris, salle PleyelSociété nationale de musique |
| Interprètes | Jean-Henri Garigue (cor), Édouard Colonne (dir.) |
Larghetto est une œuvre concertante pour cor et orchestre d'Emmanuel Chabrier composée en 1875.
Présentation
Le Larghetto pour cor et orchestre est composé en [1].
L'œuvre est créée le à Paris, salle Pleyel, à la Société nationale de musique, avec Jean-Henri Garigue en soliste, sous la direction d'Édouard Colonne[1],[2].
Le manuscrit autographe est conservé dans les archives des éditions Costallat[1].
La partition est publiée par Costallat en 1913[1]. Il existe également une réduction pour cor (ou violoncelle) et piano réalisée par Marcel Labey, publiée par Costallat en 1913, ainsi qu'une transcription pour piano seul par Gustave Samazeuilh (Costallat, 1932)[1].
Commentaires
Le Larghetto est d'une durée moyenne d'exécution de neuf minutes trente environ[3].
Roger Delage relève que « dans son apparente liberté, ce Larghetto pouvait sembler lâcher quelque peu la bride à une inspiration fantaisiste [...]. Tout au contraire, avec quelle science de sourcier [Chabrier] déroule-t-il sa Romance ! Le récitatif poétique où le soliste dialogue d'entrée avec l'orchestre réapparaît dans une coda d'un intense sentiment intérieur, tel un nuage sur un paysage apaisé aux teintes amorties. Il passe des basses au cor puis à la clarinette avant de revenir à l'instrument soliste pour se dissoudre enfin dans l'aigu des bois [...][4] ».
Dans une lettre — datée du — adressée par Emmanuel Chabrier à Jules Bordier, à la suite du refus du cor solo de l'Association artistique d'Angers de jouer l'œuvre, le compositeur écrit :
« [...] Toutefois, comme pour moi la qualité la plus précieuse et la plus rare chez un corniste est d'avoir une belle sonorité, j'ai cherché à mettre, surtout dans un larghetto (ne pas confondre avec concerto), j'ai cherché et je crois être arrivé à mettre en relief cette qualité, je dirai plus ce don, — sonorité douce et de tendresse dans la première partie et éclatante dans le passage en ré mineur. De plus, et de l'avis de Dorémond, Rousselot, Mohr et enfin Garrigue qui l'a joué en public maintes fois, ce morceau est, par ces raisons mêmes, un des plus difficiles, des plus durs à jouer qui existe.
Je comprends bien ce qui manque à ce morceau pour plaire au cor solo de votre Société : il n'y a pas de traits ! [...] »
Dans Les Tablettes de la Schola, on peut lire en concernant la pièce :
« Une courte introduction, en forme de récit pour l'instrument solo, amène le thème en si bémol que redit l'orchestre, tandis que le cor l'accompagne d'un délicat contrepoint. Une coda exubérante, rappelant certains passages de Gwendoline s'arrête brusquement, et un thème grave, d'allure dramatique, en ré mineur, fait son apparition. Cette fois, le cor est suivi d'une clarinette qui joue à la tierce, effet des plus heureux. La phrase se resserre, le thème se fait passionné, mais après une courte lutte, le motif du larghetto reparait comme pour réfréner les violences un instant pressenties, et tout s'achève dans la douceur, après un récit analogue à celui du début, mais auquel prennent part la clarinette et le violoncelle. L'impression est délicieuse. On dirait un beau soir d'été : et c'est en même temps une volupté pour l'oreille[5] ».
Dans le catalogue des œuvres d'Emmanuel Chabrier établi par Roger Delage, Larghetto porte le numéro D 26[1].
Instrumentation
L'instrumentation du Larghetto est[6] :
| Instrumentation du Larghetto |
| Bois |
|---|
| 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes en si , 2 bassons |
| Cuivres |
| cor en fa solo |
| Percussions |
| 2 timbales |
| Claviers / cordes pincées |
| harpe |
| Cordes |
| premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses |
Discographie
- Hermann Baumann (cor), Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, Kurt Masur (dir.), Philips, enregistré en 1985 (avec le Concerto de Glière, le Morceau de concert de Saint-Saëns et la Villanelle de Dukas).
- Pierre del Vescovo (cor), Orchestre national du Capitole de Toulouse, Michel Plasson (dir.), EMI (Warner Classics, ou Brilliant Classics en licence)[7], 1990.
- Ronald Janezic (cor), Orchestre philharmonique de Vienne, John Eliot Gardiner (dir.), Deutsche Grammophon[7], 1996.
Références
- Delage 1999, p. 694.
- ↑ Delage 1999, p. 180.
- ↑ (en) Michael Morrison, « Larghetto, for horn & orchestra | Details », sur AllMusic (consulté le )
- ↑ Delage 1999, p. 182-183.
- ↑ Les Tablettes de la Schola, Paris, Schola cantorum, (lire en ligne), p. 21
- ↑ « Larghetto (Chabrier, Emmanuel) », sur IMSLP (consulté le )
- La Rédaction, « Dossier Emmanuel Chabrier : discographie sélective et commentée », sur Crescendo Magazine,
Bibliographie
- Roger Delage, Emmanuel Chabrier, Paris, Fayard, , 767 p. (ISBN 2-213-60508-4).
Liens externes
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