Lambert Herman

Lambert Herman
Fonction
Enseignant
Académie royale des beaux-arts de Liège
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 67 ans)
Liège
Nationalité
Activités
Père
Michel Joseph Herman (d)
Conjoint
Marie Françoise Umé
Enfants
Jean Herman
Lambert Herman (d)

Lambert Herman, né à Liège le et mort dans sa ville natale le est un sculpteur et dessinateur belge. Il est aussi professeur dès 1834 à l'école de dessin de la ville de Liège, qui devient Académie royale des beaux-arts de Liège à partir de 1835 et où il poursuit son enseignement jusqu'en 1868.

Biographie

Né le [1],[2], Lambert Herman est le fils du sculpteur Michel Joseph Herman (d)[3],[4] et de Marie Lejeune[5]. Il a deux frères, Arnold (né en 1804)[6] et Nicolas (né en 1811)[7], mais aussi une sœur, Catherine (née en 1809)[8].

« Orphelin à 17 ans, il dut prendre la direction de l'atelier de son père, sculpteur renommé : mais avec le concours de ses deux jeunes frères, il parvint, à force de courage, à le maintenir à la hauteur de sa réputation »[1]. Il a donc un important atelier particulier, travaillant entre autres pour John Cockerill[9],[4]. Il dispose, « chance rare chez un sculpteur provincial, d'une riche clientèle ce qui explique qu'il ait laissé des œuvres assez nombreuses »[9]. Malheureusement, ses deux frères, « à qui une belle carrière semble promise, [...] meurent avant d'avoir atteint l'âge d'homme »[10].

Il est professeur, de 1834 à 1837 à l'école de dessin de la ville de Liège[11],[12],[13], qui devient, à partir de 1835, l'Académie royale des beaux-arts de Liège[11]. Il y nommé officiellement professeur en 1837[14],[15],[16] et il y enseigne jusqu'en 1868 les « principes du dessin » et les « proportions du corps humain » (enseignement moyen)[3],[17],[4],[16]. Lorsqu'il se pensionne fin 1868, il est remplacé par Jean-Mathieu Nisen[15],[18],[19]. Selon Jules Bosmant, « sa modestie seule l'empêche de jouer le rôle auquel il aurait pu prétendre »[9] et « sa franche simplicité, sa rondeur d'allures qui ne craint pas, même à l'Académie, de recourir au wallon savoureusement nécessaire, lui ont gagné une popularité de bon aloi »[10].

Le , Lambert Herman se marie avec Marie Françoise Umé[20] avec qui il a trois fils, sculpteurs comme lui, Jean Herman en 1835[21] , Lambert Herman en 1837 (d)[22] et Alfred Herman en 1842 qui se consacra essentiellement à la poésie et au journalisme ainsi qu'à l'action politique au sein de l'Association internationale des travailleurs puis du Parti ouvrier belge. Les Herman forment donc « une véritable dynastie d'artistes, qui, durant tout un siècle, tient fidèlement le flambeau allumé »[10]. Le couple a également quatre filles : Marie Jeannette Sophie Herman (1838-1890)[23], Augustine Marie Josephine Herman (1844-1864)[24], Lambertine Herman (1849-1874)[25] et Marie Louise Charlotte Herman (1851-1873)[26].

Il décède le [1],[2],[5]. Ses obsèques ont lieu à l'église Saint-Martin de Liège où, « à côté de notabilités artistiques et industrielles, on remarquait tout le corps professoral de l'Académie, quantité d'élèves et une députation nombreuse de l'Union des artistes »[1]. Durant les funérailles, M. Pecqueur, industriel et ancien élève de Lambert Herman, rappelle que, « sous les dehors d'une grande modestie, il cachait un talent unanimement apprécié »[1].

Œuvre

Il s'adonne plus spécialement à la sculpture décorative[2],[3],[27] et sa carrière « a heureusement rejailli sur l'art appliqué à l'industrie liégeoise, qui lui est grandement redevable des progrès qu'elle a faits »[1].

En 1930, Bosmant commente les deux œuvres importantes de l'artiste qui sont conservées à Liège :

« L'une, la statue de St-Martin, placée au sommet du gâble du transept de la vénérable basilique, découpe sur le ciel changeant la silhouette massive du vieux saint gaulois qui, tout au haut de la colline historique où fuma jadis la colère populaire, domine la ville aujourd'hui apaisée. L'autre occupe une situation analogue au faîte de l'église cathédrale, vers Vinâve d'Île ; elle représente St-Paul[9]. »

Il poursuit, remarquant à leur sujet qu'elles « prouvent une connaissance approfondie du métier et des lois de la perspective, car malgré la distance et l'élévation elles gardent d'heureuses proportions »[9].

Herman est également l'auteur de portraits de John Cockerill[9], du botaniste Courtois[9] et du bourgmestre de Liège Louis Jamme[2],[9],[28], ainsi que des fonts baptismaux de St-Remacle à Verviers qui sont « l'ouvrage heureux d'un excellent ornemaniste »[29].

Notes et références

  1. « Nécrologie » , sur KBR, La Meuse, Liège, (consulté le ), p. 3
  2. Micha 1909, p. 161.
  3. Piron 2003-2006, p. 702.
  4. Creusen 2001, p. 509.
  5. « Décès Lambert Herman le 5 février 1870 à Liège » , sur Archives Ouvertes (consulté le )
  6. « Naissance Arnold Herman le 16 septembre 1804 à Liège » , sur Archives Ouvertes (consulté le )
  7. « Naissance Nicolas Benoit Herman le 21 octobre 1811 à Liège » , sur Archives Ouvertes (consulté le )
  8. « Naissance Catherine Herman le 25 octobre 1809 à Liège », sur Archives Ouvertes (consulté le )
  9. Bosmant 1930, p. 117.
  10. Bosmant 1930, p. 118.
  11. Bosmant 1930, p. 74.
  12. Delaite et Depaire 2019, p. 73.
  13. Duchesne 2001, p. 50.
  14. Bosmant 1930, p. 75.
  15. Delaite et Depaire 2019, p. 88.
  16. Duchesne 2001, p. 51.
  17. Delaite et Depaire 2019, p. 88, 255.
  18. « Faits divers : Chronique locale, Académie royale des beaux-arts de Liège » , sur KBR, La Meuse, Liège, (consulté le ), p. 1
  19. « Académie des Beaux-Arts : Concours bis annuel 1868-1869 » , sur KBR, La Meuse, Liège, (consulté le ), p. 5
  20. « Mariage Lambert Herman & Marie Françoise Umé le 17 octobre 1833 à Liège » , sur Archives Ouvertes (consulté le )
  21. « Naissance Jean Marie Herman le 1 mai 1835 à Liège » , sur Archives Ouvertes (consulté le )
  22. « Naissance Jules Mathieu Lambert Herman le 22 février 1837 à Liège » , sur Archives Ouvertes (consulté le )
  23. « Décès Marie Jeannette Sophie Herman le 27 décembre 1890 à Liège » , sur Archives Ouvertes (consulté le )
  24. « Décès Augustine Marie Josephine Herman le 3 août 1864 à Liège » , sur Archives Ouvertes (consulté le )
  25. « Décès Lambertine Herman le 12 mars 1874 à Liège » , sur Archives Ouvertes (consulté le )
  26. « Décès Marie Louise Charlotte Herman le 17 septembre 1873 à Liège » , sur Archives Ouvertes (consulté le )
  27. Bosmant 1930, p. 65.
  28. Raxhon 2001, p. 309.
  29. Bosmant 1930, p. 117-118.

Annexes

Bibliographie

  • Jules Bosmant, La peinture et la sculpture au pays de Liège de 1793 à nos jours, Liège, Mawet éditeur, , 316 p. (OCLC 458651068, BNF 31848054, SUDOC 020550065). 
  • Philippe Delaite et Jean-Paul Depaire, L'Académie royale des Beaux-Arts de Liège une école d'art sur quatre siècles, Liège, Éditions du Perron, , 227 p. (ISBN 9782871142614, OCLC 1400269380). 
  • Jean-Patrick Duchesne (directeur scientifique), Vers la modernité : le XIXe siècle au pays de Liège (Catalogue de l'exposition organisée au Musée de l'Art wallon et à la salle Saint-Georges, à Liège, du 5 octobre 2001 au 20 janvier 2002), Stavelot, Imprimerie J. Chauveheid, , 565 p. (OCLC 66405174). 
    • Jean-Patrick Duchesne, « Les arts plastiques : Le cadre institutionnel », Vers la modernité : le XIXe siècle au pays de Liège,‎ , p. 48-53. 
    • Philippe Raxhon, « Notices : Historique : 22. Herman Lambert Louis Jamme (1848) », Vers la modernité : le XIXe siècle au pays de Liège,‎ , p. 309. 
    • Alexia Creusen, « Biographies : Herman Lambert (1802-1870) », Vers la modernité : le XIXe siècle au pays de Liège,‎ , p. 509. 
  • Alfred Micha, Les maîtres tombiers, sculpteurs et statuaires liégeois, Liége, Mathieu Thone, , 304 p. (OCLC 1400687511, lire en ligne ). 
  • Paul Piron, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, vol. 1 : A-K, Ohain - Lasne, Éditions Art in Belgium, 2003-2006, 800 p. (ISBN 2-930338-11-3, OCLC 493737398, SUDOC 122800958). 

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