La Chatte (roman)

La Chatte

Un chat de la race des Chartreux

Auteur Colette
Pays France
Genre Roman
Éditeur Éditions Grasset
Date de parution 1933
Nombre de pages 211

La Chatte est un court roman écrit par Colette, paru en feuilleton du au dans Marianne, journal politique et littéraire lancé par l'éditeur Gaston Gallimard en 1932, puis publié chez Grasset dans la collection Pour mon plaisir dès le .

Genèse

Colette, qui développe une entreprise de soins cosmétiques et des salons de beauté, travaille à son roman entre plusieurs tournées. Parallèlement, elle traduit et sous-titre en français un film américain, tâche qui l'ennuie. Préférant l'écriture à son entreprise de beauté, elle revient à son roman et à la critique, déclarant : Je sors de mon cauchemar, j'ai fini mon petit roman[1]. Il sort en neuf livraisons dans Marianne et en volume chez Grasset, et est critiqué positivement par Edmond Jaloux qui évoque le talent de Colette.

Résumé

Le roman, qui se déroule à Neuilly, relate la passion d'un jeune homme, Alain, pour son animal de compagnie, Saha, une fascinante chatte de la race des Chartreux.

Jeune marié, il reste impénétrable aux yeux de sa femme, Camille, qui se prend de jalousie pour la chatte, la favorite insurpassable. Dès lors, pour l'amoureuse délaissée, aucun procédé ne sera trop brutal pour écarter l'animal de son chemin. Alain semble indifférent au charme de Camille et reste fidèle à sa chatte[2],[1]. Camille, alors que le mari est absent, tente de tuer Saha en la défenestrant depuis un balcon haut de neuf étages, mais Saha survit. Lors qu’Alain revient et comprend ce que Camille a tenté de faire, il divorce.

Accueil critique et analyse

Ce roman, qui présente une allure de vaudeville, fait montre d'une poétique de la nature et de l'amour de Colette pour les animaux. C'est une de ses œuvres les plus abouties, qui reçut un accueil critique favorable[3],[4],[2].

Philippe Chardin, critique littéraire, écrit que dans cette œuvre au sujet original, la jalousie d'une femme est reprise sur un mode insolite. Cette rivalité, thème repris dans le Ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras écrit ultérieurement, donne lieu à des quiproquos, et à des scènes abordées comme des récits de jalousie féminine (comme dans la scène où Gervaise et sa rivale se battent au lavoir, dans L'Assommoir). La scène où Camille tente de tuer Saha devait initialement être l'incipit du texte. La décision finale d'Alain (qui s'est montré négligeant envers sa femme) n'admet pas de retour en arrière. Dans l'échange, passionné, entre les époux à la fin du roman, le mari et la femme s'accusent mutuellement d'être monstrueux[2]. Cette scène de rupture, qualifiée de mortelle par Pierre Lepape, paraît dans son anthologie intitulée "scènes de ménages". Le critique littéraire y explique que l'épreuve du couple, qu'il ne parvient pas à surmonter, est la cohabitation, Alain, qui voue un culte à sa chatte, refusant que Camille habite sa maison[5].

Notes et références

  1. Lazard, M. (2021). Romans et salon de beauté. Colette (p. 263-284). Gallimard.
  2. Chardin, P. (2011). Jalousie des animaux et animalité de la jalousie Belle et bête jalouses dans La Chatte de Colette. Roman 20-50, 52(2), 123-132. https://doi-org.ezproxy.u-paris.fr/10.3917/r2050.052.0123.
  3. « Les 5 oeuvres de Colette à lire ou relire », Les Echos,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  4. « La chatte », sur Les amis de Colette (consulté le )
  5. Pierre Lepape, Scènes de ménage: une anthologie, Presses universitaires de France, (ISBN 978-2-13-063339-6)

Liens externes

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