Léon Escudier

Léon Escudier
Caricature de Nadar.
Fonctions
Directeur de théâtre (d)
Salle Ventadour
-
Maire de Villenoy
Villenoy
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Jacques Victor Escudier
Nationalité
Activités
Fratrie
Conjoint
Léopoldine-Laure Méquillet (d)
Autres informations
Partenaires
Marie Escudier, Jules Maurel (d)
Distinctions
Signature

Jacques-Victor dit Léon Escudier, né le à Castelnaudary et mort le à Paris 9e, est un journaliste, critique et éditeur musical français.

Biographie

Escudier, qui maitrisait le violon depuis l’âge de 8 ans, a fait ses études au collège de Toulouse. Ayant perdu, en 1837, son père, Jean Pierre Escudier et sa mère, Anne Claire Bourrely, il fonde, avec son cadet Marie, une revue, le Gascon, et un journal politique, la Patrie, écrits, composés et imprimés à Toulouse par leurs propres soins. La popularité de ces publications dans le Midi ne suffisant pas aux besoins des deux frères, ils montent chercher fortune à Paris[1].

Désargentés, sans relations, les deux frères subsistent grâce à la publication d’articles dans le Bon Sens, puis à la Revue du XIXe siècle[2], où il a notamment fait connaitre à la France le poète allemand encore inconnu en France Friedrich Rückert[3]. De 1850 à 1858, ils tiennent le feuilleton musical dans le Pays[4]. Il a également dirigé, avec son frère et Granier de Cassagnac, le journal le Réveil qui a paru de janvier à décembre 1858[5].

Il prend, avec son frère la direction de la Revue du Nord et entre au Monde de l'abbé de La Mennais, auquel collabore George Sand[6]. Il suit avec assiduité des cours en Sorbonne tout en apprenant l’harmonie et la composition avec le compositeur François Bazin et publie, avec Marie, plusieurs écrits touchant à la musique : Études biographiques sur les chanteurs contemporains, Dictionnaire de musique théorique et historique, Rossini, sa vie et ses œuvres, Vie et aventures des cantatrices célèbres[7].

En 1838, pour intégrer musique et pratique journalistique, les deux frères fondent, avec Jules Maurel, une maison d'édition musicale, en parallèle avec l’hebdomadaire La France musicale, destinée à lui servir d’organe de publicité, et à laquelle était annexé un comptoir de musique et une sorte d’agence lyrique et dramatique qui négociait à la fois la confection des opéras et l’engagement des artistes[5].

S’étant rendu en Italie, il parvient à battre au poteau l’éditeur Brandus et Cie[8], en achetant à Giuseppe Verdi en Italie les droits du Trouvère, dont l’immense succès a assuré la fortune de leur maison d'édition. Éditeurs attitrés de Verdi, toutes les œuvres de Verdi seront dans leur fonds de commerce. En 1849, les deux frères éditeront également, en 1849, le Nouveau Monde de Louis Blanc et, en 1850, De la décadence de l’Angleterre de Ledru-Rollin[5]. Escudier gagnait beaucoup d’argent malgré le désordre qui régnait dans sa boutique de la rue de Choiseul. Le contrat « léonin », qu’il avait fait signer à Verdi, a fait de lui l’éditeur le plus puissant de la place. Malgré son énorme chiffre d’affaires, il avait gardé l’habitude de payer chichement ses collaborateurs à la « pige »[2].

Après son mariage avec l’artiste lyrique Léopoldine-Laure Méquillet[9], les deux frères mettent fin à leur association. Marie prend seul la direction de La France musicale, tandis que le magasin de musique lui échoit en partage. Il fonde alors un journal de boutique, l'Art musical, et publie sous son nom seul deux volumes anecdotiques intitulés : Mes souvenirs[7]. Les deux frères ont également écrit les paroles de la mélodie française de Verdi l’Abandonnée, dédiée à Giuseppina Strepponi, ce qui explique pourquoi elle a été publiée en 1849, dès sa réalisation, dans la France musicale[10].

En aout 1876, voulant faire revivre le Théâtre-Italien, menacé de disparition, il en prend la direction et l'exploite pendant deux ans. Les débuts de l'entreprise furent heureux et la partition d'Aida, encore inconnue à Paris, interprétée salle Ventadour par des artistes d'élite[11], a galvanisé pour quelques mois seulement ce théâtre, avant de connaitre la ruine[12]. Après avoir monté le Capitaine Fracasse, de Catulle Mendès et Émile Pessard, il a fallu passer la main[13].

Sa situation commerciale compromise, il en a conçu un vif chagrin qui n’a pas été sans influence sur l’altération de sa santé. De ce moment, il n’a cessé de décliner. Il a laissé une fille, pianiste-professeur, disciple de l’École Marmontel, mariée au baron de Vandeul, et un fils, Gaston, fondateur d’une photographie artistique et créateur d’un journal de musique intitulé l’Ère musicale[7].

Léon Escudier avait été pendant de longues années maire de Villenoy, où il possédait une très belle propriété. Il a fondé une société de secours mutuels dont il était président. Il était décoré du Christ, de Charles III, du Nicham et de la Couronne d’Italie[13].

À l’issue de ses obsèques en l’église Notre-Dame-de-Lorette, il a été inhumé au cimetière du Père-Lachaise[14].

Principales publications

Notes et références

  1. François-Joseph Fétis, « Escudier (Marie et Léon) », dans Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique, t. 3, Désargus-Gibbons, Paris, Firmin-Didot, , 485 p., 8 vol. in-8º (OCLC 860699854, lire en ligne sur Gallica), p. 157.
  2. Jean-François d’Estalenx, Portraits gascons, languedociens et autres, Capbreton, D. Chabas, , 413 p., portr., couv. ill. ; in-8º (OCLC 1121683917, lire en ligne sur Gallica), « Léon Escudier (1811 - 1881) », p. 134-7.
  3. Germain Sarrut, Biographie des hommes du jour : industriels, conseillers-d’État, artistes, chambellans, députés, prêtres, militaires, écrivains, rois, diplomates, t. 3, Paris, Henri Krabbe, , 400 p. (lire en ligne), p. 353.
  4. A. Ernst, « Escudier (Marie et Léon) », dans La Grande Encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, t. 16, 31 vol. : ill. ; 31 cm (lire en ligne sur Gallica), p. 294.
  5. Gustave Vapereau, « Escudier (Léon et Marie, ou les frères) », dans Dictionnaire universel des littératures, Paris, xvi-2096, 25 cm (OCLC 500040555, lire en ligne sur Gallica), p. 624.
  6. George Sand, Correspondance : 1812-1876, Paris, Calmann Levy, , 6 vol. (OCLC 778010834, lire en ligne).
  7. J.-L. Heugel, « Nécrologie », Le Ménestrel, Paris, Heugel, vol. 47, no 30,‎ , p. 8 (ISSN 1247-9519, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  8. (de) Giacomo Meyerbeer et Sabine Henze-Dohring (éd.), Panja Mücke, Sabine Henze-Döhring, Briefwechsel und Tagebücher, t. 6, Walter de Gruyter, , 969 p., illustrations, portraits, music ; 24 cm (ISBN 978-3-11017-289-8, lire en ligne), p. 700.
  9. Léon Sahler, Portraits montbéliardais des XVIIIe et XIXe siècles, Paris, E. Champion, , 76 p., Gr. in-4º, fig., portr., pl. (OCLC 763234235, lire en ligne sur Gallica), p. 20.
  10. (it) Giuseppe Verdi, « Escudier, Marie (1819-1880) », dans Antonio Baldassarre, Matthias von Orelli (éds.), Giuseppe Verdi : lettere 1843-1900, Berne, Peter Lang, , 325 p., illustr. ; in-8º (ISBN 978-3-03430-072-8, OCLC 434439588, lire en ligne), p. 267.
  11. (it) A. Della Corte et G. M. Gatti, Dizionario di musica, Paravia, 1956, p. 211.
  12. Philippe Chauveau, Les Théâtres parisiens disparus (1402-1986), éd. de l'Amandier, Paris, 1999 (ISBN 978-2-907649-30-8)
  13. Gaston Vassy, « M. Léon Escudier », Gil Blas, Paris, vol. 3, no 585,‎ , p. 2 (ISSN 1149-9397, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  14. Division 42 « Obsèques de Léon Escudier », Le Rappel, Paris,‎ , p. 4 (ISSN 1257-5917, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).

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