Kléber Malécot

Kléber Malécot
Fonctions
Sénateur du Loiret

(20 ans et 8 jours)
Groupe politique UCDP (1974-1984)
UC (1984-2001)
Président du Conseil général du Loiret

(15 ans et 2 jours)
Prédécesseur Pierre Pagot
Successeur Éric Doligé
Conseiller général du Loiret
Élu dans le canton de Neuville-aux-Bois

(35 ans et 11 mois)
Prédécesseur Sylvain Forge
Successeur Michel Fesneau
Maire de Neuville-aux-Bois

(47 ans, 7 mois et 30 jours)
Successeur Michel Martin
Biographie
Nom de naissance Kléber Désiré Malécot
Date de naissance
Lieu de naissance Neuville-aux-Bois (Loiret, France)
Date de décès (à 92 ans)
Lieu de décès Neuville-aux-Bois (Loiret, France)
Nationalité Française
Parti politique UDF (dès 1978)
Profession Entrepreneur

Kléber Malécot est un homme politique français né le à Neuville-aux-Bois (Loiret) et mort le [1] dans la même ville.

Il a été sénateur, président du Conseil général du Loiret, conseiller général et maire de Neuville-aux-Bois.

Biographie

Autodidacte (il ne possède que son certificat d’études), il commence sa carrière politique comme conseiller municipal de sa ville natale, Neuville-aux-Bois, en 1945. Il en devient le maire en 1947, et ce jusqu'en 1995.

En 1958, il est élu conseiller général du canton de Neuville-aux-Bois. Il succède à Pierre Pagot à la présidence du conseil général du Loiret en 1979.

Il est par ailleurs élu sénateur du Loiret de 1974 à 2001 (membre de la commission économique). En 1998, lors de l'élection du président du Sénat (qui sera Christian Poncelet), il préside la séance en sa qualité de doyen d'âge de la Haute Chambre.

Groupe Kléber Malécot

Il a développé et dirigé l'entreprise d'engins de travaux publics fondée en 1919 par son aïeul Précil Malécot à Neuville-aux-Bois[2], jusqu'en 1993 où son fils Patrick lui succède.

Affaires judiciaires

Condamnation pour favoritisme

En 1995, la Chambre régionale des comptes relève que, dans le cadre de l'extension de l'aérodrome de Saint-Denis-de-l'Hôtel, le Département du Loiret, alors présidé par Kléber Malécot, a attribué « dans des conditions de concurrence insatisfaisantes » un marché public à une entreprise de BTP dirigé par son gendre[3].

Le , Kléber Malécot est condamné pour favoritisme et ingérence par le tribunal de grande instance d'Orléans à dix mois de prison avec sursis et à 100 000 francs d'amende[4].

Affaire du « corbeau »

En , Kléber Malécot, alors sénateur-maire de Neuville-aux-Bois, obtient l'implantation d'une usine de détergents, filiale d’Intermarché, dans sa commune. Deux cents emplois doivent être créés. Mais une association — Neuville Environnement — s'oppose au projet, qu'elle juge trop polluant. Elle obtient finalement gain de cause devant le tribunal administratif d'Orléans : l'usine ne s'installera pas à Neuville-aux-Bois.

Curieusement, au même moment, des membres de l'association écologiste commencent à subir un véritable harcèlement téléphonique. Menaces de mort, insultes : la population neuvilloise parle de « corbeau ». Sur les enregistrements de certains appels téléphoniques anonymes, la voix de Kléber Malécot est tout à fait identifiable. Une plainte est déposée, le scandale éclate et ébranle la commune. L'enquête de la police judiciaire démontre que 57 appels du « corbeau » ont été passés depuis le domicile du maire, ainsi que du Conseil général, dont il était à l'époque le président. Il est mis en examen et condamné, en 1997, par le tribunal correctionnel de Paris à trois mois de prison avec sursis et 20 000 francs d'amende[5].

À cause de cette affaire, il renonce à se présenter aux élections municipales de 1995. La même année, il perd également le canton, qui passe à gauche[6],[7].

Polémiques

Dénomination d'un square en son nom à Neuville-aux-Bois

En 2012, la commune de Neuville-aux-Bois envisage de baptiser une rue en hommage à Kléber Malécot mais y renonce face à la réaction d'un couple de victimes de l'édile lors de l'affaire du corbeau ainsi que d'autres administrés[5].

Le 31 mars 2025, le conseil municipal délibère en faveur de la dénomination d'un square en son nom qui doit être inauguré à la fin du mois de juin[5],[8]. Le même couple de victimes qui s'était opposé à la dénomination d'une rue demande alors à la ville de revenir sur sa décision. Sans réponse, il saisit la préfecture du Loiret au titre du contrôle de légalité. En retour la préfète Sophie Brocas demande dans un courrier du 13 juin le retrait de cette délibération jugée illégale « au motif que la dénomination votée porte atteinte à l’image de la commune et est susceptible de heurter la sensibilité des personnes reconnues comme victimes »[9],[10]. La municipalité refuse de retirer la délibération litigieuse et envisage d'aller jusqu'au recours devant le tribunal administratif. Elle se défend en arguant que certaines voies en France sont déjà nommées en l'honneur de personnalités politiques condamnées, telle la rue Jacques Médecin à Nice, et en soulignant le travail et la longévité de l'ancien maire à son poste[8].

En parallèle, la presse rapporte que par décision municipale du 25 février 2025, la commune a passé commande d'un buste à l'effigie de Kléber Malécot d'une valeur de 15825 € destiné à être installé dans le square. La décision ne mentionnant qu'une « oeuvre d'art », la municipalité est soupçonnée d'avoir dissimulé la vraie nature de la commande afin de pouvoir agir sans être inquiétée. Le maire affirme toutefois que tous les élus étaient au courant des détails de la décision[8].

Notes et références

  1. https://deces.matchid.io/search?q=Kl%C3%A9ber+Mal%C3%A9cot
  2. « Notre Histoire | Kleber Malecot », sur www.klebermalecot.com (consulté le )
  3. Jean-Manuel Bertrand, « Les choix familiaux du sénateur UDF Kléber Malécot. L'ex-président du conseil général du Centre aurait favorisé l'entreprise de son gendre. », sur Libération (consulté le )
  4. « Le sénateur Kléber Malécot condamné pour « ingérence » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Alexandre Charrier, « "Il est mort mais son nom me terrifie toujours" : à Neuville-aux-Bois, malaise autour de la réhabilitation du "corbeau", Kléber Malécot », La République du Centre,‎ (lire en ligne)
  6. Article Le « corbeau » était sénateur-maire, issu de Marianne 2, le 5 avril 1999
  7. « Loiret : le maire est-il un corbeau ? », L'Humanité,
  8. Alexandre Charrier, « Un buste aussi discret qu'encombrant », La République du Centre, no 25257,‎ , p. 4
  9. François Guéroult, « A Neuville-aux-Bois, le square "Kléber Malécot" retoqué par la préfète du Loiret », Ici Orléans,‎ (lire en ligne)
  10. Christian Panvert, « La préfète intervient, Neuville-aux-Bois ne pourra pas baptiser son square du nom de l’ancien maire », Le Parisien,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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