Julia Sebutinde
| Présidente de la Cour internationale de justice (intérim) | |
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| - | |
| Vice-présidente de la Cour internationale de justice | |
| depuis le | |
| Juge à la Cour internationale de justice | |
| depuis le | |
Abdul Koroma (en) |
| Naissance | |
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| Nationalité | |
| Formation |
Université d'Édimbourg Lycée de Gayaza (en) Université Makerere University of Edinburgh School of Law (en) |
| Activités |
Julia Sebutinde, née le à Entebbe, est une juriste ougandaise. Elle est juge au Tribunal spécial pour la Sierra Leone entre 2005 et 2011 avant d'être élue juge de la Cour internationale de justice (CIJ) en 2012. Depuis le , elle est vice-présidente de la CIJ depuis 2024, et la présidente par intérim de la CIJ entre janvier et mars 2025[1],[2].
Biographie
Enfance, éducation et débuts
Julia Sebutinde nait le à Entebbe en Ouganda à l'époque de la colonisation britannique[3]. Elle suit des études de droit à l'université Makerere où elle obtient un Bachelor of Laws en 1977. En 1978, elle décroche un diplôme de troisième cycle en pratique juridique décerné par le centre ougandais de développement du droit de Kampala. Après avoir passé plusieurs certificats lui permettant de rédiger des textes législatifs ou de maîtriser les modes alternatifs de règlement des différends, elle obtient en 1990 une maîtrise en droit de l'université d'Édimbourg. C'est d'ailleurs l'université d'Édimbourg qui lui décerne un doctorat en droit honoris causa pour ses contributions dans le domaine de la justice internationale et des droits de l’homme[4].
Carrière
Julia Sebutinde travaille tout d'abord pour le ministère de la Justice ougandais de 1978 à 1990 avant de devenir consultante et conseillère auprès de la Namibie afin de former les juristes du pays à la rédaction des lois et établir une nouvelle législation en remplacement des lois d'apartheid. En 1996, elle devient juge à la Haute Cour d’Ouganda où elle préside, entre autres choses, trois commissions d'enquête chargées d'enquêter sur la corruption et les irrégularités dans la police ougandaise, dans les forces armées mais aussi au sein de l'administration fiscale du pays. Son travail au sein de ces commissions débouche sur des réformes majeures visant à combattre et éliminer la corruption des institutions du pays[5]. Dans le même temps, elle devient en 2005 juge au Tribunal spécial pour la Sierra Leone, où elle se charge d'affaires médiatisées comme le procès de l'ancien président du Liberia, Charles Taylor, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Élue en 2011 juge de Cour internationale de justice (CIJ) et prenant ses fonctions en 2012, elle abandonne toutes ses fonctions annexes afin de se consacrer à ses nouvelles responsabilités[4]. En outre, Julia Sebutinde est la première femme africaine à siéger à la Cour[3].
En janvier 2024, Julia Sebutinde est la seule juge de la Cour internationale de justice à s'opposer à toutes les mesures préventives pour la bande de Gaza requises par l'Afrique du Sud (Afrique du Sud c. Israël (convention contre le génocide) dans l'ordonnance sur les allégations de génocide portées contre Israël au cours de la guerre de Gaza[6],[7],[3]. Elle affirme par ailleurs que « les opérations militaires actuelles d’Israël à Rafah font partie du conflit plus large initié par le Hamas le 7 octobre 2023, lorsque le Hamas a attaqué le territoire israélien, tuant des citoyens et en enlevant d’autres » et estime qu'un cessez-le-feu « limiterait la capacité d’Israël à poursuivre ses objectifs militaires légitimes, tout en laissant ses ennemis, dont le Hamas, libres d’attaquer sans qu’Israël ne puisse réagir[8]. » Le gouvernement ougandais prend ses distances avec le vote de Julia Sebutinde ; l'ambassadrice de l'Ouganda auprès des Nations unies Adonia Ayebare (en) déclare à cette occasion que Julia Sebutinde a déjà voté contre l'Ouganda dans l'affaire qui oppose ce pays à la République démocratique du Congo, et déclare que la position officielle de l'Ouganda concernant la Palestine s'exprime dans ses votes à l'Assemblée des Nations unies[9]. Le , elle est élue vice-président de la CIJ[10],[3].
Le , elle devient présidente par intérim de la CIJ après la démission du président Nawaf Salam pour redevenir Président du Conseil des ministres du Liban[1],[2]. Son intérim cesse avec l'élection de Yūji Iwasawa en .
Elle est accusée en 2025 de plagiat dans sa justification de la colonisation israélienne des territoires palestiniens occupés. Le chercheur Zachary Foster souligne qu'elle a cité presque mot pour mort un article publié dans la revue de l’Institut Hudson, un établissement néo-conservateur, et un autre de la Jewish Virtual Library, un think tank pro-israélien, visant à prouver l'inexistence du peuple palestinien[11].
Vie personnelle
Elle est chrétienne évangélique, membre de l’Église Watoto de Kampala [12]. Sebutinde est proche du mouvement sionisme chrétien[13].
Notes et références
- (en) « Presidency », sur Cour internationale de justice, The Hague, Netherlands, (consulté le )
- (en) Monique Legerman, Joanne Moore et Anna Bonini, « Judge Nawaf Salam, President of the Court, resigns as Member of the Court with effect from 14 January 2025 », sur Cour internationale de justice, The Hague, Netherlands, (consulté le )
- (en) « Who is Julia Sebutinde? The judge against all ICJ rulings in Israel’s case », Al Jazeera,
- (en) « Judge Julia Sebutinde », sur icj-cij.org (consulté le ).
- ↑ « Après douze tours de scrutin, l’Assemblée générale élit Julia Sebutinde de l’Ouganda à la Cour internationale de Justice », sur un.org, (consulté le ).
- ↑ « Application de la convention pour la prevention et la repression du crime de genocide dans la bande de Gaza », sur icj-cij.org, (consulté le ).
- ↑ (en) Julia Sebutinde, « Disseting opinion of judge Sebutinde », sur icj-cij.org, (consulté le ).
- ↑ « Qui est Julia Sebutinde, la juge qui dit « non » ? », sur JusticeInfo.net, (consulté le )
- ↑ (en-US) « Uganda Rejects ICJ Judge Julia Sebutinde Views on Palestine », sur Taarifa Rwanda, (consulté le )
- ↑ (en) « Judge Julia Sebutinde elected Vice-President of the International Court of Justice », CIJ,
- ↑ « La présidente de la CIJ accusée de « plagiat » dans son refus de condamner l’occupation israélienne », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
- ↑ Busingye Kabumba, « ‘For the Bible tells me so’ - Judge Sebutinde & the S.Africa-Israel dispute: Part II », The Observer (en), (lire en ligne)
- ↑ Cynthia H. Rich: El sionismo cristiano como factor del conflicto en Israel y Palestina, Vida y Pensamiento, Vol. 44, 2. 2024. 15–18
Liens externes
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