Jules-Gérard Jordens
| Naissance | |
|---|---|
| Décès |
(à 30 ans) La Ville-aux-Bois-lès-Pontavert |
| Sépulture | |
| Pseudonyme |
Jeanne-Paule d'Orjens |
| Nationalité | |
| Activités | |
| Parentèle |
Louis de Grandmaison (beau-père) |
| Grade militaire | |
|---|---|
| Conflit | |
| Distinction |
Jules-Gérard Jordens, né le à Nice et mort pour la France à La Ville-aux-Bois-lès-Pontavert dans le département de l'Aisne le , est un poète français du XXe siècle. Son nom est inscrit au Panthéon parmi les 560 écrivains morts au combat pendant la Première Guerre mondiale.
Biographie
Jules-Gérard Jordens, né le [1] au no 2 quai du Midi à Nice, est le fils de Gerardus Marinus Jordens (1834-1886) originaire des Pays-Bas et de Julie Marie Virginie Gillet (1859-1909)[2]. Après la mort de son premier mari, sa mère épouse en 1896 le futur général Louis Loyzeau de Grandmaison.
Il est étudiant à Stuttgart, quand il est appelé à faire son service militaire au 112e régiment d'infanterie en octobre 1906. Sur sa demande, il effectue la deuxième année au 131e régiment d'infanterie[3]. C'est au cours de cette année à la caserne d'Orléans qu'il se lie d'amitié avec Maurice Dekobra[4].
En 1908, il publie une plaquette de vers intitulée Poèmes pour l'aimé, qu'il signe sous le pseudonyme de Jeanne-Paule d'Orjens[5] et oc-écrit, en 1909 avec son ami Maurice Dekobra, une comédie en un acte intitulée Respectability[6]. À la veille de la guerre, il se tourne vers le journalisme et devient rédacteur pour L'Univers illustré[7], Armée et marine[8] ou La Science et la vie[9].
Il se lie avec le poète Guillaume Apollinaire avec qui il entretient une correspondance[10], dont certaines lettres sont conservées à la Bibliothèque nationale de France, et lui présente son ami le peintre Jean-Gabriel Domergue fin 1910[11]. Il se fiance avec Jacqueline Kolb qui épousera Apollinaire en mai 1918, quelques mois avant que celui-ci meurt de la grippe espagnole[12],[10].
Rappelé à la mobilisation comme soldat brancardier de 2e classe au 246e régiment d'infanterie, il part pour le front en août 1914. Roland Dorgelès écrit qu'il « aurait pu, comme tant d'autres, demeurer à l'arrière, accepter un poste sans danger dans l'état-major de son beau-père, qui était général. Sa belle conscience dédaigneuse ne voulut pas »[1].
Jules-Gérard Jordens est tué d'un éclat d'obus le en allant porter secours aux blessés au Bois-des-buttes[4],[13],[14],[15]. Il est inhumé à la nécropole nationale de Pontavert (tombe 2541)[16],[17].
Dans la biographie que lui consacre Roland Dorgelès dans l'Anthologie des écrivains morts à la guerre, il écrit que : « son épitaphe pourrait tenir en une ligne : « Il vécut en poète, il mourut en héros ». Mais Jules-Gérard Jordens l'eût effacée, préférant un souvenir discret à tous ces mots pompeux »[1]. Il le cite de nouveau dans Bleu horizon, paru en 1949 : « Jordens a trouvé la mort. Exactement dans ce Bois des Buttes où les nuits de patrouille, j'ai moi-même cueilli du muguet devant le barbelé. Comme il était peu fait pour cette vie brutale, ce grand garçon distingué » !
Œuvres principales
- Poèmes pour l'aimé, sous le pseudonyme de Jeanne-Paule d'Orjens, 1908
- Voici l'âme et la chair, poèmes, 1909
- Post… animal triste, poèmes, 1911
Distinctions
- Médaille militaire, à titre posthume, arrêté du 12 août 1920[18]
Hommages
- Le nom de Jules-Gérard Jordens est inscrit au Panthéon dans la liste des 560 écrivains morts pour la France[19].
- Son nom figure sur le monument aux morts du 9e arrondissement de Paris[20] et le monument aux Parisiens morts pendant la Première Guerre.
Bibliographie
- Roland Dorgelès et Maurice Dekobra, Anthologie des Écrivains Morts à la Guerre - 1914-1918, t. 4, Amiens, Edgar Malfère, coll. « Bibliothèque du Hérisson », , « Jules-Gérard Jordens (1885-1916) », p. 413-420
- Irène de Palacio, « Jules-Gérard Jordens : délicatesse de cœur et de plume d'un poète oublié », sur Anthologia,
Références
- Dorgelès 1927, p. 413.
- ↑ « Nice - 1 Miec 89/26 - Naissances - 1885 - acte n° 998 », sur Archives départementales des Alpes-Maritimes, p. 255
- ↑ « 1 R 756 - Jordens, Jules-Gérard - 1905 Archives Départementales de la Haute-Savoie », sur Archives départementales de Haute-Savoie
- Dorgelès 1927, p. 415.
- ↑ « L'Intransigeant », sur Gallica, , p. 2
- ↑ « Gil Blas », sur Gallica, , p. 3
- ↑ « L'Univers illustré », sur Gallica,
- ↑ « Armée et marine », sur Gallica,
- ↑ « Le Petit Parisien », sur www.retronews.fr, , p. 2
- de Palacio 2023.
- ↑ Guillaume Apollinaire. Correspondance. I Lettres reçues. X H-J. (lire en ligne)
- ↑ « EcriVosges : biographie vosgienne - Amélia Emma Louise Jacqueline KOLB », sur www.ecrivosges.com
- ↑ « Historique du 246ème régiment d'infanterie », sur argonnaute.parisnanterre.fr,
- ↑ « Paris - 1916 - Décès - 9e arrondissement - 9D 125 - acte n° 1479 », sur archives.paris.fr, p. 18
- ↑ « JORDENS Jules Gérard - Mort pour la France », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
- ↑ « La nécropole nationale de Pontavert », sur www.cheminsdememoire.gouv.fr
- ↑ « Base des sépultures de Guerre - JORDENS Jules Gérard - Mort pour la France le 26/4/1916 à Pontavert (02 - Aisne) », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
- ↑ « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, , p. 18970
- ↑ « La Pensée française », sur Gallica, , p. 2
- ↑ « Paris 09 - Monument aux Morts », sur www.memorialgenweb.org
Liens externes
- Ressource relative aux militaires :
- Portail de la littérature française et francophone
- Portail de la Première Guerre mondiale
- Portail de la poésie