Jour du Non
Le Jour du Non (en grec moderne : Επέτειος του « Όχι » / Epétios tou « Óchi », « Anniversaire du "Non" », ou simplement το όχι / to óchi) (« le non ») est une des deux fêtes nationales grecques[N 1] et elle est célébrée de manière semi-officielle à Chypre. Fêtée chaque année le 28 octobre, elle marque le rejet de l'ultimatum italien du par le dictateur grec Ioánnis Metaxás.
Histoire
Cet ultimatum fut présenté par Emanuele Grazzi, ambassadeur italien en Grèce, le , à trois heures du matin, après une fête à l'ambassade d'Allemagne à Athènes. Il visait à obliger la Grèce de rester neutre et de « garantir la sécurité de l'Italie ». L'ultimatum de terminait ainsi : « Le gouvernement exige que le gouvernement hellénique donne immédiatement les ordres nécessaires aux autorités militaires, afin que l'occupation puisse être menée pacifiquement »[1]. Il s'agissait en fait d'autoriser l'armée italienne à pénétrer sur le territoire grec et d'occuper certaines places stratégiques, faute de quoi la guerre serait déclarée. La réponse, au petit matin, de Ioánnis Metaxás aurait été un Non, catégorique : « Όχι! »[1],[2]. Cependant, d'après certains chercheurs[Lesquels ?], ce « non ! » tiendrait davantage de la légende et la réponse réellement formulée pourrait avoir été : « Alors, c’est la guerre ! »[N 2].
En réponse à ce refus de Metaxás, les troupes italiennes stationnées dans le Royaume d'Albanie (1939-1943), alors protectorat italien, lancèrent leur attaque à la frontière entre les deux pays à cinq heures et demie du matin, déclenchant par de cette manière la guerre italo-grecque.
La réponse de Metaxás marque ainsi l'entrée de la Grèce dans la Seconde Guerre mondiale, aux côtés des Alliés[3],[2]. Dans les montagnes du Pinde, la petite armée grecque repoussa alors un adversaire bien supérieur en nombre mais mal organisé et peu motivé, et s’avança jusque dans l’Épire du Nord (Albanie du Sud). En mars 1941, elle avait remporté la première victoire sur les forces de l'Axe de tout le conflit de la Guerre mondiale. Mais elle ne put venir à bout des renforts envoyés par Hitler pour redresser la situation dans les Balkans[2].
L'occupation de la Grèce par l'armée allemande commença en , dans le Nord du pays, avec la campagne des Balkans et se termina en avec la conquête de la Crète (qui marque la fin de la campagne des Balkans). De ce fait, l'Allemagne reporta à juin son invasion de l'Union soviétique, initialement planifiée pour mai.
Fête nationale
Au terme de la guerre, le devint la fête nationale de la Grèce et jour férié dans ce pays. Le « Non ! » prononcé ce jour-là de 1940 est commémoré chaque année par des défilés militaires, ainsi que d'élèves et étudiants. La plupart des bâtiments publics et de nombreuses habitations sont décorés du drapeau grec.
Dans chaque localité, en tête de la parade, un enfant porte le drapeau grec. Traditionnellement, il s'agit du meilleur élève de la classe. Mais en 2017, la règle a changé : le porteur ou la porteuse est tiré au sort, ce qui permet à des enfants d'immigrés ou de réfugiés de marcher en tête du cortège[4].
Notes et références
Notes
- ↑ La seconde fête nationale est célébrée le 25 mars. Elle commémore la date du 25 mars 1821 qui marque le début de la guerre d'indépendance grecque.
- ↑ La phrase aurait été prononcée en français par Metaxás.[réf. nécessaire]
Références
- (en) K.E. Fleming, Greece. A Jewish History, Princeton and Oxford, Princeton University Press, 2008, viii + 271 p. (ISBN 978-0-691-14612-6) p. 104-105
- (en) Roderick Beaton, The Greeks. A Global History, London, Faber & Faber, (1re éd. 2021), xii + 588 p. (ISBN 978-0-571-35357-6), p. 435-436
- ↑ Françoise Arvanitis, « La Grèce continentale du Ve au XXIe siècle », dans Grèce continentale, Paris, Hachette, coll. « Guides Bleus », , 639 p. (ISBN 978-2-013-95971-1), p. 96-116 (v. p. 110)
- ↑ Anthony Bellanger, « Le jour du "non" en Grèce », sur franceinter.fr, (consulté le ).
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