Joseph Marie Audin-Rouvière
| Naissance | |
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| Décès |
(à 68 ans) Ancien 1er arrondissement de Paris |
| Nationalité | |
| Activités |
Médecin, grossiste, gastronome |
Joseph Marie Audin-Rouvière, né le à Carpentras et mort dans le quartier de Chaillot à Paris le [1], est un médecin, commerçant et gastronome français.
Biographie
Élève de Barthez et de Lamure à l'Académie de médecine de Montpellier, il obtint sa licence de médecine avec une thèse « sur l’empyème et la paracentèse. » Venu à Paris en 1789 dans l’espoir d’y être reçu docteur de la Faculté, il prit ses inscriptions, et suivit les leçons de Portal, Louis, et Pelletan ; mais la Révolution ayant fermé les universités et les écoles, Audin-Rouvière n'eut alors d'autre ressource que de concourir pour le prix que la Société de médecine, dans la dernière année de son existence, avait proposé sur la « topographie physique. » Malgré l'agitation politique, Fourcroy lui obtint un dédommagement pour son mémoire. Il publia en 1794 « La médecine sans le médecin ou manuel de santé, ouvrage destiné à soulager les infirmités, à prévenir les maladies aiguës, à guérir les maladies chroniques, sans le secours d'une main étrangère »[2], ouvrage qui devint populaire et obtint un grand nombre d'éditions. Il s'y fait l'apôtre de l'inoculation, et dénigre l'usage des sangsues médicinales[3].
Vivotant à Paris, il servit deux fois dans les campagnes napoléoniennes, dont il ramena le brevet du toni-purgatif de Johann Peter Frank. Il commercialisa ce médicament sous le nom de grains de vie ou grains de santé, qu'il donnait comme un remède universel. Alors, grâce à une réclame très active dans la presse, il amassa une fortune[4] : il savait se procurer des correspondants, tant dans les départements que dans les pays étrangers, pour y établir des dépôts de son médicament. En 1807, il professa encore l’hygiène au Lycée de Paris, dont il avait été l’un des fondateurs ; mais devenu riche par le cumul des fonctions de médecin consultant et de pharmacopée, Audin-Rouvière se mit à recevoir le tout-Paris à des dîners gastronomiques signalés en leur temps dans l’Almanach des Gourmands (1811) ; Grimod de la Reynière y vante ses grains de santé comme « le meilleur et le plus aimable des purgatifs. »
Il était aussi membre du bureau des consultations médicales, et de la loge maçonnique « Les Frères Artistes » de l’Ordre sacré des Sophisiens[5],[Note 1].
Notes et références
Notes
- ↑ Société secrète dédiée à Isis, créée dans la loge parisienne des Frères artistes par d'anciens membres de l'expédition d'Égypte
Références
- ↑ « Inventaire après décès de Joseph Marie Audin Rouvière, rue d'Antin, n° 10, décédée le 23 avril 1832, en sa maison à Paris grande rue de Chaillot, n° 21 », Archives nationales, (consulté le ).
- ↑ Joseph Marie Audin-Rouvière, La médecine sans le médecin, , 552 p. (lire en ligne).
- ↑ Nicolas Sueur, « Succès et déclin d’un agent thérapeutique : la sangsue », Histoire, Médecine et Santé, no 23, , p. 132-144 (DOI 10.4000/hms.6790)
- ↑ P.-H. Audiffret « Audin-Rouvière », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition], vol. 2, pp. 404-405
- ↑ (en) Darius Alexander Spieth, Napoleon's Sorcerers : The Sophisians, Newark (N.J.), Associated University Presse, , 215 p. (ISBN 978-0-87413-957-0, lire en ligne).
Liens externes
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