Jeanne Roche-Mazon
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(à 67 ans) 15e arrondissement de Paris |
| Nom de naissance |
Cécile Ernestine Jeanne Roche |
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| Conjoint |
Jeanne Roche-Mazon (1885-1953) est une traductrice, essayiste et autrice de contes de fées.
Biographie
Cécile, Ernestine, Jeanne Roche est née à Caen le 10 décembre 1885 au sein d'une famille de riches propriétaires terriens du Berry. Son grand père, Ernest Faguet, est procureur général à Caen. Son père, Gustave Roche, est ingénieur aux chemins de fer de l'ouest[1] et maire d'Allouis de 1912 à 1925[2].
Le 18 janvier 1909 à Paris, elle épouse le slaviste et traducteur André Mazon dont elle a deux enfants : jacqueline (24 juin 1918) et Pierre (25 mars 1920)[1].
Elle obtient son diplôme d'infirmière en 1913 et s'engage pendant la seconde guerre mondiale. En octobre 1914, elle soigne les blessés à l'hôtel Ritz, devenu hôpital 13. Elle est également affectée à l’hôpital militaire de Moudros, sur l’île de Lemnos, aux environs de Salonique[3]. A Corfou, elle a aussi participé à la création d'un hôpital pour les soldats serbes[2].
Elle décède à Paris le 26 octobre 1953[4].
Études historiques
A la fin des années 1920 et au début des années 1930, elle se signale par la parution de plusieurs études historiques sur des œuvres littéraires liées aux contes de fées. Elle remet ainsi en question la paternité de certains contes qu'on attribuait à Charles Perrault.
Par ses travaux de recherche, elle réattribue à Catherine Bernard l'histoire de Riquet à la houppe[1] et à la nourrice d'une cousine de Charles Perrault, Marie-Jeanne l'Héritier de Villadon, l'origine de certains Contes de ma mère l'Oye[2][5].
Elle met en lumière la collaboration de Charles Perrault et de l'Abbé de Choisy pour l'histoire de la Marquise-Marquis de Banneville[3].
En 1932, elle publie En marge de l'oiseau bleu consacré à Marie Catherine d'Aulnoy et aux démêlés de celle-ci avec son mari.[4].
Contes
À partir de 1930, Jeanne Roche-Mazon publie plusieurs recueils de contes qui rencontrent un accueil favorable du public. Son premier recueil, Contes du vers luisant, en fait la première lauréate du prix Lyceum de France, destiné à récompenser les autrices d'ouvrages destinés aux enfants et adolescents[6]. Son second recueil, Contes de la couleuvre, lui vaut le prix Anaïs Ségalas de l'Académie française[7].
L'autrice tire son inspiration de diverses sources dont des traditions populaires du Berry, transmises par sa grand-mère Roche, originaire d’Issoudun et les gens de la campagne[8]. Il lui arrive ainsi d'intégrer des mots de patois à ses récits[9]. Elle rédige aussi un conte moderne, le mariage de la tour Eiffel, qui met en scène le mariage du célèbre monument avec un serpent de mer.[5]
En 1942, son conte L'amitié entre la lune et le rat d'eau a été traduit en vietnamien par Huyen Kieu[10]. [6]
En 1973 et 1974, deux de ses contes, l'écureuil qui ne voulait pas apprendre à balayer[11] et Le mariage de Guerlinet,[12] ont été traduits en japonais par Yamaguchi Tomoko et illustrés par Horiuchi Seiichi.
Traductions
Autodidacte, Jeanne Roche-Mazon a appris seule l'anglais, l'allemand, le russe et le serbe[2].
En 1937, elle traduit Pilgrims of the wild (Un homme et des bêtes, 1937)[13] de Grey Owl et du même auteur, en 1940, Tales of an empty cabin (Récits de la cabane abandonnée)[14].
En 1938, elle traduit Sabu, Elephant Boy de Frances Flaherty[15].
Bibliographie
Recueils de contes
- 1930 Contes du vers luisant (avec illustrations de O'Klein), édition de l'Artisan du livre
- 1930 Contes de la couleuvre (avec illustrations d'Ivan Bilibine),édition Boivin-Hatier
- 1930 Le mariage de la Tour Eiffel (avec illustrations de Le Campion), édition Boivin-Hatier [7]
- 1934 Contes du hérisson (avec illustrations de O'Klein), édition Boivin-Hatier
- 1957 Le Lion de Palestine suivi de Les Pommes d'immortalité, édition Falaize [8]
Essais
- 1928 une collaboration inattendue au XVIIe siècle : Charles Perrault et l'Abbé de Choisy. Mercure de France, février 1928, p 513-542 [9]
- 1928 Qui est Riquet à la Houppe, revue des deux mondes [10]
- 1930 En Marge de l'oiseau Bleu, Cahiers de la Quinzaine, Juin 1930 [11]
- 1932 "les fées" de Perrault et la véritable mère l'Oye, la revue hebdomadaire, N°51, p 345-360 [12]
- 1968 Autour des contes de fées, édition didier (recueil de huit textes parus entre 1927 et 1932)[16]
Traductions
- 1937 Un homme et des bêtes de Grey Owl, Boivin-Hatier
- 1938 Sabu Elephant boy de Frances Hubbard Flaherty
- 1940 Récits de la cabane abandonnée de Grey Owl, Boivin-Hatier (dont l'arbre [13] )
Postérité
En 2013, la bibliothèque municipale d'Allouis (Cher) a été renommée Bibliothèque Jeanne Roche-Mazon[2].
Références
- Christophe Charle et Eva Telkes, « 63. Mazon (André, Auguste) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 3, no 1, , p. 171–174 (lire en ligne, consulté le )
- « Bibliothèque Jeanne Roche-Mazon », sur Le Berry Républicain, (consulté le )
- ↑ Lidwine Warchol, « La Première Guerre mondiale dans la construction intellectuelle d’André Mazon », Revue des études slaves, vol. 90, nos 1-2, , p. 285–303 (ISSN 0080-2557, DOI 10.4000/res.2788, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 15e, n° 3496, vue 3/31.
- ↑ Maurice Levaillant, « La mère L'oye de Marie-Jeanne », sur Le Figaro, (consulté le )
- ↑ Excelsior, (lire en ligne)
- ↑ « Jeanne ROCHE-MAZON | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
- ↑ Jeanne Roche-Mazon, Le lion de Palestine ; [suivi de] Les pommes d'immortalité : deux contes / Jeanne Roche-Mazon, Falaize, (lire en ligne), p. 7-9
- ↑ Gustave Cohen, « Le prix du Lyceum : Les contes du ver luisant », Les Nouvelles Litteraires, vol. 10e année, no 456, , p. 10 (lire en ligne)
- ↑ Jeanne Roche-Mazon, Tình bè bạn của chị Hằng Nga và chú Chuột Nuớc̛, Ðòi̛ Nay, coll. « Sách hồng », (lire en ligne)
- ↑ Seiichi Horiuchi, Osôji wo oboeta garanai risu no Gerurange, Fukuinkan-Shoten, coll. « Sekai kessaku dôwa shirîzu », (lire en ligne)
- ↑ Seiichi Horiuchi, Kekkon wo shita garanai risu no Gerurange, Fukuinkan-Shoten, coll. « Sekai kessaku dôwa shirîzu », (lire en ligne)
- ↑ Grey Owl, Un homme et des bêtes (Pilgrims of the wild), (lire en ligne)
- ↑ Grey Owl, Récits de la cabane abandonnée. (Tales of an empty cabin), (lire en ligne)
- ↑ Frances Hubbard Flaherty, Sabu, elephant boy. Traduction de Jeanne Roche-Mazon, (lire en ligne)
- ↑ Jeanne Roche-Mazon, Autour des contes de fées, Didier, (lire en ligne)
Liens externes
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