Jean Ier de Chalon-Arlay

Jean Ier de Chalon-Arlay
Titre de noblesse
Seigneur d'Arlay (d)
-
Prédécesseur
Successeur
Biographie
Naissance
Entre et
Décès
Famille
Père
Mère
Laure de Commercy (d)
Fratrie
Hugues de Chalon (frère consanguin)
Jean Ier de Chalon-Auxerre (frère consanguin)
Marguerite de Chalon (d)
Hugues de Chalon
Agnès de Chalon
Conjoints
Marguerite de Bourgogne (d) (à partir de )
Alix de Clermont-Nesle (d) (à partir de )
Enfants
Hugues Ier de Chalon-Arlay
Jean de Chalon
Catherine de Chalon (d)
Isabelle de Chalon (d)
Armoiries des sires de Chalon-Arlay : de gueules à la bande d’or chargé au franc quartier d’une étoile d’azur

Jean Ier de Chalon, dit de Salins, puis de Chalon-Arlay, né v. 1259/60 et mort le , seigneur d'Arlay (1266-1315) et maire et vicomte de Besançon (v. 1293-1315), issu de la maison de Chalon et auteur de la tige des Chalon-Arlay.

Biographie

Origines

Jean naît vers 1259/60. Il est le fils de Jean le Sage ( ), ancien comte de Chalon (1227-1237), sire de Salins (à partir de 1237), et de sa troisième épouse, Laure de Commercy ( )[1],[2], fille Simon [II/III] de Broyes-Commercy ( /48), seigneur de Commercy[3].

De ce troisième mariage, il a pour frères et sœurs Hugues ( ), prince-évêque de la principauté de Liège (1295-1301), puis archevêque de Besançon ; Marguerite ( ) qui épouse Hugues, fils du duc Hugues IV de Bourgogne ; et Agnès ( ) qui est marié avec Amédée II, comte de Genève[1].

Des autres unions de son pères, il a notamment pour frères consanguins Hugues ( ), seigneur de Salins et comte palatin de Bourgogne par mariage avec Adélaïde Ire de Bourgogne, et Jean Ier de Chalon-Auxerre (1243-1309), seigneur de Rochefort, comte d'Auxerre par son deuxième mariage[1],[2].

Seigneur d'Arlay

À la mort de son père (1266-1267), Jean hérite de son père de nombreux fiefs, notamment ceux d'Arlay, Arguel (près de Besançon), Nozeroy, Montaigu, Sellières[4]. Il poursuit la politique d'acquisition en Comté entamé par son père (cf. lègues à son fils)[4].

Il accorde au bourg de Nozeroy, qui s'est développé autour du château, des lettres de franchises, le [5].

De 1294 à 1301, avec son demi-frère Jean Ier de Chalon-Auxerre, il est un des principaux dirigeants de la ligue de barons comtois qui s'oppose au roi de France Philippe IV. Ce dernier vient d'acheter les droits sur le comté de Bourgogne au comte Othon IV, neveu des Chalon[6].

En 1305, il est en guerre contre son neveu, le comte de Montbéliard Renaud de Bourgogne (fils cadet d'Hugues de Chalon et frère puîné d'Othon IV), afin de le forcer à reconnaître sa suzeraineté sur les châteaux voisins de Dramelay, Binans et Pimorin.

Relations avec Besançon

Jean de Chalon-Arlay est l'un des principaux acteurs des sièges de Besançon de 1289 et 1290. En effet, allié à l'empereur Rodolphe Ier de Habsbourg, il tente de mettre un terme au rapprochement entre son neveu Othon IV de Bourgogne et le roi de France Philippe IV le Bel[7]. Si après les opérations de 1289, le comte de Bourgogne se soumet à l'empereur, la ville de Besançon ne s'est pas engagée dans cet accord et sa fidélité envers l'empire est assez floue, notamment dans un contexte de conflit entre l'archevêque et les laïcs, c'est pourquoi Rodolphe charge Jean de Chalon-Arlay de soumettre la ville rebelle qui avait soutenue Othon contre l'empereur [8]. Les Bisontins finirent par céder au siège mené par Jean de Chalon-Arlay et négocièrent avec l'empereur, ce qui permit la naissance de la ville libre d'Empire de Besançon, en principe indépendante du comté de Bourgogne[9]. Jean de Chalon exigea toutefois une indemnité financière pour lever le siège. Dans un premier temps réticents, car déjà criblés de dettes, les Bisontins sont contraints d'accepter de verser la somme de 8 000 livres. La charte de franchise de la ville est rédigée le puis, deux jours plus tard, Jean de Chalon scelle d'autorité impériale le document[10],[11]. À la suite de cet événement, Jean de Chalon-Arlay en ressort comme homme fort de la région, en ayant considérablement affaibli son neveu, le comte Othon IV.

Cherchant à s'implanter dans la cité épiscopale bisontine, il obtient entre 1290 et 1300, « vicomté, mairie et gardienneté » de la cité[12]. Les archives conservent l'acte de cession du du fief de la mairie par Humbert de Clairvaux à Jean de Chalon-Arlay, il manque cependant celui concernant la vicomté[13]. L'arrivée des Chalon dans la cité provoque des tensions avec l'archevêque de Besançon, Eudes de Rougemont. Bien que ce dernier conteste l'acquisition, le roi des Romains, Adolphe de Nassau, confirme Jean de Chalon-Arlay dans ses titres. L'archevêque continue de contester et tente de faire excommunier le sire d'Arlay, mais le pape empêche l'excommunication.

Jean de Chalon-Arlay acquiert, à partir de 1303, plusieurs biens dans le quartier commerçant du Maisel, à proximité de la mairie[12]. A la suite du soulèvement de la population bisontine, un traité de 1308 permet à Jean de Chalon-Arlay de devenir le gardien de Besançon pour une durée de soixante ans[14].

Mort et succession

Jean meurt en [15].

Son fils Hugues Ier de Chalon-Arlay lui succède obtennant les fiefs « d'Abbans, Arlay, Arguel (près de Besançon), Chalamont, Châtel-Belin (protégeant de Salins), Châtillon/Courtine, Chavannes, Jougne (et ses péages), La Rivière, Lons-le-Saunier, Monnier, Montaigu, Montfaucon, Montfleur, Montmahoux, Montrivel, Nozeroy, Orgelet, Saint-Laurent-la-Roche, Sellières »[4].

Famille

Descendance

Jean de Chalon épouse par contrat en 1272, puis effectivement en 1280, Marguerite de Bourgogne ( )[2], fille du duc Hugues IV de Bourgogne et de sa deuxième épouse Béatrice de Champagne ; ils ont pour enfants[16] :

Il épouse en secondes noces, vers 1312, Alix de Clermont-Nesle[15], fille du seigneur Raoul II de Clermont-Nesle.

Filiation

Sceaux et armes

Les armes de la maison de Chalon-Arlay (1258-1386) se blasonnent ainsi de gueules à la bande d'or (Chalon) brisée d'une étoile d'azur au franc quartier.[19].

Notes et références

  1. Petit 1894, lire en ligne sur Gallica, p. Deuxième tableau : Généalogie de Jean de Chalon, le Sage ou l'Antique.
  2. Jacques Paviot, « Note sur les archives des Chalon conservées à Paris et en Île-de-France », Annales de Bourgogne, Éditions Universitaires de Dijon, nos 1-96,‎ , p. 17-30.
  3. Simone François-Vivès, « Histoire des seigneurs et de la seigneurie de Commercy des origines à 1415 », Positions des thèses soutenues par les élèves de la promotion de 1932 pour obtenir le diplôme d'archiviste paléographe, Paris, École nationale des chartes,‎ , p. 81-88 (lire en ligne).
    Simone François-Vivès, Les seigneurs de Commercy au moyen âge (XIe siècle-1429), Nancy, impr. A. Humblot et Cie, 1938, XII-200 pages.
  4. Michelle Salitot, Héritage, parenté et propriété en Franche-Comté du XIIIe siècle à nos jours, Editions L'Harmattan, , 239 p. (ISBN 978-2-73840-079-6, lire en ligne), p. 18-22.
  5. Carol Josso, « Nozeroy (Jura) : architecture civile des XVe et XVIe siècles : actes du colloque de Besançon (10 - 11 octobre 2002) », dans Paul Delsalle, Laurence Delobette (dir.), La Franche-Comté à la charnière du Moyen Âge et de la Renaissance : 1450 - 1550, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, coll. « Annales littéraires », (ISBN 978-2-84867-027-0, 512), p. 373-402.
  6. Frantz Funck-Brentano, « Philippe le Bel et la noblesse franc-comtoise [premier article]. », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 49, no 1,‎ , p. 5–40 (DOI 10.3406/bec.1888.447520, lire en ligne, consulté le )
  7. C. Fohlen, Histoire de Besançon, t. I, p. 371.
  8. C. Fohlen, Histoire de Besançon, t. I, p. 372.
  9. Auguste Castan, Le siège et le blocus de Besançon par Rodolphe de Habsbourg et Jean de Châlon, Arlay, en 1289 et 1290 : étudiés dans les textes et sur le terrain, (lire en ligne), p. 37
  10. Auguste Castan, Le siège et le blocus de Besançon par Rodolphe de Habsbourg et Jean de Châlon, Arlay, en 1289 et 1290 : étudiés dans les textes et sur le terrain, (lire en ligne), p. 39-40
  11. C. Fohlen, Histoire de Besançon, t. I, p. 373.
  12. Roland Fiétier, La cité de Besançon de la fin du XIIe au milieu du XIVe siècle : étude d'une société urbaine, Lille, Honoré Champion, , 1732 p., p. 858.
  13. Roland Fiétier, La cité de Besançon de la fin du XIIe au milieu du XIVe siècle : étude d'une société urbaine, Lille, Honoré Champion, , 1732 p., p. 736.
  14. Maurice Piquard, « Étude sur la situation politique des archevêques de Besançon de 1290 à 1435 », in Positions des thèses soutenues par les élèves de la promotion de 1929 pour obtenir le diplôme d'archiviste paléographe, École nationale des chartes, Paris, 1929, p. 193-201 (lire en ligne).
  15. Prost et Bougenot 1904, p. XIX.
  16. Petit 1894, lire en ligne sur Gallica, p. 150-151.
  17. Romain Jurot, « Jean de Chalon-Arlay » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du
  18. Bernard Andenmatten, « Louis II de Vaud » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du
  19. Jules Gauthier et Léon Gauthier, Armorial de Franche-Comté, Paris, , 230 p. (lire en ligne), p. 7

Voir aussi

Bibliographie

  • Marie-Thérèse Allemand-Gay, Le pouvoir des comtes de Bourgogne au XIIIe siècle, vol. 368, Presses universitaires de Franche-Comté, coll. « Cahiers d'études comtoises », , 495 p. (ISBN 978-2-251-60368-1, lire en ligne).
  • Jean-Pierre Beau et Paul Frédéric Chalon, Histoire de la maison de Chalon : Tome 1. Comtes de Bourgogne, Comtes d'Auxerre et Tonnerre, Barons d'Arlay, Xe – XVe siècles, Montsoult (réimpr. 1990), 238 p..
  • Jean-Pierre Beau, Paul Frédéric Chalon, Histoire de la maison de Chalon, Xe – XVe siècles : Tome 2 (15e-20e siècles). Princes d'Orange, Comtes de Joigny, Descendants de Jean bâtard de Chalon, sire d'Origny, Montsoult (réimpr. 2000), 311 p. (2002, seconde édition, 345 pages).
  • Claude Fohlen, Histoire de Besançon, t. I, Cêtre, 1994 (ISBN 2901040217).
  • Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne avec des documents inédits et des pièces justificatives. T. 5, Paris, Lechevalier, , lire en ligne sur Gallica.
  • Bernard Prost et Étienne-Symphorien Bougenot, Cartulaire de Hugues de Chalon (1220-1319), Lons-le-Saunier, impr. de L. Declume, , 619 p. (lire en ligne).
  • Jean-Claude Voisin, « Le rôle des Salines de Salins (Jura) dans la politique d'une grande famille comtoise des XIIIe – XIVe siècles : les Chalon-Arlay », Mémoires de la Société pour l'histoire du droit et des institutions des anciens pays bourguignons, comtois et romands, vol. 41,‎ , p. 141-157 (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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