Jean Vernières
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Jean Joseph Félix Vernières ( à Clermont-Ferrand - à Clermont-Ferrand) est un agent du Sipo-SD de Clermont-Ferrand, fondé par Georges Mathieu, pendant la Seconde Guerre mondiale.
Biographie
Famille
Il est le fils de Louis Vernières et de Jeanne Baconnet, pharmaciens de Clermont-Ferrand[1], et a deux sœurs et un frère, Gérard, abattu par la Résistance quelques semaines avant la Libération. Il fait des études secondaires, mais ne possède aucun diplôme.
En Allemagne
Vernières part le pour le service du travail obligatoire, et est affecté à Auschwitz en tant que manœuvre, puis magasinier. Sur recommandation d'un capitaine allemand ami de son frère, il entre au service de la Werkschutzpolizei, pour laquelle il doit secrètement identifier les actes de sabotages tout en continuant ses activités. Identifié par ses coéquipiers en , il devient interprète-contrôleur grâce à ses progrès en allemand à la suite d'un changement d'interprète. Il est renvoyé en France fin , après avoir fait arrêter une soixantaine d'ouvriers coupables d'actes de sabotage. Il déclarera, lors de son procès, avoir agi « uniquement par idéal car la majorité des saboteurs n'étaient que des révolutionnaires communistes »[2].
Collaboration
Vernières arrive à Clermont-Ferrand le . Suivant l'exemple de son frère, il adhère à la Milice. Puis il se présente le à Ursula Brandt (à la Gestapo), où il explique qu'il travaillait déjà pour la Gestapo en Allemagne et apporte des renseignements sur une organisation de résistants dont fait partie son ami Louis Bresson, et qui déboucheront sur l'arrestation de membres du réseau Jade-Fitzroy, puis du réseau Alibi. Brandt lui conseille de s'infiltrer en se faisant passer pour permissionnaire ne souhaitant pas rentrer en Allemagne, puis se renseigne sur lui auprès de Georges Mathieu, qui lui indique que Vernières est un fervent collaborateur.
Vernières entre officiellement à la Gestapo de Clermont-Ferrand le , et fait partie du (Sonderkommando) créé par Georges Mathieu. Pendant cinq mois, il prend part aux opérations contre les maquisards et aux arrestations de résistants, et commet également huit ou neuf meurtres avec torture et quatre viols. Il arrête lui-même le lieutenant-colonel André Friess, chef régional de l'Organisation de résistance de l'armée.
Fuite
Le , Vernières quitte Clermont-Ferrand avec la Gestapo, après avoir brûlé les archives du Sipo-SD de Clermont-Ferrand. Il rejoint Nancy, où il attend la Libération avec l'espoir d'émigrer aux États-Unis. Lorsque Nancy est libérée, Vernières se fait passer pour un rescapé du camp d'Auschwitz, qu'il n'a aucun mal à décrire, puisqu'il y a effectué son STO[Note 1],[3], et obtient des papiers au nom de Jean Voyer. Il se rend à Paris afin de se faire engager comme parachutiste et se faire transporter au Canada.
Alors qu'il tente de se faire embaucher sous le nom de Jean Voyer au centre des déportés politiques à Paris, le , il est reconnu. Arrêté à 19 h, il est transféré le à Clermont-Ferrand.
Procès
Lors de son procès, les témoins s'accordent à dénoncer le sadisme de Vernières, qu'ils qualifient de « plus cruel de tous », comparé à Georges Mathieu, Louis Bresson et Paul Sautarel[4].
Vernières répond ne rien regretter et avoir agi par idéal, conduit par l'anticommunisme et le sentiment que « seul le national-socialisme pouvait refaire la France »[5].
Vernières est condamné à mort et fusillé le au Puy de Crouel.
Notes et références
Notes
- ↑ Le , lors de son procès, trois mois avant la libération du camp, il affirma que « si [un] prisonnier ne pouvait plus fournir du travail parce que trop âgé ou usé par les efforts qu’il avait déjà fournis, la question était vite résolue, il était envoyé au grand camp d’Auschwitz (celui qui se trouve derrière la gare de cette ville) où fonctionnaient des chambres à gaz: il était tué par asphyxie et placé ensuite dans un four crématoire, ce qui simplifiait les choses »
Références
- ↑ La Montagne (2014)
- ↑ La Montagne (2014)
- ↑ Gilles Lévy, L’Auvergne des années noires, Clermond-Ferrand, Éditions Gérard Tisserand, , p. 25
- ↑ La Montagne (2014)
- ↑ Gilles Lévy, L'Auvergne des années noires, De Borée, (ISBN 978-2-84494-028-5, lire en ligne), p. 45
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Paul Gondeau, « Ce jeune clermontois, agent de la Gestapo, qui tortura, assassina, viola... », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
Liens externes
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