Jean Bréant

Jean Bréant
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jean Louis Lucien Marcel Maurice Bréant
Nationalité
Activité
Site web

Jean Bréant est un artiste peintre et lithographe français de l'École de Rouen, né le à Rouen et mort le à Lyon.

Il est le père de François Bréant.

Biographie

Formation

Très jeune, il montre de grandes dispositions pour la musique. De 1933 à 1937, il suit des études de piano et d'orgue à la Maîtrise Saint-Evode de la cathédrale de Rouen. Interprète de Claude Debussy, Gabriel Fauré et Maurice Ravel, il accèdera au niveau de concertiste et il envisagera d'en faire son métier[1]. En parallèle, dès l'âge de neuf ans, il s'initie à la peinture. Jean Bréant disciple de l'école de Rouen est fasciné par la peinture post-impressionniste, pour lui la sensation prime sur la représentation.

Le chanoine Robert Deletre et Gaston Sébire ont structuré son œuvre peint en thèmes et périodes : 1960 : Oiseaux, Poissons de l'An Un, Masques et fards ; 1961-1962 : Les cathédrales imaginaires ; 1963-1964 : Pierres à Varengeville ; 1964-1966 : Tableaux de fleurs, 1968 : Les cathédrales imaginaires, menacées, Cathédrales d'espoir, Cathédrales de gloire[1].

Œuvres

Peinture (sélection)

Tableau Titre Date
d'exécution
Support et
dimensions
Expositions, notes Lieu de conservation
Village sous la neige 1956 huile sur toile
27 × 19 cm
localisation inconnue
Le village de Benidorm 1960 huile sur toile
27 × 35 cm
collection privée
La Cathédrale bleue c.1960 huile sur toile
73 × 54 cm
Wd Art Gallery
La barque engloutie c.1963 huile sur toile
90 × 125 cm
exposée à Genève collection privée
Les fleurs de l'étang huile sur toile
54 × 81 cm
localisation inconnue
Les nénuphars de Monet huile sur toile
55 × 46 cm
collection privée
Bouquet de fleurs huile sur toile
55 × 46 cm
localisation inconnue
Combat de coqs 1er janvier 1976 aquarelle
26 × 40 cm
localisation inconnue

Bibliophilie

  • Georges Gabory, Carnaval, poèmes illustrés de 300 aquarelles de Jean Bréant, Lecerf, Rouen, 1960.

Expositions

Citations

Réception critique et témoignages

« La mort soudaine et prématurée de Jean Bréant aura mis fin aux tourments qui, côté peinture, tenaillaient cet honnête homme contraint à des concessions dont l'acceptation lui était douloureuse. Lors d'une de nos dernières rencontres il s'était longuement confié à moi à ce sujet, avec une lucidité qui l'honorait autant qu'elle le faisait visiblement souffrir. D'avoir été trahi par son cœur lui vaut de connaître une paix que sans doute il n'aurait jamais retrouvée en continuant de vivre »

— Michel Ciry[5]

« Il importe de rappeler que Jean Bréant est né en Normandie, à laquelle il restera fidèle, son œuvre de peintre dépend, plus ou moins, de l'équilibre, des humbles subtilités de ce pays de mesure. Les tons s'y métamorphosent tous les quarts d'heure : diversité. La vapeur d'eau, même par beau temps, persiste : mystère. La terre : solidité. La mer : on y est. L'espace : c'est l'aventure. Le même ciel immense les anime. Les peintres se délectent des splendeurs révolues : abbayes, cathédrales. Ils donnent à voir une des plus belles lumières picturales du monde : celle du Val de Seine. Naître et vivre à Rouen était essentiel pour Jean Bréant. »

— Gaston Sébire[1]

« Telles sont ces œuvres, pour la plupart inédites, conservées par Jean Bréant à l'abri de ses cartons (comme Corot cachait dans ses armoires les plus audacieuses de ses peintures). Si d'autres œuvres, d'abord plus facile, parfois, le remplissaient d'insatisfaction, il savait ses plus proches confidents me l'ont confirmé que dans « l'arrière-pays » s'étendait un jardin secret et que des peintures s'y trouveraient, comme de beaux fruits suspendus à l'arbre indifférent du récit. »

— François Bergot, Conservateur en chef des Musées de France, Conservateur des Musées de Rouen[6]

« En même temps se précise une attirance vers la peinture, puisqu'avec Gaston Sébire, condisciple juvénile (lié à lui depuis lors par une amitié profonde) il aborde avec enthousiasme, la quête des paysages normands traduits en un fauvisme spontané. Bien sûr, il y a pour ces jeunes rouennais, la fascination de l'influente souche post-impressionniste, créatrice d'avatars multiples avec l'exemple des peintres de la seconde génération : Louvrier, Pinchon, Le Trividic, Duhamel, et aussi Léonard Bordes. Jean Bréant, après avoir sacrifié, par tentation du pastiche à l'ambiance omniprésente de l’École de Rouen a très vite, forte personnalité aidant, cerné les contours de sa saga personnelle. »

— Pierre Gautiez[6]

« François Bergot dit très bien que Bréant avait "le don d'ingéniosité qui se traduit par le pouvoir d'émerveiller". Ce pouvoir d'émerveillement - qui s'accompagne de méditations données en contrepoint - s'exprime particulièrement dans ses peintures des quatre éléments : en recherche de l'essence des choses dit François Bergot qui sait insister sur l'unité d'inspiration de celui qu'il appelle Jean l'Oiseleur. »

— François Jean Gay[7]

« Cet artiste inspiré par la mer, les oiseaux, par les cathédrales, les jardins de rêve et les paysages d'eau, aboutit à une abstraction intimiste parfaitement équilibrée dans une sorte de lyrisme contenu. »

— Gérald Schurr[3]

Dits de Jean Bréant

« La peinture doit être méditée. Je consacre la moitié de mon temps à des recherches. Un tableau, c'est fait pour se retrouver tout seul et raconter celui qui créé. Vous savez, il faut se méfier de toute cette littérature que l'on met autour des peintres. En fin de compte, nous fabriquons des objets autonomes, c'est tout. »

— Jean Bréant

Collections publiques

  • Foyer Ruissel, rue Ruissel, Rouen, Représentation non figurative (Soleil, oiseau, effet de couleur), huile sur toile 120x69cm, 1987 (dépôt du Musée des Beaux-Arts de Rouen).
  • Musée des Beaux-Arts de Rouen, Chardons et feuillage, huile sur toile 130x97cm, 1957[8].

Reconnaissance

Prix et distinctions

Hommages

Notes et références

  1. Chanoine Robert Delestre et Gaston Sébire, « Jean Bréant (1922-1984) », Précis analytique des travaux de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts - Rouen, 1984, L. Durand & Fils, Fécamp, 1986, pp. 203-204
  2. René Salmon (préface), Panorama de la peinture contemporaine, catalogue d'exposition, éditions de la ville de Sotteville-lèes-Rouen, mars 1980.
  3. Gérald Schurr, «Les expositions en province», La Gazette de l'Hôtel Drouot, n°23, 3 juin 1988, page 106.
  4. France 3 Haute Normandie, Les cathédrales de Jean Bréant (source : YouTube ; durée : 2'21")
  5. Michel Ciry, Le temps des faux-dieux - Journal 1983-1984, Plon, 1985, p. 339.
  6. Pierre Gautiez (avant-propos de François Bergot), Jean Bréant - La lucidité et les incertitudes, éditions de l'Association des amis de Jean Bréant, 1988.
  7. François Jean Gay, « Jean Bréant - Les oiseaux et le ciel », Études normandes, n°38-1, 1989, p. 84.
  8. Musée des Beaux-Arts de Rouen, "Chardons et feuillage" dans les collections
  9. Martine François, Jean Bréant, Comité des travaux historiques et artistiques

Annexes

Bibliographie

  • Chanoine Robert Delestre et Gaston Sébire, « Jean Bréant (1922-1984) », Précis analytique des travaux de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts - Rouen, 1984, L. Durand & Fils, Fécamp, 1986.
  • Pierre Gautiez (avant-propos de Jean Lecanuet, préface de François Bergot), Jean Bréant : La lucidité et les incertitudes, éditions Association des amis de Jean Bréant, 1988.
  • Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993, p. 195.
  • Jean Bréant, Jardin secret d'un Visionnaire, 112 pages couleur, éditions les Amateurs Rouennais d'Art, 2011.
  • Au fil de l'eau, édition les Amateurs Rouennais d'Art, 2013, (huit pages consacréesà Jean Bréant).

Liens externes

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