Jean-François Taelemans

Jean-François Taelemans
Naissance
Décès
(à 79 ans)
Saint-Gilles
Nationalité
Activités

Jean-François, dit parfois François Taelemans, né le à Bruxelles et mort à Saint-Gilles le , est un peintre, aquafortiste et graveur belge.

Son champ pictural, de facture réaliste, couvre essentiellement les paysages et les vues de villes. Ses œuvres sont notamment conservées aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (Bruxelles), au Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers, au Musée des Beaux-Arts de Gand et à la Bibliothèque royale de Belgique.

Jean-François Taelemans est initié à la gravure par son cousin Félicien Rops.

Biographie

Famille

Jean-François (Jean François Xavier) Taelemens, né le , Petite rue des Bouchers no 24 à Bruxelles, est le fils de Philippe Jacques Taelemens (né à Anderlecht le ), tapissier garnisseur et fabricant de meubles, et d'Isabelle Colette Hebbelynck, tailleuse, (née à Vilvorde le et morte en 1902), mariés à Bruxelles le . L'architecte Victor Taelemans est le cousin germain de Jean-François Taelemens[1]. L'artiste Félicien Rops est également son cousin[2].

Jean-François Taelemens épouse à Ixelles le Marie Thérèse Joséphine Léopoldine Jacqmain (née à Gosselies le ). L'un de leurs témoins est le peintre Théodore Baron. Leur fille Mathilde Taelemans (1883) épouse le peintre Georges Jacqmotte[3].

Formation

Jean-François Taelemans, en dépit de l'avis de son père, étudie auprès de Félix Janlet l'architecture de 1864 à 1867, année où il obtient le premier prix du concours de perspective. Cependant, il s'oriente ensuite vers le dessin d'après la figure antique, puis vers le dessin d'après la tête antique à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles de 1868 à 1870. Avec son condisciple le peintre Alfred Verhaeren, il loue une petite chambre, où il ouvre un atelier à Etterbeek. Il se forme à la peinture sous les auspices de Louis Dubois et de son cousin Théodore Baron, membre de l'École de Calmpthout[4],[5].

Établi à Ixelles en 1870, Jean-François Taelemans se lie d'amitié avec le peintre Amédée Lynen et partage avec Alfred Verhaeren et lui un nouvel atelier. Il expose Allée sous-bois au Salon de Bruxelles de 1872[6]. En 1877, il s'établit à Paris, où il demeure jusqu'en 1879. Il suit des cours dans l'atelier d'Alexandre Cabanel, mais n'y demeure pas longtemps, n'aimant pas l'enseignement qui lui est dispensé et préférant peindre les paysages des environs de Paris. Formé à l'art décoratif par Charles Lemaire, il contribue à créer différents décors destinés à l'Exposition universelle de 1878[7].

Félicien Rops, son cousin, alors établi en France, l'initie à la gravure et l'invite souvent chez lui[2]. Les deux hommes échangent une correspondance suivie, témoin de leur amitié, et font partie du groupe artistique la Colonie d'Anseremme, à l'instar de Théodore Baron. À l'auberge d'Anseremme, Au Repos des artistes, un tableau de Taelemans orne les murs : Meuse en hiver, toujours accroché dans la salle-à-manger en 1913[4],[8].

Carrière

En 1880, Jean-François Taelemans s'établit à Bruxelles et participe régulièrement aux Salons triennaux belges. En 1890, il est nommé professeur de dessin linéaire à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, puis, en 1895 il enseigne le cours de perspective jusqu'en 1921. Il est également nommé inspecteur provincial des établissements artistiques du Brabant. Artiste réputé, il dispense des cours de peinture à Brand Whitlock, ambassadeur des États-Unis en Belgique[4].

Le , après plus de soixante ans de carrière, Jean-François Taelemans meurt, à l'âge de 79 ans, avenue Brugmann no 33 à Saint-Gilles[4].

Œuvre

Caractéristiques

Son champ pictural couvre essentiellement les paysages. Il privilégie les vues de villes brabançonnes et flamandes, de même que les villages traversés de canaux encombrés de chalands et dont les eaux calmes dégagent de la brume. Surnommé le « peintre de la neige », il affectionne la représentation des effets d'hiver, l'apparentant à l'art de Brueghel. Au cours de son séjour parisien, il réalise notamment L'Entrée du cimetière de Montmartre. Dès 1874, son cousin Félicien Rops l'initie à la gravure et réalise avec lui des eaux fortes[5].

Jean-François Taelemans appartient à la génération des paysagistes de la seconde moitié du XIXe siècle qui a élargi la compréhension du paysage flamand et qui a su y trouver des sources d'inspiration empreintes d'un sobre réalisme et d'un sentiment qui ne cherche l'émotion que dans la vérité[5].

Expositions

Galerie de dessins conservée à la Bibliothèque royale de Belgique

Collection

Distinctions

Jean-François Taelemans est titulaire des distinctions belges suivantes[4] :

Références

  1. « État-civil de Bruxelles », sur agatha.arch.be, (consulté le ).
  2. Eugène Rouir, Félicien Rops : les techniques de gravure : Catalogue, Bruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier, , 74 p. (ISBN 9782870930588), p. 53.
  3. « État-civil d'Ixelles », sur agatha.arch.be, (consulté le ).
  4. Rédaction, « Nécrologie », Le Soir, no 92,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  5. H.L., « Le Jubilé artistique du peintre J-F Taelemans », Le Soir, no 349,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1872, catalogue explicatif, Bruxelles, Adolphe Mertens, , 205 p. (lire en ligne), p. 85.
  7. R.T. 1928, p. 1.
  8. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1875, catalogue explicatif, Bruxelles, Adolphe Mertens, , 236 p. (lire en ligne), p. 140.
  9. Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1874 (XXIXe), Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 134 p. (lire en ligne), p. 113.
  10. Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, J.E. Buschmann, , 210 p. (lire en ligne), p. 178.
  11. Rédaction, « L'exposition de la Chrysalide », Journal de Bruxelles, no 134,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  12. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1881, catalogue explicatif, Bruxelles, Adolphe Mertens, , 171 p. (lire en ligne), p. 102.
  13. Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1883 (XXXIIe), Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 214 p. (lire en ligne), p. 143.
  14. Camille Lemonnier, « Au Salon », La Réforme, no 210,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  15. Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1886 (XXXIIIe), Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 150 p. (lire en ligne), p. 111.
  16. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1887, catalogue explicatif, Bruxelles, Ad. Mertens, , 117 p. (lire en ligne), p. 65.
  17. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1893, catalogue explicatif, Bruxelles, E. Lyon-Claesen, , 174 p. (lire en ligne), p. 90.
  18. Société royale d'encouragement des beaux-arts, Exposition universelle des beaux-arts catalogue général illustré, Anvers, Bellemans frères, , 312 p. (lire en ligne), p. 31.
  19. Catalogue, Exposition triennale des Beaux-Arts de 1900, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 116 p. (lire en ligne), p. 70.
  20. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1903, Bruxelles, Imprimerie Fred. Tilbury, , 262 p. (lire en ligne), p. 90.
  21. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1907, Bruxelles, Imprimerie Charles Lelong, , 188 p. (lire en ligne), p. 39.
  22. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1914, Bruxelles, Imprimerie Charles Lelong, , 174 p. (lire en ligne), p. 41.
  23. « L'Hiver au village », sur fine-arts-museum.be, (consulté le ).
  24. « Hiver en Brabant », sur kmska.be, (consulté le ).
  25. « Fantoche », sur mskgent.be, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • R.T., « Le Peintre de la neige, chez le maître François Taelemans », La Dernière heure, no 57,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

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