James Raman

James Raman
Fonctions
Secrétaire général du Congrès des syndicats des Fidji

(6 ans)
Prédécesseur Mahendra Chaudhry
Successeur ?

(15 ans)
Prédécesseur Mohammed Ramzan
Successeur Mahendra Chaudhry
Député à la Chambre des représentants

(6 ans, 11 mois et 8 jours)
Circonscription Suva périurbaine
Biographie
Nationalité fidjienne

James Raghwan Raman est un syndicaliste et homme politique fidjien, secrétaire général du Congrès des syndicats des Fidji (FTUC) de 1973 à 1988 puis de 1988 à 1994[1].

Biographie

En 1964 il le secrétaire fondateur du Syndicat national des ouvriers d'usine et des ouvriers commerciaux (National Union of Factory and Commercial Workers, NUFCW)[2]. En 1973 il devient secrétaire général du FTUC, succédant à Mohammed Ramzan[3].

Perçu comme proche du gouvernement conservateur de Kamisese Mara dans les années 1970[4], il condamne la grève initiée en 1976 par le Syndicat des Dockers, et accuse le secrétaire de celui-ci, Taniela Veitata, de chercher à faire tomber le gouvernement plutôt que se préoccuper des dockers[5]. En 1977 il signe un accord avec le gouvernement Mara, par lequel le FTUC consent à une baisse générale des salaires en contrepartie d'un engagement des entreprises à préserver les emplois existants[6].

En 1978, sous sa direction, le FTUC aide à la création du Syndicat national des agriculteurs (NFU). James Raman en devient le président fondateur par intérim, puis cède sa fonction à un agriculteur, Girja Prasad[7].

En 1984, lorsque le gouvernement Mara impose un gel général des salaires sans concertation préalable avec les syndicats, James Raman annonce que le FTUC se retire de toute discussion future avec le gouvernement tant que ce gel ne sera pas levé[8]. En décembre 1984, il consent à contre-coeur à la création du Parti travailliste fidjien par le FTUC[9]. Il ne s'engage toutefois pas lui-même en politique, demeurant secrétaire général du FTUC et n'adhérant pas au parti[10]. Le Parti travailliste, allié au Parti de la fédération nationale, remporte les élections législatives fidjiennes de 1987, mais son gouvernement Bavadra est renversé un mois plus tard par un coup d'État qui rend le pouvoir à Kamisese Mara. Cet événement renforce la conviction de James Raman que les syndicats devraient être apolitiques, et de concert avec le gouvernement putschiste, il persuade les syndicats de dockers australiens et néo-zélandais de lever leurs blocus commerciaux contre les Fidji, imposés comme geste de solidarité avec les travaillistes fidjiens[3]. Cet acte lui vaut toutefois d'être évincé en janvier 1988 de son poste de secrétaire général du FTUC, au profit de Mahendra Chaudhry, qui prône une confrontation avec la dictature[3]. James Raman redevient toutefois secrétaire général peu après, et conserve cette fonction jusqu'en 1994[11].

Exprimant toujours vivement ses désaccords avec Mahendra Chaudhry, James Raman se présente comme candidat du Parti de la fédération nationale aux élections législatives de 1992[12]. La Constitution des putschistes ayant imposé un vote exclusivement communautaire, il est élu député de la circonscription « Suva périurbaine » au suffrage ethnique indo-fidjien[13],[14]. Député d'opposition au gouvernement de droite autochtone de Sitiveni Rabuka, il conserve son siège aux élections anticipées de 1994[15], mais est battu dans sa circonscription aux élections de 1999, qui sont un désastre pour le parti[16]. Il demeure engagé dans le mouvement syndical et est arrêté en 2003 pour avoir pris part à une grève du NUFCW[17].

Références

  1. (en) Jacqueline Leckie, "TRADE UNION RIGHTS, LEGITIMACY, AND POLITICS UNDER FIJI’S POSTCOUP INTERIM ADMINISTRATION", Pacific Studies, vol. 16, n°3, septembre 1993, p.90
  2. (en) Kevin Hince, "Trade Unionism in Fiji in 1990: After Twenty Years of Independence and Two Military Coups", université Victoria de Wellington, pp.27, 30
  3. (en) Kevin Hince, "Trade Unionism in Fiji in 1990", op. cit., p.28
  4. (en) Jacqueline Leckie, "Trade Union rights", op. cit.
  5. (en) Claire Slatter, "WITH OR WITHOUT CONSENT: THE STATE AND CONTROL OF LABOUR MILITANCY IN FIJI 1942-1985", Université nationale australienne, avril 1993, p.196
  6. (en) Claire Slatter, "With or Without Consent", op. cit., p.204
  7. (en) Vijay Naidu, "Heading for the scrap heap of history? The consequences of the coup for the Fiji labour movement", dans Jon Fraenkel, Stewart Firth et Brij V. Lal (dir.), The 2006 Military Takeover in Fiji, Canberra : Australian National University Press, p.242
  8. (en) Claire Slatter, "With or Without Consent", op. cit., p.217
  9. (en) Claire Slatter, "With or Without Consent", op. cit., p.219
  10. (en) Kevin Hince, "Trade Unionism in Fiji in 1990", op. cit., p.27
  11. (en) "Collection MS 1085 - Archives", Université nationale australienne
  12. (en) Brij Lal, "Chiefs and Indians: Elections and Politics in Contemporary Fiji", The Contemporary Pacific, vol. 5, n°2, automne 1993, p.293
  13. (en) "1992 Fiji House of Representatives elections", Fiji Elections
  14. (en) "Parliament: Fiji's August House", The Fiji Times, 2 août 2023
  15. (en) "1994 Fiji House of Representatives elections", Fiji Elections
  16. (en) "Taufa On Way Ahead", The Fiji Sun, 12 juin 2016
  17. (en) "Fiji police arrest union leader and workers over illegal strike", Radio New Zealand, 16 mai 2003

Liens externes

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