L'intégrale de Fresnel est une intégrale impropre introduite par le physicien français Augustin Fresnel.

Ces égalités sont équivalentes à l'expression de l'intégrale de Fresnel complexe (par identification des parties réelle et imaginaire dans un sens et par combinaison linéaire dans l'autre) :
Convergence de l'intégrale
Le calcul explicite (voir infra) montrera que l'intégrale de Fresnel converge, mais on peut s'en assurer plus simplement :
- par le changement de variable s = t2, la convergence de
équivaut à celle de
;
- d'après la règle d'Abel, pour tout λ > 0, l'intégrale
converge[1].
Définition
Les fonctions de Fresnel sont des fonctions spéciales, définies par les intégrales et développement en série entière associés :


Ces fonctions sont parfois définies avec l'argument π/2t2 dans les intégrales définissant S(x) et C(x). Les intégrales sont alors multipliées par
et les intégrandes sont divisés par x.
La formule de Fresnel vue précédemment est donc la limite en +∞ des deux fonctions S et C non normalisées.
Calcul de l'intégrale de Fresnel
Parmi les diverses méthodes, en voici deux : la première utilise la technique de Feynman, la seconde repose sur les intégrales de contour[2].
Par une intégrale à paramètre
On considère pour tout réel t la fonction de ℝ+ dans ℂ définie par
Cette fonction est intégrable, car continue sur ℝ+ et majorée en module par
, qui est intégrable en +∞.
Il est donc possible de poser f, la fonction définie pour tout t par l'intégrale à paramètre suivante :
On montre que f est continue sur ℝ et nulle à l'infini, et qu'elle est de classe C1 sur ℝ+* avec
Démonstration
On applique le théorème de convergence dominée.
- Continuité sur ℝ et nullité à l'infini
- Pour tout u ∈ ℝ+*, la fonction
est continue et nulle à l'infini.
- Pour tout réel t, la fonction
est continue donc mesurable.
- Condition de domination :
et la fonction
est intégrable sur ℝ+.
- Conclusion :
est continue sur ℝ et nulle à l'infini.
- Classe C1 sur ℝ+* et valeur de la dérivée.
- Pour tout u ∈ ℝ+, la fonction
est dérivable et sa dérivée,
est continue.
- Pour tout t ∈ ℝ+*, la fonction
est mesurable.
- Condition de domination : confinons le paramètre
à l'intervalle
avec
.
et la fonction
est intégrable sur ℝ+.
- Conclusion :
est de classe
sur ℝ+* et
En simplifiant l'expression de f' et en l'intégrant de 0 à +∞, on en déduit que
Démonstration
Le changement de variable v = ut donne, pour tout t ∈ ℝ+* :
L'intégrale définie est l'intégrale de Gauss, qui vaut
. Ainsi, on a une expression plus simple de la dérivée de f :
.
Par conséquent :
On se sert alors de l'expression
sous la forme
et d'une intégrale classique :
pour en déduire que
.
Par intégration complexe
Il est aussi possible d'intégrer
sur le bord du secteur circulaire
de sommets
puis de faire tendre
vers l'infini.

Intéressons nous d'abord à I2.

après un changement de variable u = 2t. Or, sur
, la concavité de cos donne
![{\displaystyle \forall u\in \left[0,{\dfrac {\pi }{2}}\right],\quad 1-{\dfrac {2}{\pi }}u\leq \cos u\leq 1}](./044f05a80bafa31729ab647ddbcfd24164427906.svg)
donc
![{\displaystyle \forall u\in \left[0,{\dfrac {\pi }{2}}\right],\quad \mathrm {e} ^{-R^{2}\cos u}\leq \,\mathrm {e} ^{R^{2}\left({\frac {2}{\pi }}u-1\right)}}](./4bd2d85b63f15d5f9aae54b76f2260783501a97c.svg)
donc

Le théorème des gendarmes donne ainsi
. Grâce au résultat de l'intégrale de Gauss,
. De plus,
.
La fonction f est entière donc le théorème intégral de Cauchy assure que
Dès lors,

donc
.
- Remarque
- Un calcul identique montre que plus généralement, pour tout nombre complexe β dont la partie réelle appartient à [0 ; 1[,

- où Γ désigne la fonction gamma. En adaptant le choix du contour, on peut même démontrer cette égalité pour
, ce qui, par changement de variable (voir supra), équivaut au calcul du § « Exemple » de l'article sur le théorème intégral de Cauchy.
Références
Articles connexes