Incident du pont de Burntollet
Le pont de Burntollet fut le théâtre d'une attaque le 4 janvier 1969 au cours des premières phases du Conflit nord-irlandais[1],[2]. Une marche du mouvement People's Democracy de Belfast à Derry a été attaquée par des loyalistes d'Ulster alors qu'elle passait par Burntollet.
La marche avait été convoquée malgré un appel du Premier ministre d'Irlande du Nord, Terence O'Neill, demandant un arrêt temporaire des manifestations. L'Association des droits civiques d'Irlande du Nord et certains nationalistes de Derry l'avaient déconseillée[3]. Les partisans de Ian Paisley, menés par le major Ronald Bunting, ont dénoncé la marche comme séditieuse et ont organisé des contre-manifestations le long du parcours[4].
À Burntollet, une foule de loyalistes de l'Ulster comptant environ 300 personnes, dont 100 membres de la police spéciale de l'Ulster (USC) en congé, a attaqué les manifestants pour les droits civiques depuis un terrain surélevé adjacent[5],[6],[7],[8],[9],[10]. Des pierres transportées en vrac depuis la carrière de William Leslie à Legahurry ont été utilisées dans l'assaut[11], ainsi que des barres de fer et des bâtons cloués[12][page à préciser]. Les membres de la Royal Ulster Constabulary (RUC) présents à proximité n'ont pas fait grand-chose pour empêcher la violence[9],[11],[13]. De nombreux manifestants ont décrit le manque d'inquiétude de leurs agresseurs vis-à-vis de la présence policière.
Les violences ont été suivies de nouvelles émeutes dans la ville de Derry[14]. Terence O'Neill a décrit la marche comme « une entreprise téméraire et irresponsable » et a déclaré que certains des manifestants et leurs partisans à Derry étaient « de simples hooligans », ce qui a scandalisé de nombreuses personnes, d'autant plus que les assaillants avaient échappé aux poursuites[15]. Les loyalistes ont célébré l'attaque comme une victoire sur les « rebelles » catholiques[16].
L'embuscade de Burntollet a porté un préjudice irréparable à la crédibilité de la RUC[17].
Références
- ↑ Rosie Cowan and Nicholas Watt, End in sight after long march, The Guardian, 27 October 2001
- ↑ (en) « Derry, the Walled City » [archive] [PDF], sur discovernorthernireland.com (consulté le ), p. 5
- ↑ Melaugh, « The People's Democracy March - Chronology of Main Events », CAIN, University of Ulster (consulté le )
- ↑ « RTÉ Archives », rte.ie (consulté le )
- ↑ Joe McAllister, « History – Burntollet » [archive du ], museumoffreederry.org (consulté le )
- ↑ Susan McKay, Northern Protestants: An Unsettled People, Blackstaff Press, 2000, p. 315
- ↑ Melaugh, « A Chronology of the Conflict 1969 », CAIN (consulté le )
- ↑ McEvoy, J., The Politics of Northern Ireland, Edinburgh University Press, (ISBN 9780748625017, lire en ligne), p. 34
- « The People's Democracy March - Summary of Main Events », CAIN (consulté le )
- ↑ Dillon, M., Stone Cold: The True Story of Michael Stone and the Milltown Massacre, Random House, (ISBN 9781448185139, lire en ligne)
- Egan et McCormack, « Burntollet: The Attack », CAIN (consulté le )
- ↑ Tim Pat Coogan, The Troubles: Ireland's Ordeal 1966-1996 and the Search for Peace, Roberts Rinehart Publishers, (ISBN 9781570981449, lire en ligne)
- ↑ McCormack, « Route '68: to Burntollet and back », History Ireland, (consulté le )
- ↑ « Civil Rights Rioting in Northern Ireland Leaves 117 Injured », The New York Times, New York, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ Egan et McCormack, « Burntollet: Some Consequences », CAIN (consulté le )
- ↑ Ed Moloney et Andrew Pollock, Paisley, Dublin, Poolbeg, (ISBN 0905169751, lire en ligne ), 168
- ↑ Hayes et Norris, « Policing after the Peace Process in Northern Ireland: The Continuing Dialectics Of State Coercion And Popular Consent », The Pensive Quill (consulté le )
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