Il n'y a plus d'après

Il n'y a plus d'après

Chanson de Juliette Gréco
Sortie Décembre 1960
Enregistré
Durée 3:13
Genre Chanson française
Format Super 45 tours
Auteur Guy Béart
Compositeur Guy Béart
Label Philips
Il n'y a plus d'après

Chanson de Guy Béart
Sortie Septembre 1960
Durée 3:11
Genre Chanson française
Format 33 tours 25 cm
Auteur Guy Béart
Compositeur Guy Béart
Label Philips

Il n'y a plus d'après est une chanson écrite et composée par Guy Béart et interprétée par Juliette Gréco et Guy Béart en 1960.

Fiche technique

  • Interprétée par Juliette Gréco :
    • Chanson extraite du 45 tours EP Philips 432.525 BE sorti en décembre 1960, date précisée par Mercury Records dans l'intégrale en 21 CD L'Éternel Féminin de Juliette Gréco éditée en 2003[1] :
    • Orchestre et direction : André Popp
    • Durée : 3:13
    • Enregistrement : le 27 octobre 1960 au Studio Blanqui, Paris (13e arr.)
    • Pochette : photo recto de Jean Baumgartner
  • Interprétée par Guy Béart :
    • Chanson extraite de la compilation vinyle 33 tours 25 cm no 3 Philips B 76.499 R sortie en septembre 1960 selon Discogs[2] alors que le 45 tours EP Philips 432.536 BE serait sorti ultérieurement en 1960 sans préciser le mois[3] et que Encyclopédisque, encyclopédie des 45 tours francophones, indique être sorti en 1961[4]
    • Orchestre et direction : François Rauber
    • Durée : 3:11
    • Pochette : photo recto de Jacques Aubert

Juliette Gréco et Guy Béart ont interprété en duo Il n'y a plus d'après à la télévision en 1972[5].

Genèse

Bertrand Dicale : « Légendaire adieu à Saint-Germain-des-Prés. Il n'y a plus d'après semble n'appartenir qu'à Juliette Gréco, tant la chanson paraît faire allusion à son propre passé. Pourtant, avant même qu'elle l'enregistre, la chanson était parue dans quatre versions successives[Note 1], dont celle de son auteur-compositeur Guy Béart[Note 2]. C'est après un rendez-vous avec une jeune femme dans le quartier qu'il a écrit Il n'y a plus d'après en une heure, à une table de l'Old Navy, petit café-tabac qui donne sur le carrefour de la rue du Four et du boulevard Saint-Germain : Il n'y a plus d'après / À Saint-Germain-des-Prés / Plus d'après-demain / Plus d'après-midi / Il n'y a qu'aujourd'hui / Quand je te reverrai / À Saint-Germain-des-Prés / Ce ne sera plus toi / Ce ne sera plus moi / Il n'y a plus d'autrefois. Les arrangements d'André Popp, avec les commentaires des cordes ou de la flûte après chaque vers des premiers couplets, comme la précise onctuosité du timbre de Gréco dans son parlé-chanté ou son abandon dans le chant du refrain, tout exprime une nostalgie heureuse, un souvenir sans regrets — ce qui est, d'ailleurs, à l'époque, le ton de la chanteuse lorsqu'elle évoque ses années 1940 autour du Flore et du Tabou[6]. »

Accueil

Michel Grisolia et Françoise Mallet-Joris : « Il n'y a plus d'après de Guy Béart, le troubadour électrique, appartient à l'Histoire. Mieux : c'est de l'Histoire. De l'histoire ancienne. […] C'est un constat : Maintenant que tu vis / À l'autre bout de Paris / Quand tu veux changer d'âge / Tu t'offres un long voyage / Tu viens me dire bonjour / Au coin de la rue du Four / Tu viens me visiter / À Saint-Germain-des Prés.

Après le couplet-pélérinage, le refrain-chagrin qui est en même temps une mise au point : ce n'est pas dans le souvenir qu'il faut vivre, mais dans un présent enrichi des expériences, des folies, des désirs du passé :

Quand je te reverrai
À Saint-Germain-des-Prés
Ce ne sera plus toi
Ce ne sera plus moi
Il n'y a plus d'autrefois

Mélancolie douce qui évite l'apitoiement facile sur le thème ô combien rebattu de « ma jeunesse fout l'camp ». Lentement, une dernière fois, Juliette enlève le pull-noir, son regard d'hier, son arrogance des premiers soirs. Saint-Germain est un endroit, ce n'est plus un lieu, les cafés-crème n'y ont plus le même goût, et la vue sur l'Abbaye, depuis le Café de Flore, coûte de plus en plus cher. On a déménagé, c'est terminé[7]. »

Les existentialistes à Saint-Germain-des-Prés

Les existentialistes réinventent la vie nocturne[8] : « Existentialistes, néologisme impropre (forgé par le philosophe Gabriel Marcel), mais consacré par la grande presse pour désigner cette jeunesse qui réinvente la vie nocturne. Après Les Caves du Vatican[9], celles de Saint-Germain-des-Prés. C'est là que les existentialistes, sans doute dans l'attente de la bombe atomique qui leur est chère, boivent, dansent, aiment et dorment désormais, écrit Samedi Soir. Bientôt, la presse à scandales s'en mêle et écrit tout, et son contraire : Saint-Germain-des-Prés fait trop l'amour, titre Flash[Note 3], aussitôt contredit par France-Soir qui voit en Saint-Germain le quartier le plus chaste de Paris ». En parallèle et en conclusion, Anne-Marie Cazalis, « sœur jumelle » de Gréco des années Saint-Germain, déclare « L'existentialisme est mort en 1948. Je ne parle pas de la philosophie du même nom : je ne sais si elle est morte, si elle a jamais existé. En fait, ce qui est bien mort, c'est la jeunesse de Saint-Germain-des-Prés. »

Reprises

Notes et références

Notes

  1. On ignore qui sont tous ces interprètes.
  2. Il faut faire abstraction de la sortie du 45 tours de Guy Béart qui, par sa référence 432.536 BE, indique être postérieure à celle de Gréco référencée 432.525 BE, mais se référer à la compilation vinyle 33 tours 25 cm no 3 de Béart sortie en septembre 1960 selon Discogs.
  3. Aucune trace de ce journal ou magazine des années 1940.

Références

  1. Son 45 tours sur Discogs
  2. La compilation no 3 sur Discogs
  3. Le 45 tours de Béart sur Discogs
  4. Le 45 tours sur Encyclopédisque
  5. Leur duo en live
  6. Commentaire de Bertrand Dicale extrait du volume 5 de l'intégrale L'Éternel Féminin, Mercury Records, 2003.
  7. Juliette Gréco, de Michel Grisolia et Françoise Mallet-Joris, « collection Poésie et Chansons », éditions Seghers, 168 pages, Paris, 1975.
  8. Extraits du livret 32 pages de la compilation 23 titres Gréco, Mercury Records, 2000.
  9. Roman satirique d'André Gide (1914).
  10. Discogs
  11. Discogs
  12. Discogs
  13. Discogs
  14. Discogs

Liens externes

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