Hubert Fichte
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(à 50 ans) Hambourg |
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Rome Prize of the German Academy Villa Massimo (- Prix Fontane (d) () |
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Hubert Fichte, né le 21 mars 1935 et mort le 8 mars 1986, est un écrivain et ethnologue homosexuel allemand, membre du Groupe 47. Il est considéré comme le précurseur des études queer et post-coloniales[1].
Biographie
Après la Seconde Guerre mondiale, dans son enfance et sa jeunesse, Fichte fait du théâtre sur plusieurs scènes de Hambourg. Dans les années 1950 et au début des années 1960, il séjourne plusieurs fois en France : il travaille auprès de l'Abbé Pierre ; il est berger en Provence, notamment à Monjustin[2] où habite le peintre Serge Fiorio qui réalise aussi son portrait.
À partir des années 1960, il est régulièrement invité au Casino Kleist[3], un bar homosexuel berlinois qui voit passer à la même époque le photographe Herbert Tobias et le chanteur Klaus Nomi[4].
Sa première publication en 1963 est un recueil de récits intitulé Aufbruch nach Turku. Fichte acquiert une grande réputation à travers ses quatre romans suivants, tous aux sujets autobiographiques : Das Waisenhaus (L'Orphelinat, 1965), Die Palette (La Palette, 1968), Detlevs Imitationen « Grünspan » (1971) et Versuch über die Pubertät (Essai sur la puberté, 1974). Outre ses propres œuvres littéraires, Fichte mène et publie une série d'interviews, notamment dans le quartier rouge de Hambourg-Sankt Pauli et avec Jean Genet. De plus en plus, il se consacre aux questions d'ethnologie, en particulier d'Afrique, d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud (Brésil et Chili), régions où il fait de longs séjours. Il publie les résultats de ces études avec des photographies de sa partenaire, la photographe Leonore Mau (de)[5].
Les écrivains homosexuels Marcel Proust et Jean Genet font partie de ses inspirations les plus marquantes, et sa relation avec Hans Henny Jahnn — et l'influence de ce dernier sur la découverte de sa propre homosexualité —[6] est entre autres présentée dans son roman Versuch über die Pubertät de 1974[7].
Dans les dernières années de sa vie, il vit dans une maison individuelle dans la Dürerstraße à Othmarschen. Il décède en 1986, peu avant son 51e anniversaire, à l'hôpital portuaire de Hambourg des suites du SIDA. Il a été enterré dans le cimetière de Nienstedt[8].
Postérité
Son grand projet de 19 volumes, Geschichte der Empfindlichkeit (Histoire de la sensibilité), reste inachevé. À partir de 1987, les parties achevées par Fichte sont publiées, quelques romans entiers revus par lui avant sa mort ainsi que d'autres volumes regroupant des fragments.
En 1995, un prix littéraire pluriannuel a été fondé en son honneur, le Hubert-Fichte-Preis (de).
Un documentaire, Der schwarze Engel (L'Ange noir) est réalisé en 2005 par le cinéaste Thomas Palzer, comprenant un grand nombre d'entretiens avec des personnes ayant connu Fichte (Leonore Mau, Hans Mayer, Serge Fiorio, etc.).
Une grande exposition, Liebe und Ethnologie (« Amour et ethnologie ») se tient à la Haus der Kulturen de Berlin fin 2019[9].
Œuvres traduites en français
- Puberté (Versuch über die Pubertät), roman, traduction de Raymond Barthe, Paris, Gallimard, 1977.
- L'Homme de cuir, entretiens de Hans Eppendorfer avec Hubert Fichte ; traduit par Louis-Charles Sirjacq, Paris, Hallier, 1980.
- Dialogues entre Jean Genet et Hubert Fichte (1975), Grenoble, Cent pages, 2002.
- Temps rudes, récit tiré du recueil Départ pour Turku, traduction Bernard Banoun, in revue La Mer gelée no 10, « Froid », éditions Vanloo, 2021.
- Un Amour Heureux, roman, chapitre 1 et début du chapitre 2, traduction Bernard Banoun, in revue La Mer gelée no 11, « Amour », éditions Vanloo, 2023.
Notes et références
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Hubert Fichte » (voir la liste des auteurs).
- ↑ (de) Süddeutsche Zeitung, « Die Götter sind schwul », sur Süddeutsche.de (consulté le )
- ↑ « exhibitions - The author Hubert Fichte - christian von alvensleben. », sur alvensleben.com (consulté le )
- ↑ (de) André Dahlmeyer, « Planet Nomi : Vier Dekaden nach dem Tod des Gesamtkunstwerks Klaus Nomi ist eine erste Biografie erschienen », sur nd-aktuell, (consulté le ) : « Im Berliner Kleist-Kasino, einem Homo-Stricher-Nachtklub in Schöneberg, bis Anfang der 30er Jahre auch Anlaufpunkt nationalsozialistischer Homosexueller wie Ernst Röhm, Paul Röhrbein und Philipp Prinz von Hessen, schmettert er Arien. Unter den Gästen: Hubert Fichte und Andreas Baader. »
- ↑ (de) « Kleist-Kasino (1921–1933) – Männer zu verkaufen », dans Andreas Pretzel, Historische Orte und schillernde Persönlichkeiten im Schöneberger Regenbogenkiez – Vom Dorian Gray zum Eldorado, , p. 21–29
- ↑ (de) Wolfgang von Wangenheim, In: Frankfurter Rundschau, 23 mars 1985.
- ↑ (de) Julia Schröder, « Die Frau in Hubert Fichtes Leben : Zarte Bisse, kluge Küsse », Deutschlandfunk, (lire en ligne)
- ↑ Nicole Casanova, « Le contre-monde d’Hubert Fichte : Vie sexuelle et rituels archaïques par un jeune écrivain allemand vivant à Hambourg », Le Monde, (lire en ligne )
- ↑ (de) Ulrich Würdemann, « Hubert Fichte Grab in Hamburg-Nienstedten », sur 2mecs, (consulté le )
- ↑ (de) Haus der Kulturen der Welt, « Liebe und Ethnologie », sur HKW, (consulté le )
Liens externes
- « Hubert Fichte - Der schwarze Engel » [vidéo], sur youtube.com (consulté le )
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