Heptateuque
Le terme Heptateuque (ἑπτάτευχος, littéralement sept parties) désigne un ensemble à sept parties. Il est principalement employé chez les commentateurs ou traducteurs de la Bible, et quelquefois dans le vocabulaire de l'université médiévale.
Usage dans la culture biblique
On appelle parfois ainsi les sept premiers livres de l’Ancien Testament (ou de la Bible hébraïque), à savoir :
- Livre de la Genèse,
- Livre de l'Exode,
- Lévitique,
- Livre des Nombres,
- Deutéronome,
- Livre de Josué,
- Livre des Juges.
Cette appellation est moins fréquente que celle qui tient compte de l'usage juif, où les cinq premiers livres forment un ensemble, la Torah, appelé Pentateuque pa le christianisme. D'autres variantes existent, par défaut, comme le Tétrateuque, ou par excès, comme l’Hexateuque pour les six premiers livres, l’Octateuque si l'on ajoute le livre de Ruth, et l'Ennéateuque, si l'on ajoute les Livres de Samuel et les Livres des Rois (chaque paire de livres étant comptée pour un seul, sans inclure le livre de Ruth)[1].
L'appellation se trouve en particulier chez les Pères de l'Eglise, comme Augustin d'Hippone (Quaestiones in Heptateuchum[2]).
Certains manuscrits médiévaux attestent l'appellation, telle la traduction de l'Heptateuque en vieil anglais[3], initiée par Ælfric d'Eynsham.
Les Juifs éthiopiens pratiquent un judaïsme pré-rabbinique qu'ils nomment Haymanot. Mäṣḥafä Kedus ("Écritures Saintes" en ge'ez) est le nom de leur littérature religieuse. Au sein de celles-ci, ils circonscrivent leur livre le plus saint, qu'ils appèlent Orit : celui-ci correspond précisément à l'Heptateuque, étant composé des cinq livres de Moïse, des livres de Josué et des Juges - ce dernier incluant selon leur tradition Ruth, vu comme simple appendice de Juges, car se déroulant "au temps des Juges" (Rt 1, 1). Le reste de la Bible a pour eux une importance secondaire.
Enfin, il existe des textes magiques attribués à Moïse, diffusés sous le nom de Sixième, Septième, voire Huitième livres de Moïse, ce qui n'a cependant aucun rapport avec les usages du terme Heptateuque.
Usage médiéval universitaire
Le terme Heptateuque est aussi employé à l'époque médiévale pour désigner des écrits recouvrant les sept arts libéraux de l'antiquité, par exemple chez Thierry de Chartres au xiie siècle.
Références
- ↑ Cf Histoire deutéronomiste
- ↑ Patrologia Latina, vol. 34, col. 547-825, « Quaestionum In Heptateuchum Libri Septem » [PDF] (consulté le ), cf « Augustin (saint, 0354-0430) : Quaestionum in Heptateuchum libri septem [lat]. », sur beta.biblissima.fr (consulté le )
- ↑ Bibliothèque bodléienne (Laud Misc. 509), cf (en) Elaine Treharne, « London, British Library, Cotton Claudius B. iv » (consulté le )
- Jean Louis Ska (trad. Fréderic Vermorel), Introduction à la lecture du Pentateuque : clés pour l'interprétation des cinq premiers livres de la Bible, Bruxelles, Lessius, coll. « Le livre et le rouleau » (no 5), , 391 p. (ISBN 9782872990818) spécialement au chapitre 1 : « Tétrateuque, Pentateuque, Hexateuque ou Ennéateuque ? »
- (en) Samuel J. Crawford, éditeur, The Old English Version of the Heptateuch, Ælfric’s Treatise on the Old and New Testament and His Preface to Genesis', Londres, Oxford University Press, coll. « EETS Old Series » (no 160), (OCLC 758352299)
- Iosephus Zycha, éditeur, Sancti Avreli Avgvstini Quaestionvm in Heptatevchvm libri VII. Adnotationvm in Iob liber vnvs, vol. sectio III, pars 3, Vindobonae, F. Tempsky, coll. « Sancti Avreli Avgvstini Opera »,
Source de la traduction
- (en)/(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en anglais « Heptateuch » (voir la liste des auteurs) et en allemand « Heptateuch » (voir la liste des auteurs).
Voir aussi
Liens externes
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