Henry Chéron

Henry Chéron

Henry Chéron en 1921.
Fonctions
Maire de Lisieux

(13 ans et 5 mois)
Prédécesseur Théodule Peulevey

(4 ans)
Prédécesseur Arthur Lesigne
Successeur Albert Degrenne Joseph Guillonneau
Ministre de la Justice

(8 mois et 6 jours)
Président Albert Lebrun
Président du Conseil Gaston Doumergue
Gouvernement Doumergue II
Prédécesseur Eugène Penancier
Successeur Henry Lémery

(2 mois et 10 jours)
Président Gaston Doumergue
Président du Conseil André Tardieu
Théodore Steeg
Gouvernement Tardieu II
Steeg
Prédécesseur Raoul Péret
Successeur Léon Bérard
Ministre des Finances

(1 mois et 23 jours)
Président Albert Lebrun
Président du Conseil Joseph Paul-Boncour
Gouvernement Paul-Boncour
Prédécesseur Louis Germain-Martin
Successeur Georges Bonnet

(1 an, 3 mois et 10 jours)
Président Gaston Doumergue
Président du Conseil Raymond Poincaré
Aristide Briand
André Tardieu
Gouvernement Poincaré V
Briand XI
Tardieu I
Prédécesseur Raymond Poincaré
Successeur Charles Dumont
Ministre du Commerce, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes et de l'aéronautique

(1 mois et 23 jours)
Président Gaston Doumergue
Président du Conseil Raymond Poincaré
Gouvernement Poincaré IV
Prédécesseur Maurice Bokanowski
Successeur Georges Bonnefous
Ministre de l'Agriculture

(2 ans, 2 mois et 14 jours)
Président Alexandre Millerand
Président du Conseil Raymond Poincaré
Gouvernement Poincaré II
Prédécesseur Edmond Lefebvre du Prey
Successeur Joseph Capus
Sénateur français

(22 ans, 8 mois et 25 jours)
Élection
Réélection
Circonscription Calvados
Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale

(8 mois et 10 jours)
Président Raymond Poincaré
Président du Conseil Louis Barthou
Gouvernement Barthou
Prédécesseur René Besnard
Successeur Albert Métin
Sous-secrétaire d'État à la Marine

(1 an, 3 mois et 10 jours)
Président Armand Fallières
Président du Conseil Aristide Briand
Gouvernement Briand I
Successeur Gabriel Guist'hau
Sous-secrétaire d'État à la Guerre

(2 ans, 8 mois et 25 jours)
Président Armand Fallières
Président du Conseil Georges Clemenceau
Gouvernement Clemenceau I
Successeur Albert Sarraut
Député français

(7 ans, 2 mois et 14 jours)
Élection 6 mai 1906
Réélection 24 avril 1910
Circonscription Calvados
Législature IXe et Xe (Troisième République)
Groupe politique GD (1906-1910)
GR (1910-1913)
Prédécesseur Paul Delarbre
Successeur Camille Blaisot
Biographie
Nom de naissance Henry Frédéric Chéron
Date de naissance
Lieu de naissance Lisieux (Calvados)(France)
Date de décès (à 68 ans)
Lieu de décès Lisieux (Calvados) (France)
Sépulture Cimetière de Lisieux (Calvados)
Nationalité Française
Parti politique ARD - PRD - PRDS - AD
Profession Avocat
Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur

Henry Chéron, né le à Lisieux (Calvados) est mort le dans la même commune, est un homme politique français. Député puis sénateur du Calvados, Henry Chéron fut à de nombreuses reprises ministre sous la IIIe République

Biographie

Henry Frédéric Chéron nait le à Lisieux. Il est le fils d'Isidore Frédéric Chéron et Félicie Célina Duval[1]. Il grandit au sein d'une famille modeste, son père étant représentant de commerce[2]. Henry Chéron poursuit des études de droit qu'il finance en étant préparateur en pharmacie[2]. Sur son dossier militaire établi en 1887, il est présenté comme journaliste[1]. Devenu avocat, il s'inscrit au barreau de Lisieux[2].

Il échoue à se faire élire député sous l'étiquette radicale aux élections législatives du , face au député conservateur sortant le comte de Colbert-Laplace, puis à celles de 1898 et 1902 face à Henri Laniel[2]. Il inaugure toutefois sa carrière politique en 1894 en devenant maire de sa commune natale, Lisieux, à l'âge de 27 ans[2]. Pour les élections législatives de 1906, il change de circonscription et se présente dans la première à Caen. Il est largement élu face au nationaliste Adrien Le Page, maire de Caen[3],[4], et accède enfin à des responsabilités nationales. Il siège dans le groupe de la Gauche démocratique[2]. À peine élu député, le président du Conseil Georges Clemenceau lui offre le poste de sous-secrétaire d'État à la Guerre le [2]. Il est réélu élections législatives de 1910 et siège dans le groupe de la Gauche radicale[2].

La qualité de son travail, son intégrité et sa popularité assurent à Henry Chéron une succession de postes ministériels : ministre du Travail et de la Prévoyance sociale (du 22 mars au 2 décembre 1913)[2], de l'Agriculture (du 15 janvier 1922 au 29 mars 1924)[2], des PTT, du Commerce, des Finances (du 14 septembre 1928 au 17 février 1930)[2], de la Justice (du 17 novembre 1930 au 27 janvier 1931)[2], des Finances à nouveau (du 8 décembre 1932 au 31 janvier 1933)[2]. Ces différentes responsabilités, auxquelles s'ajoutent sa fonction de président du conseil général du Calvados (1911-1936)[2] et son élection comme sénateur ( au )[2], l'obligent à abandonner l'hôtel de ville de Lisieux. Il retrouve toutefois son fauteuil de maire à la fin de sa vie, de 1932 à 1936.

Le , il est atteint d'une appendicite aiguë compliquée en péritonite. Après avoir subi une intervention chirurgicale d'urgence, il décède de complications le à Lisieux[5]. Il est inhumé le 2 juin 1936 dans cette ville et son éloge funèbre est prononcé par Jules Jeanneney, président du Sénat[2].

Action et postérité

Henry Chéron est l'un des hommes politiques les plus connus de son temps même s'il n'accède jamais à la présidence du Conseil. Les nombreuses caricatures dont il est l'objet et les divers surnoms qu'il reçoit (« le Gambetta de Normandie », le « père Gaspard », « la bonne fée barbue »[2]) prouvent son succès auprès des Français. L'autodérision est un de ses traits de caractère et la presse ne manque pas de citer ses boutades. Quand il reçoit le sous-secrétariat à la Marine (1909-1910), il rassure ses collègues qui doutent de son expérience : « J'ai déjà le pied marin, j'ai réussi la traversée de Trouville-Deauville par le bac ! ». Quand il raconte à un banquet qu'il av connu sainte Thérèse de Lisieux enfant, il ne manque pas de conclure : « Depuis lors, elle est devenue une sainte et moi, j'ai mal tourné ».

Henry Chéron incarne l'un des modèles de l'homme politique de la IIIe République. Il est porté par un électorat normand qui apprécie surtout sa personne, son tempérament[2] et qui ne porte pas beaucoup attention à son appartenance politique. Chéron d'ailleurs, navigue du radicalisme au conservatisme. C'est aussi un notable, soucieux tant du point de vue local que national d'afficher son intérêt pour les petites gens et les classes moyennes. À Lisieux, il est à l'origine de nombreuses œuvres sociales ; il agrandit et modernise l'hôpital. En tant que sous-secrétaire à la Guerre, il s'attache à améliorer le sort des soldats. On le voit souvent visiter les casernes et discuter familièrement avec les conscrits. Sous son impulsion, le congé maternité (sans rémunération) est instauré. Enfin, le maire de Lisieux représente la figure du petit-bourgeois provincial : ses actions au ministère et son discours révèlent une politique prudente. Il fait l'éloge de l'épargne en vantant les mérites du « bas de laine » français. Il s'évertue, en tant que ministre des Finances, à présenter chaque année un budget équilibré sans alourdir les impôts. De ce souci d'économie, vient son surnom de « père Gaspard ». Son orthodoxie financière le conduit, en 1929, alors qu'il est ministre des Finances, à refuser la recapitalisation jugée dispendieuse de la Compagnie générale aéropostale, ce qui conduit au déclenchement de l'affaire de l'Aéropostale[6].

Il réussit à maintenir l'équilibre budgétaire sans alourdir les impôts et soutient la production agricole. Sa formule « L'épi sauvera le franc » est restée fameuse[2]. Il fait voter la loi du instituant une caisse d'assurance et de protection contre les calamités agricoles.

On lui doit le décret du sur l'organisation administrative et financière des régies municipales.

Il ne connait toutefois pas toujours le succès. Son passage à la marine déçoit. Lorsqu'il est ministre de l'Agriculture, tenu responsable de la montée des prix, il est surnommé « Chéron-vie-chère »[2]. Mais son physique massif, ses réparties malicieuses et son caractère normand ont fait de lui une figure de la IIIe République.

Hommages

La Grande rue de Lisieux est renommée à sa mort rue Henry-Chéron.

La rue principale de Venoix est nommée avenue Henry-Chéron après le rattachement, en 1952, de cette commune à celle de Caen.

Distinctions

Détail des mandats et fonctions

Mandats électoraux

  • Conseiller municipal de Lisieux (du 14 novembre 1894 au 14 avril 1936)[5]
  • Maire de Lisieux (du 19 novembre 1894 au 17 mai 1908, puis du 23 juin 1932 au 14 avril 1936)[5]
  • Conseiller général du deuxième canton de Lisieux (de 1901 à 1936)[5]
  • Président du conseil général du Calvados (de 1911 à 1936)
  • Député du Calvados (de 1906 à 1913)
  • Sénateur du Calvados (du 22 juillet 1913 au 14 avril 1936)[5]

Fonctions gouvernementales

  • Sous-secrétaire d'État à la Guerre ( - )
  • Sous-secrétaire d'État à la Marine ( - )
  • Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale (mars - )
  • Ministre de l'Agriculture ( - )
  • Ministre du Commerce et de l'Industrie ( - )
  • Ministre des Finances ( - )
  • Ministre de la Justice ( - )
  • Ministre des Finances ( - )
  • Ministre de la Justice (février - )

Voir aussi

Bibliographie

  • « Henry Chéron », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
  • Revue Le Pays d'Auge, mars-
  • Yves Robert, Henry Chéron, un grand nom de l'histoire normande, Cahiers du temps, 2010 (ISBN 978-2-35507-033-4)
  • Victor Méric : Henry Chéron, Les Hommes du jour, no 105, .
  • Cédric Le Cannelier, Henry Chéron : le Gambetta normand, OREP,

Liens externes

Notes et références

  1. « Indexation nominative des registres de matricules militaires - Henry Chéron » , sur Archives départementales du Calvados
  2. « Henry Chéron », sur Sycomore, base de données des députés de l'Assemblée nationale (consulté le ).
  3. Jean Quellien, Bleus, Blancs, Rouges : politique et élections dans le Calvados 1870-1939, Caen, coll. « Cahier des Annales de Normandie », (lire en ligne)
  4. « La république victorieuse à Caen », Journal de Caen, no 10.377,‎ 7-8 mai 1906 (lire en ligne )
  5. « Obsèques de M. Henry Chéron [cote M/11299] » , sur Archives départementales du Calvados
  6. Nicolas Neiertz, « Argent, politique et aviation. L'affaire de l'aéropostale (1931-1932) », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 24, no 1,‎ , p. 29–40 (DOI 10.3406/xxs.1989.2183, lire en ligne, consulté le )
  7. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
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