Henriette Diabaté

Henriette Diabaté

Henriette Diabaté en 2018.
Fonctions
Présidente du Rassemblement des républicains
En fonction depuis le
(7 ans, 11 mois et 16 jours)
Élection -
Prédécesseur Alassane Ouattara
Grande chancelière de l'ordre national

(14 ans, 3 mois et 13 jours)
Successeur Ally Coulibaly
Ministre d'État, garde des Sceaux, ministre de la Justice

(2 ans, 8 mois et 21 jours)
Président Laurent Gbagbo
Premier ministre Seydou Diarra
Gouvernement Diarra II
Prédécesseur Désiré Tagro
Successeur Mamadou Koné
Ministre de la Culture et de la Francophonie

(4 mois et 15 jours)
Président Robert Guéï
Gouvernement Guéï
Prédécesseur Bernard Zadi Zaourou
Successeur Koné Dramane
Ministre de la Culture

(3 ans, 1 mois et 2 jours)
Président Félix Houphouët-Boigny
Premier ministre Alassane Ouattara
Gouvernement Ouattara
Successeur Bernard Zadi Zaourou
Biographie
Nom de naissance Henriette Rose Dagri Diabaté
Date de naissance
Nationalité Ivoirienne
Parti politique RDR
Conjoint Lamine Diabaté
Diplômée de Université de Dakar
Université de Paris
Profession Professeur d'histoire

Henriette Diabaté, née Henriette Dagri, le à Bingerville[1], est une femme politique de Côte d'Ivoire, plusieurs fois ministre, membre fondateur, avec Djéni Kobinan, du parti politique le Rassemblement des républicains (RDR) dont elle assurera la présidence à partir du 10 septembre 2017[2] jusqu'à la fusion du RDR avec d'autres partis politique en 2018[3] pour créer le RHDP. Elle est actuellement vice-présidente de ce nouveau parti, depuis 2017[4].

Professeure d'histoire à l'université de Cocody à Abidjan, elle a notamment eu comme étudiant Laurent Gbagbo[5], qui deviendra plus tard Président de la République de Côte d’Ivoire.

Dans le gouvernement[6] formé par le Premier ministre Alassane Ouattara en novembre 1990, elle occupe le poste de ministre de la Culture, sous la présidence de Félix Houphouët-Boigny, mais entre dans l'opposition à l'ancien parti unique le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) peu de temps après la mort de ce dernier, en décembre 1993[7], pour participer à la fondation du Rassemblement des républicains (RDR) d'Alassane Ouattara[4]. Après le coup d'État militaire du général Robert Guéï[8], qui met fin au pouvoir d'Henri Konan Bédié[9], elle est brièvement ministre de la Culture et de la Francophonie dans le gouvernement du Premier ministre de transition Seydou Diarra, en 2000[10]. Après l'élection présidentielle d'octobre 2000[11], perdue par Robert Guéï et la crise politico-militaire de 2002[12],[13], elle est nommée, en 2003, dans le gouvernement de réconciliation nationale[14], pour le compte du RDR, ministre d'État, garde des Sceaux, ministre de la Justice[15], sous la présidence de Laurent Gbagbo[4].

Elle est secrétaire générale du RDR de 1999 à 2017[16] puis présidente du mouvement[4].

Elle est la première femme ministre d'État et première femme présidente d'institution en Côte d'Ivoire[4].

Biographie

Études et carrière académique

Henriette Diabaté est née à Bingerville. Sa famille est d'origine alladian[17]. Elle fait son cycle primaire successivement à Soubré, Dimbokro et Gagnoa où elle obtient le certificat d'études primaires. Elle est ensuite élève au collège moderne de jeunes filles de Bingerville et acquiert son diplôme de BEPC. Quelques années plus tard, à l’École normale des jeunes filles au Sénégal, elle réussit la première partie du baccalauréat. Elle obtient définitivement ce diplôme au lycée classique de Cocody[18].

Elle commence ses études à l'université de Dakar à Fann où elle obtient le certificat d’études littéraires générales, puis les poursuit en France à l'université d'Aix-en-Provence et à l'université Félix-Houphouët-Boigny[19].

Elle s'inscrit également à la Sorbonne où elle obtient respectivement la licence en 1967[20], la maîtrise en 1968, un doctorat en 1979 et, enfin, un doctorat d’État en Lettres en 1984[19].

Elle est assistante à l’université Félix-Houphouët-Boigny (1968-1976) puis successivement maître-assistante, maître de conférences et professeure titulaire d’histoire[19]. Ses spécialités sont les civilisations akan et lagunaire de Côte d’Ivoire, du Ghana et du Togo, et la méthodologie des sources orales.

Activités politiques

Longtemps membre du parti unique PDCI-RDA (dont elle siège au comité directeur de 1985 à 1990) puis conseillère municipale de la commune de Jacqueville, elle est nommée ministre de la Culture sous la présidence de Houphouët-Boigny de 1990 à 1993[19]. Au ministère de la Culture, elle initie deux projets majeurs : la construction de la maison de la culture[21] et la création du Marché des Arts et du Spectacle africain (MASA)[19],[22]

Elle est un des membres fondateurs du RDR en 1994, qui devient l'un des principaux partis d'opposition en Côte d'Ivoire[16].

Avec une partie des leaders du RDR, elle est arrêtée, le [23], en raison des violences survenues lors des manifestations organisées par le parti[24]. En novembre, ils sont jugés et condamnés à la prison ferme.

Lors de la mutinerie du [25], une des revendications des mutins est la libération des leaders du RDR emprisonnés. Ils sont relâchés rapidement après la chute du pouvoir d'Henri Konan Bédié, le lendemain[26].

Henriette Diabaté est ministre de la Culture et de la Francophonie dans le régime militaire de transition mené par le général Robert Gueï, de janvier à mai 2000[16].

Elle conserve son mandat de secrétaire générale du RDR[27].

De à , elle devient ministre d’État, garde des Sceaux, ministre de la Justice de la République de Côte d’Ivoire[28] dans le gouvernement de réconciliation nationale sous la présidence de Laurent Gbagbo[19].

Elle est nommée, le , grande chancelière de l'ordre national de la République de Côte d'Ivoire par le président Alassane Ouattara[29]. Il la désigne présidente du RDR lors du 3e Congrès du parti, le dimanche [30]. En 2023, elle passe la main à l'ancien ministre des Affaires étrangères Ally Coulibaly, à la Grande Chancellerie de l'ordre national[31],[32]. Néanmoins, elle reste grande chancelière honoraire de l'ordre national.

Mariée à Lamine Diabaté, un ancien ministre d'État, elle a cinq enfants[16], dont l'architecte Issa Diabaté.

Distinctions honorifiques

Travaux et publications de thèses

  • 1975 : Aniaba, un Assinien à la cour de Louis XIV, Paris, Abidjan, NEA/ ABC, 1975 ;
  • 1975 : La marche des femmes sur Grand-Bassam, Abidjan, NEA, 1975[33] ;
  • 1979 : La formation du royaume Sannvin (1700-1843). Sources orales et Histoire, Thèse pour le Doctorat de 3e cycle d’histoire, Paris-Sorbonne[34] ;
  • 1984 : Le Sannvin, un royaume akan de la Côte d’Ivoire (1701 – 1901). Sources orales et Histoire, Thèse pour le doctorat d'État en histoire, Paris-Sorbonne, réédité en deux volumes chez Karthala en  ;
  • 1986 : Actes du colloque international sur l’histoire du RDA Yamoussoukro, 18-25, Paris-Abidjan, Hatier/CEDA[35] ;
  • 1988 : Le Sannvin – Sources orales et Histoire. Essai de méthodologie. Abidjan, NEA ;
  • 1988 : Mémorial de la Côte d’Ivoire, volume 1, époque précoloniale (Direction et collaboration), AMI ;
  • 1988 : Église et société africaine. Paroisse Saint-Pierre de Jacqueville, un siècle d’apostolat, Abidjan, NEA ;
  • 1991 : Toujours plus haut… Notre Abidjan, Abidjan, Ivoire Média, 1991 (en collaboration avec L. Kodjo) ;
  • 2009 : Petrus : la gloire du photographe, Abidjan ; Éd. du CERAP ;
  • 2013 : Le Sanvi, un royaume akan (1701-1901), Abidjan, Paris ; Éd. du CERAP-IRD Éditions-Karthala, 2 vol.

Articles (sélection)

  • « Contribution à l’étude des problèmes de la recherche : de la nécessité d’un impact culturel et social des enquêtes orales » en collaboration avec Ch. Wondji, Africa Zamani (Revue de l’Association des Historiens Africains), N°1 ; 1973[36] ;
  • « L’enseignement de l’histoire et de la géographie en Afrique », Actes du colloque de Bromont sur l’avenir de l’histoire et de la géographie ; 1974[37] ;
  • « A propos de la Reine-Mère dans les sociétés akan », Actes du colloque interuniversitaire Ghana-Côte d’Ivoire de Bondoukou, 1974[38] ;
  • « Mlan Alua Blahima du Sanvi », Bulletin de l’IFAN, T. 39, série B, N°2 ; 1977[39] ;
  • « Quelques causes de déperdition et de déformation dans l’utilisation des sources orales : l’exemple du Sannvin », Revue Recherche, Pédagogie et Culture N° 39, 1979 ;
  • « L’action des femmes dans le RDA », Revue de la Fondation Félix Houphouët Boigny N° 2, 1979.

Références

  1. « Le Faso.net »
  2. « Côte d'Ivoire: Alassane Ouattara renonce à la présidence du RDR », sur RFI, (consulté le )
  3. « Côte d’Ivoire : Naissance du «parti unifié» RHDP, Alassane Ouattara président », sur www.aa.com.tr (consulté le )
  4. « E-FEMMES :: Mot du Ministre », sur efemmes.gouv.ci (consulté le )
  5. « Henriette Diabaté », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  6. « Henriette Dagri Diabaté : un parcours au-delà de la politique | Pulse Côte d'Ivoire », sur www.pulse.ci (consulté le )
  7. « Côte d’Ivoire : ce jour-là disparaissait Félix Houphouët-Boigny », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  8. « Renversement du président Henri Konan Bédié en Côte d'Ivoire | Evenements | Perspective Monde », sur perspective.usherbrooke.ca (consulté le )
  9. « 24 décembre 1999 - Coup d'État en Côte d'Ivoire - Herodote.net », sur www.herodote.net (consulté le )
  10. « Cabinet du Premier Ministre de Côte d'Ivoire », sur primature.ci (consulté le )
  11. « Nos articles sur la présidentielle d'octobre 2000 en Côte d'Ivoire », sur RFI, (consulté le )
  12. « Ce jour-là : le 19 septembre 2002, une tentative de coup d’État ébranle profondément la Côte d’Ivoire », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  13. « : La violence estudiantine, l'impunite et la crise en Cote d'Ivoire: Contexte général de la crise politico-militaire en Côte d’Ivoire », sur www.hrw.org (consulté le )
  14. « Le premier conseil des ministres du gouvernement de réconciliation s'est réuni en Côte d'Ivoire », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Gouvernement - Abidjan.net » [archive du ] (consulté le )
  16. Biographie sur le site du Rassemblement des républicains.
  17. « MME HENRIETTE DAGRI DIABATE : La conviction et la force du caractère au service de la nation », Journal J'aime Jacqueville,‎ (lire en ligne [PDF])
  18. « La nomination de Henriette Dagri-Diabaté comme grande chancelière de l’ordre (...) », sur lefaso.net (consulté le )
  19. « PRESENTATION DU Pr HENRIETTE D. DIABATE », sur college-de-france.fr/
  20. « Assemblée nationale de Côte d'Ivoire | Site officiel », sur www.assnat.ci (consulté le )
  21. « HISTORIQUE », sur PALAIS DE LA CULTURE BERNARD BINLIN-DADIE (consulté le )
  22. « Ouverture du MASA Mme Dagri Diabate : « Akwaba à tous » », sur Marché des Arts du Spectacle d'Abidjan, (consulté le )
  23. (en) "COTE D'IVOIRE: US Worried about arrests", IRIN, 1er novembre 1999.
  24. « « Démocratie » à l'ivoirienne », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. « La mutinerie des jeunes militaires ivoiriens se termine en coup d'Etat », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. (en) "COTE D'IVOIRE: Military coup announced", IRIN, 24 décembre 1999.
  27. Secrétariat général du RDR Pourquoi Ado a maintenu Henriette Diabaté, le 9 mai 2008 sur intelligentdabidjan.org
  28. Super User, « Grande chancellerie de l'Ordre National », sur www.ivoireabidjan.com (consulté le )
  29. « La nomination de Henriette Dagri-Diabaté comme grande chancelière de l’ordre national de la Côte d’Ivoire est un hommage à toutes les femmes d’Afrique (2/2) - leFaso.net », sur lefaso.net (consulté le )
  30. « Henriette Diabaté, présidente, Kandia Camara SG: les femmes prennent le ’’pouvoir’’ au RDR », Abidjan.net,‎ (lire en ligne)
  31. « Côte d'Ivoire : Ally Coulibaly nommé Grand Chancelier de l'Ordre national et Épiphane Zoro Bi nommé président de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance - Abidjan.net News », Abidjan.net,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  32. « Grande Chancellerie de l’ordre national, l’ancien ministre Ally Coulibaly remplace Henriette Dagri Diabaté | 7info », sur | 7info, (consulté le )
  33. « Grand Bassam 1949 : les femmes ont marché pour la libération des hommes - Ph.D life chapter »
  34. Claude-Hélène Perrot, « L’importation du « modèle » akan par les Anyi au Ndenye et au Sanwi (Côte d’Ivoire) », Journal des africanistes,‎ , p. 139–162 (ISSN 0399-0346, lire en ligne, consulté le )
  35. « Extraits des Actes du Colloque international de Yamoussoukro », RFI Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  36. « Quelques revues, colloques, congrès et leur impact sur l historiographie », sur docplayer.fr (consulté le )
  37. Éduscol, « Colloque « Apprendre l'histoire et la géographie à l'École » - L'enseignement de l'histoire et de la géographie pour tous :quelles finalités, quels enjeux ? - Éduscol », sur eduscol.education.fr (consulté le )
  38. Fabio Viti, « L'esclavage au Baoulé précolonial », L'Homme, vol. 39,‎ , p. 53–88 (DOI 10.3406/hom.1999.453663, lire en ligne, consulté le )
  39. « História Geral da África », Issuu, UNESCO, vol. V, no 3 de 3,‎ (lire en ligne, consulté le )

Article connexe

Liens externes

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