Heiny Srour

Heiny Srour
Biographie
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Œuvres principales

Heiny Srour, née le [1], est une réalisatrice libanaise. Elle est la première femme réalisatrice arabe à avoir fait un film, Saat El Tahrir Dakkat ou L'Heure de la libération est arrivée, sélectionné au Festival de Cannes[2].

Elle défend les droits des femmes par le biais de ses films, de ses écrits et du financement d'autres cinéastes. Pour Heiny Srour, la société arabe opprime les femmes et les maintient dans un rôle subordonné, ce qui les empêche de créer des œuvres d'art[3].

Carrière

Née en 1945 à Beyrouth, Heiny Srour étudie la sociologie à l'université américaine de Beyrouth, puis obtient un doctorat en anthropologie sociale à la Sorbonne. Son premier film, Pain de nos montagnes (1968, 3 ', 16mm) est perdu pendant la guerre civile libanaise[1].

Tourné entre 1971 et 1974, son film L’heure de la libération a sonné, qui traite d’un soulèvement à Oman[4] est sélectionné pour participer au Festival de Cannes en 1974. Il fait de Heiny Srour la première réalisatrice arabe à présenter un film pour le festival international[2],[5]. Il est d'ailleurs vraisemblable que son film documentaire L'Heure de la libération est arrivée soit en fait le premier film d'une réalisatrice à être présenté au festival[6].

En 1975, Heiny Srour se trouve à Londres lorsqu'elle apprend la fermeture de l'aéroport de Beyrouth en raison de la guerre civile libanaise. Sans argent et loin de son pays, elle apprend l'anglais tout en gagnant péniblement sa vie[7].

En 1976, elle publie Femme, arabe et… cinéaste. Il s'agit d'un manifeste politique dans lequel elle raconte les difficultés rencontrées sur le pour devenir cinéaste[8].

En 1978, avec la réalisatrice tunisienne Salma Baccar et l'historienne du cinéma arabe Magda Wassef, elle annonce la création d'un fonds d'assistance et de soutien pour la libre expression des femmes dans le cinéma[3].

Sous l'impulsion de Tahar Cherria, fondateur des Journées cinématographiques de Carthage, elle se remet à l'écriture et participe à une compétition où elle présente le scénario de Leila et les loups. Son scénario reçoit un prix et un soutien financier pour sa réalisation. Ce long métrage revient sur les évènements socio-historiques de la Palestine et du Liban, de 1900 à 1980. Avec ce film, la réalisatrice réinvente une forme de narration empruntée au conte traditionnel des Mille et une nuits. Le film est restauré et ressort en salle en 2025[8].

Filmographie

Longs métrages

Courts métrages et documentaires

  • The Singing Sheikh (1991, 10 ', vidéo)
  • Les yeux du cœur (1998, 52 ', vidéo)
  • Femmes du Vietnam (1998, 52 ', vidéo)
  • Woman Global Strike 2000 (2000, vidéo)

Références

  1. Rebecca Hillauer, Encyclopedia of Arab Women Filmmakers, American Univ in Cairo Press, , 182– (ISBN 978-977-424-943-3, lire en ligne)
  2. « Heiny Srour », The New York Times (consulté le )
  3. Srour, Baccar et Wassef, « For the Self-Expression of Arab Women », Cinéaste, vol. 9, no 4,‎ fall 1979, p. 37
  4. « Saat El Fahrir Dakkat », The New York Times (consulté le )
  5. « Heiny SROUR » [archive du ], Festival de Cannes (consulté le )
  6. Stone, Rob, with Paul Cooke, Stephanie Dennison, Alex Marlow-Mann. The Routledge Companion to World Cinema, Routledge; 1 edition (October 3, 2017), page 209
  7. « Heiny Srour : « Leïla et les loups survole huit décennies d’engagement des femmes du monde arabe » », sur cnc.fr, (consulté le )
  8. Luc Chessel, « «Leila et les loups» de Heiny Srour : mille et un cris », sur Libération, (consulté le )
  9. Roy Armes, Arab Filmmakers of the Middle East: A Dictionary, Indiana University Press, (ISBN 978-0253355188)

Liens externes

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