Haptoglobine
| Haptoglobine | ||
| Complexe haptoglobine-hémoglobine de porc (PDB 4F4O) | ||
| Caractéristiques générales | ||
|---|---|---|
| Symbole | HP | |
| Homo sapiens | ||
| Locus | 16q22.2 | |
| Masse moléculaire | 45 205 Da[1] | |
| Nombre de résidus | 405 acides aminés[1] | |
| Entrez | 3240 | |
| HUGO | 5141 | |
| OMIM | 140100 | |
| UniProt | P00738 | |
| RefSeq (ARNm) | NM_001126102.2, NM_001318138.1, NM_005143.4 | |
| RefSeq (protéine) | NP_001119574.1, NP_001305067.1, NP_005134.1 | |
| Ensembl | ENSG00000257017 | |
| PDB | 4WJG, 4X0L, 5HU6 | |
|
GENATLAS • GeneTests • GoPubmed • HCOP • H-InvDB • Treefam • Vega | ||
| Liens accessibles depuis GeneCards et HUGO. | ||
L'haptoglobine est une glycoprotéine présente dans le sérum et synthétisée par le foie[2]. Elle se combine facilement avec l'hémoglobine extra-globulaire formant un complexe qui permet l'élimination physiologique de l'hémoglobine à la fin de la vie des hématies.
Elle a été découverte par Polonovski et Jayle en 1938. Sa valeur normale sérique est nulle chez le nouveau-né, et de 1 à 3g/L[3] à partir de l'âge de 4 mois et chez l'adulte. Une valeur inférieure à 25 mg/dL évoque une hémolyse.
Structure
Il s'agit d'une sialoglycoprotéine synthétisée par le foie et qui migre dans la partie alpha-2-globuline dans l'électrophorèse des protéines[4]. Elle est formée de deux sous unités, alpha et bêta, cette dernière étant la plus lourde. La sous-unité beta est identique chez tous. La sous-unité alpha existe sous deux formes suivant l'allèle du gène Hp[5].
Le gène Hp, situé sur le bras long du chromosome 16, comporte deux allèles, nommées 1 et 2, formant trois types de protéines, 1-1, 1-2 et 2-2[5]. Ces protéines ne sont probablement pas équivalentes, les patients porteurs de la forme 2-2 ayant plus de complications vasculaires[6] mais ce risque semble varier suivant la présence ou l'absence d'un diabète[7], la probabilité de survenue d'accident cardiaque étant maximale en cas de coexistence de la forme 2-2 et d'un diabète[8] même lorsque ce dernier est modéré[9]. La forme comportant l'allèle 1 semble plus stimuler la sécrétion d'interleukine 6 et d'interleukine 10 que la forme comportant l'allèle 2[10].
La répartition des deux formes d'haptoglobine est, dans la population, de 15 % de forme 1-1, 50 % de forme 1-2 et 35 % de forme 2-2[4].
Elle a une demi-vie de 3 jours[11].
Rôle
L'hémoglobine est contenue dans les hématies ou globules rouges, Lors de l'hémolyse physiologique, le complexe hémoglobine-haptoglobine est éliminé du plasma par le système réticulo-endothélial, principalement au niveau du foie[12]. Ainsi le taux d'haptoglobine plasmatique libre diminue fortement en cas d'hémolyse sanguine anormale et l'effondrement de son taux est un critère pour affirmer l'origine hémolytique d'une anémie .
C'est également une protéine de la réaction inflammatoire dite lente[11]. C'est une molécule PRI, c'est-à-dire qu'à long terme, en cas de réaction inflammatoire, son taux plasmatique va augmenter (de 2 à 4 fois[11])
Elle a des propriétés antioxydantes en empêchant le fer de l'hémoglobine de faciliter la formation de radicaux libres[13]. Ces propriétés varient avec le type d'haptoglobine[5]. Cette dernière intervient dans la réponse inflammatoire et au stress oxydatif de la plaque d'athérome et la forme 2-2 favorise la peroxydation des lipides et l'accumulation des macrophages au sein de cette plaque[14]. Cette forme permet également une moins bonne élimination de l'hémoglobine libre, surtout si elle est glyquée[15].
Son taux est particulièrement sensible à la fonction hépatocellulaire et va diminuer en cas de cirrhose.
Notes et références
- Les valeurs de la masse et du nombre de résidus indiquées ici sont celles du précurseur protéique issu de la traduction du gène, avant modifications post-traductionnelles, et peuvent différer significativement des valeurs correspondantes pour la protéine fonctionnelle.
- ↑ Kamoun P., Frejaville J.-P., Guide des examens de laboratoire. Haptoglobine sérique – 4e édition Flammarion, 2002 : pp. 1375-1376
- ↑ Conseil Scientifique des Concours de l’Internat en Pharmacie, « Valeurs biologiques usuelles » [PDF], (consulté le )
- (en) Robert Roberts, « Haptoglobin, the good and the bad: is it evidence based? », J Am Coll Cardiol, vol. 61, no 7, , p. 738-40. (PMID 23312705, DOI 10.1016/j.jacc.2012.11.041, lire en ligne)
- (en) M R Langlois, J R Delanghe, « Biological and clinical significance of haptoglobin polymorphism in humans », Clin Chem, vol. 42, no 10, , p. 1589-600. (PMID 8855140, lire en ligne)
- ↑ (en) Andrew P Levy, Rabea Asleh, Shany Blum, Nina S Levy, Hagit Goldenstein et al., « Haptoglobin: basic and clinical aspects », Antioxid Redox Signal, vol. 12, no 2, , p. 293-304. (PMID 19659435, DOI 10.1089/ars.2009.2793, lire en ligne)
- ↑ (en) Andrew P Levy, Martin G Larson, Diane Corey, Rachel Lotan, Emelia J Benjamin et al., « Haptoglobin phenotype and prevalent coronary heart disease in the Framingham offspring cohort », Atherosclerosis, vol. 172, no 2, , p. 361-5. (PMID 15019547, DOI 10.1016/j.atherosclerosis.2003.10.014, lire en ligne)
- ↑ (en) Leah E Cahill, Andrew P Levy, Stephanie E Chiuve, Majken K Jensen, Eric B Rimm et al., « Haptoglobin genotype is a consistent marker of coronary heart disease risk among individuals with elevated glycosylated hemoglobin », J Am Coll Cardiol, vol. 61, no 7, , p. 728-37. (PMID 23312704, PMCID PMC3678553, DOI 10.1016/j.jacc.2012.09.063, lire en ligne)
- ↑ (en) Leah E Cahill, Majken K Jensen, Stephanie E Chiuve, Hadar Shalom, Eric B Rimm et al., « The Risk of Coronary Heart Disease Associated With Glycosylated Hemoglobin of 6.5% or Greater Is Pronounced in the Haptoglobin 2-2 Genotype », J Am Coll Cardiol, vol. 66, no 16, , p. 1791-9. (PMID 26483103, PMCID PMC4616252, DOI 10.1016/j.jacc.2015.07.076, lire en ligne)
- ↑ (en) Julia Guetta, Merav Strauss, Nina S Levy, Lana Fahoum, Andrew P Levy, « Haptoglobin genotype modulates the balance of Th1/Th2 cytokines produced by macrophages exposed to free hemoglobin », Atherosclerosis, vol. 191, no 1, , p. 48-53. (PMID 16820150, DOI 10.1016/j.atherosclerosis.2006.04.032, lire en ligne)
- R. Engler, Protéines de la réaction inflammatoire, (lire en ligne), p. 337-443
- ↑ Claire Pouplard et Paul Rouzaire, Association des enseignants d'hématologie, d'immunologie et de biothérapies des facultés de pharmacie, Hématologie-immunologie et biothérapie, 2024-2025, Elsevier Masson, coll. « Objectif internat pharmacie », (ISBN 978-2-294-78412-5), p. 9
- ↑ (en) J M Gutteridge, « The antioxidant activity of haptoglobin towards haemoglobin-stimulated lipid peroxidation », Biochim Biophys Acta, vol. 917, , p. 219-23. (PMID 2879568, DOI 10.1016/0005-2760(87)90125-1, lire en ligne)
- ↑ (en) Andrew P Levy , Joanne E Levy, Shiri Kalet-Litman, Rachel Miller-Lotan, Pedro R Moreno et al., « Haptoglobin genotype is a determinant of iron, lipid peroxidation, and macrophage accumulation in the atherosclerotic plaque », Arterioscler Thromb Vasc Biol, vol. 27, no 1, , p. 134-40. (PMID 17068284, DOI 10.1161/01.ATV.0000251020.24399.a2, lire en ligne)
- ↑ (en) Rabea Asleh, Stuart Marsh, Mark Shilkrut, Ofer Binah, Julia Guetta, Flavio Lejbkowicz, Ben Enav, Naim Shehadeh, Yoram Kanter, Orit Lache, Osher Cohen, Nina S Levy, Andrew P Levy et al., « Genetically determined heterogeneity in hemoglobin scavenging and susceptibility to diabetic cardiovascular disease », Circ Res, vol. 92, no 11, , p. 1193-200. (PMID 12750308, DOI 10.1161/01.RES.0000076889.23082.F1, lire en ligne)
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