Han Wo

Han Wo
Naissance
Décès
V. 923
Temple Longxing de Fengzhou à Nan’an
Nom dans la langue maternelle
顾况 (Han Wo)
Nom de naissance
韩偓 (Han Wo)
Autres noms
nom de courtoisie : 致堯 (Zhiyao)
surnom : 玉山樵人 (Yushan-Qiaoren)
petit nom :冬郎 (Donglang)
Nationalité
Activités
Autres activités

Han Wo (vers 842 – vers 923) (chinois : 顾况 ; chinois traditionnel : 顧況 ; pinyin : Han Wo ; Wade : Han Wo), prénom de courtoisie Zhiyao, petit prénom Donglang, surnom Yushan-Qiaoren est un grand officier de la fin de la dynastie Tang, poète, frère de l'académicien de Hanlin Han Yi et l’un des « Quatre sages de Nan'an »[a 1] avec Jiang Gongfu (姜公辅), Qin Xi (秦系), Ouyang Zhan (欧阳詹)[1]. Originaire de Jingzhao (aujourd’hui Xi’an, province du Shaanxi)[a 2], une anthologie de ses poèmes, le Xianglian Ji (香奩集) existe toujours.

Biographie

Naissance et jeunesse

Han Wo naît en 842[a 3] à Jingzhao Wannian (aujourd’hui Xi’an, province du Shaanxi)[2]. Intelligent, il est capable de composer des poèmes dès l'âge de dix ans. Son génie poétique est reconnu par Li Shangyin (隐赞誉), son oncle maternel[2]. Dans sa jeunesse, Han Wo mène une vie accompagnée de fêtes dans des demeures luxueuses. Ce mode de vie devint une source d’inspiration pour ses poèmes. Sa beauté et son talent séduisent de nombreuses dames. Han Wo a plus tard une attitude légèrement critique envers la vie de cette période et envers son Recueil Xianglian[3].

Carrière politique

En 889, il réussit l’examen impérial et obtient son diplôme de jinshi (lettré accompli)[2]. Il est alors envoyé pour servir dans l’administration militaire de Hezhong. Il est ensuite nommé conseiller impérial de gauche, puis promu conseiller délibérant, et par la suite adjoint au ministre des Finances[4]. Après cela, il devient érudit à l’Académie Hanlin, puis fonctionnaire de bas rang au Secrétariat central[2] et finalement devient vice-ministre de la Défense.

Il gagne la confiance de l’empereur Zhaozong (昭宗) et collabore avec lui contre les eunuques (900-904)[5]. Un coup d’État rétablit l’empereur Zhaozong. Han Wo est alors nommé greffier du Secrétariat impérial et obtient une grande estime. Pendant cette période de guerre, Han Wo suit la cour quand elle part en exil à Fengxiang en 904[4] et il reste fidèle à la dynastie Tang[3]. Il est nommé vice-ministre de la Guerre et rédacteur officiel de l’Académie Hanlin[4]. Il refuse plusieurs le poste de chancelier, que lui offre Zhaozong[1]. En 907, après que Zhu Quanzhong (朱全忠) ait pris le contrôle de la cour impériale (r. 907-912), Han Wo qui refuse de se rallier à lui est rétrogradé au poste d’officier militaire à Puzhou puis relégué officier de à Rongyi et enfin dégradé une nouvelle fois comme officier militaire à Dengzhou (à la frontière entre le Henan et le Hubei)[1]. L'empereur Zhu Quanzhong fait publier un ordre impérial falsifié pour rappeler Han Wo à la cour et le réintégrer[1]. Mais Han Wo, sachant que retourner à la cour est dangereux pour lui, refuse d'y retourner. À soixante-cinq ans, il abandonne ses fonctions et, avec sa famille, part vers Fuzhou pour se réfugier auprès du prince de Min, Wang Shenzhi (en). Il mène une vie rurale à cultiver les terres à l’arrière du temple Longxing sur la montagne Kuishan[3]. C’est pendant cette période qu’il se surnomme lui-même le « bûcheron de la montagne de jade ». Dans le Fujian, les lettrés sont bien accueillis par Wang Shenzhi et son fils Wang Yanbin qui manifestent aussi une attention répétée envers Han Wo. Mais, ce dernier ne s’intéresse pas aux affaires politiques et refuse les invitations. En 908-909, il vit au temple Tianwang (天王), se lie d’amitié avec le vieux moine Yunming (僧蕴明), à qui il offre des poèmes[3].

Vieillesse

Han passe ses dernières années dans le royaume de Min[2]. En 923, il meurt de maladie sans jamais retourner dans la capitale[5]. Il est enterré au mont Kui (葵山)。

Poésie

Dans l’histoire littéraire, Han Wo, adepte du taoïsme, est généralement considéré comme un poète de la période dite tardive des Tang, qui s’étend du début du IXe siècle jusqu’en 907[2]. Il excelle dans la composition de poèmes de cour, souvent empreints d’érotisme, aux vers très raffinés, avec des vers tels que

« … Dans la main, le parfum tendre des mandarines du Jiang
Aux dents, la douce acidité des prunes de Yue[a 4]. »

Sa poésie est remarquée pour sa beauté sensuelle et le Recueil Xianglian (香奁集) a donné son nom au style de poésie xianglian-ti (香奩體)[5] traduit souvent par « style des coffrets à parfums » désignant une poésie reliée à la romance et aux femmes[4]. Han Wo a écrit plus d’un millier de poèmes. Dans la préface de son Recueil Xianglian (香奁集), il dit ceci[3] :

« … Entre 860 et 881, j’ai composé plus de mille poèmes et chansons. Parmi eux, plusieurs centaines sont élégantes et brillantes. Souvent, ils sont récités par les lettrés ou chantés par les musiciens, sur des murs décorés, en petits caractères inclinés, lus en secret par d’innombrables amateurs[a 5]. »

.

Poème

Fenêtre tranquille (幽窗)

Chinois

刺绣非无暇,
幽窗自鲜欢。
手香江橘嫩,
齿软越梅酸。

Traduction libre

Les broderies ne sont pas sans défauts,
Mais à la fenêtre tranquille, la joie est pure.
Dans la main, le parfum tendre des mandarines du Jiang,
Aux dents, la douce acidité des prunes de Yue.

密约临行怯,
私书欲报难。
无凭谙鹊语,
犹得暂心宽。

Avant le rendez-vous secret, la promesse secrète fait peur,
Une lettre privée à vouloir écrire est si difficile.
Sans preuve, bien que connaissant le langage des pies,
Je peux encore un temps apaiser mon cœur inquiet.

Œuvres

  • Recueil Xianglian (香奁集): la majorité des poèmes du Recueil Xianglian ont été écrits avant la révolte de Huang Chao (874-884). Ce recueil est considéré comme la première anthologie d’amour exclusivement dédiée dans l’histoire de la poésie ancienne chinoise[3].
  • Recueil du bûcheron de la montagne de jade (玉山樵人集) : plus de 280 de ses poèmes sont inclus dans Poésie complète des Tang (全唐诗)[1].
  • Des poèmes de Han Wo se retrouvent dans Poésie complète des Tang (全唐诗) dans les volumes de 680 à 683 inclusivement[1].

Notes et références

Notes

  1. En chinois: 南安四贤.
  2. Dans ou près de la capitale Chang'an.
  3. Certaines sources donnent 844 comme date de naissance.
  4. traduction libre de : « 手香江橘嫩 /齒軟越梅酸. (extrait du poème Youchuang (幽窗) »
  5. traduction libre de : « 在860年至881年之间 所著歌诗不啻千首。其间以绮丽得意者,亦数百篇。往往在士大夫之口或乐工配入声律,粉墙椒壁,斜行小字,窃咏者不可胜计 »

Références

  1. (zh) « 韩偓 (Han Wo) », sur Baike.baidu, Pékin,‎ (consulté le )
  2. (ja) Ueki Hisayuki, Uno Naoto et Matsubara Akira, Shijin to Shi no Shōgai (kan Aku) (Poète et vie de poète Kan Aku) - Dictionnaire de la poésie chinoise classique, vol. 1, Tokyo, Taishūkan Shoten, , p. 148-149
  3. (zh) « 晚唐诗人韩偓的传奇人生 (La vie légendaire du poète Han Wo de la fin de la dynastie Tang) - 韩偓 (Han Wo », sur Sohu.com, Hebei,‎ (consulté le )
  4. (zh) « 殷尧藩 », sur Gushiwen.cn,‎ (consulté le )
  5. (ja) Arai Ken, Encyclopédie mondiale (en japonais), Han Wo (Kan Aku en japonais),

Liens externes

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