Hafizullah Amin

Hafizullah Amin
حفيظ الله امين
Fonctions
Président du Conseil révolutionnaire de la république démocratique d'Afghanistan
(chef de l'État)

(3 mois et 11 jours)
Président du Conseil Lui-même
Prédécesseur Nour Mohammad Taraki
Successeur Babrak Karmal
Secrétaire général du comité central du Parti démocratique populaire d'Afghanistan

(3 mois et 13 jours)
Prédécesseur Nour Mohammad Taraki
Successeur Babrak Karmal
Président du Conseil des ministres d'Afghanistan

(9 mois)
Président Nour Mohammad Taraki
Lui-même
Prédécesseur Nour Mohammad Taraki
Successeur Babrak Karmal
Biographie
Nom de naissance Hafizullah Amin
Date de naissance
Lieu de naissance Paghman (Afghanistan)
Date de décès (à 50 ans)
Lieu de décès Kaboul (Afghanistan)
Nature du décès Assassinat
Nationalité afghane
Parti politique Parti démocratique populaire d'Afghanistan

Chefs d'État afghans
Présidents du Conseil des ministres d'Afghanistan

Hafizullah Amin, né le à Paghman et mort assassiné le à Kaboul, est un homme d'État afghan. Il est le deuxième président du Conseil révolutionnaire de la république démocratique d'Afghanistan, le régime communiste afghan, du à sa mort, soit 104 jours. Premier ministre de Nour Mohammad Taraki à partir du , il renverse celui-ci, qui est assassiné, le .

Biographie

Origines et découverte du communisme

Amin est le représentant du Khalk (« le peuple »), tendance radicale du parti et d'ethnie majoritairement pachtoune, et qui combat l'autre tendance le Parcham (« le drapeau ») plus modérée, d'ethnie majoritairement persane. Très jeune, il fut très inspiré des idées modernes et laïques du kémalisme en Turquie. Il découvrira le communisme dans les années 1950.

Arrivée au pouvoir

En septembre 1979, il prend, sans le soutien de Moscou, le pouvoir après l'assassinat de son prédécesseur Nour Mohammad Taraki[1]. Il dirige le pays d'une main de fer[2],[3] ; ainsi des milliers d'opposants politiques, y compris des membres de la tendance Parcham, sont assassinés ou emprisonnés.

Première tentative d'assassinat

Durant le mois de décembre 1979, des agents du KGB intègre la garde nationale présidentielle censée protéger le palais contre de potentielles forces contre-révolutionnaires. Selon le témoignage du général soviétique Valery Vostrotine, l'objectif non déclaré était d'éliminer le gouvernement afghan[4].

Un agent déguisé en cuisinier est alors introduit par le KGB au sein du palais présidentiel de Kaboul avec pour mission d'empoisonner le nouveau président et ses proches collaborateurs. Très populaire au sein des élites afghanes, le Coca-Cola est largement consommé lors du repas, ce qui va sauver la vie du président afghan. Les convives présents au diner furent lourdement intoxiqués mais survécurent grâce aux composés acides présents dans le Coca-Cola et qui, en attaquant le poison, permirent à ce dernier de perdre en létalité[5].

Deuxième tentative et mort

Il meurt assassiné à Kaboul par des agents du KGB[6], le lors de l’opération Chtorm-333 (Bourrasque-333[7]). Il a été tué par le commando Zenit, dépendant du PGU, la principale direction du KGB, qui craignait qu'il ne change de camp et devienne pro-américain[8]. Des Spetsnaz ont débarqué de deux Antonov à l'aéroport international de Kaboul revêtus d'uniformes afghans et, guidés par les agents du KGB, ont « nettoyé » le palais présidentiel et assassiné le président. Une douzaine de Soviétiques y perdirent la vie, dont le colonel Grigori Boïarinov, responsable de l'opération, tué par un tir ami car confondu avec un garde afghan[9].

Nouveau régime et début de la guerre (1979-1989)

Il est remplacé au pouvoir par Babrak Karmal[10]. C'est avec ce changement que va commencer la résistance afghane des Moudjahidines car l'arrivée des Soviétiques était alors vue comme une invasion étrangère du pays.

Notes et références

  1. « • L'ancien président Taraki est mort • Moscou affirme son soutien à M. Amin », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « M. Hafizullah Amin : le véritable "homme fort" de la révolution », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « La guerre civile en Afghanistan », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Afghanistan, la Guerre qui a Changé le Monde, réalisé par Gulya Mirzoeva, écrit par Gulya Mirzoeva, production Point du Jour International, ARTE France, 2014, ISAN 0000-0003-5ED7-0000-Q-0000-0000-X.
  5. Alexandre Adler et Vladimir Fédorovski, Le siècle rouge, (ISBN 978-2-268-07289-0), p. 74
  6. « POINT/L'AVENIR DE L'AFGHANISTAN Quatorze ans de guerre », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « 1979 : l'URSS en Afghanistan, dix ans de sale guerre », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Afghanistan Washington " rejette catégoriquement " les accusations de Kaboul sur l'appartenance de l'ancien président Amin à la C.I.A. », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Renseignements & opérations spéciales, t. 1, Paris, , 189 p. (ISBN 2-7384-7730-5, lire en ligne), p. 172.
  10. « • AFGHANISTAN M. Karmal a pris le pouvoir avec l'aide militaire de l'U.R.S.S. • L'ancien président Amin a été exécuté • Des combats de rue ont eu lieu à Kaboul », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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