Hadendoa
Hadendoa (ou Hadendowa) est le nom d'un groupie nomade du peuple Bedja, connu pour son soutien à la rébellion de Mahdiyyah dans les années 1880 à 1890[1]. La zone historiquement habitée par les Hadendoa se situe aujourd'hui dans certaines parties du Soudan, de l'Égypte et de l'Érythrée.
Étymologie
Selon Roper, le nom Haɖanɖiwa est composé de haɖa (lion) et (n)ɖiwa (clan). D'autres variantes sont Haɖai ɖiwa, Hanɖiwa et Haɖaatʼar (enfants de lionne)[2].
Langues
La langue des Hadendoa est un dialecte du Bedawi[3].
Historique
Les Bedja du sud font partie du royaume chrétien d'Aksoum du VIe au XIVe siècle. Au XVe siècle, Axoum tombe sous l'influence de l'islamisation de la région soudanaise (en) et, bien que les Bedja ne se soient jamais entièrement soumis, ils sont tout convertis à l'islam par le biais de mariages et de contrats commerciaux. Au XVIIe siècle, certains Bedja s'étendent vers le sud, conquérant de meilleurs pâturages. Ils deviennent les Hadendoa, qui, au XVIIIe siècle, forment le peuple dominant du Soudan oriental, en guerre contre la tribu des Bisharin[3].
Des recherches anthropologiques approfondies sont menées sur les tribus égyptiennes à la fin des années 1800 et un certain nombre de crânes de membres de la tribu Hadendoa sont apportés au Royal College of Surgeons pour être mesurés et étudiés[4],[5].
Les Hadendoa sont traditionnellement un peuple berger, dirigé par un chef héréditaire[6], appelé Ma'ahes. L'un des chefs les plus connus est un général mahdiste nommé Osman Digna. Il les dirige lors des batailles, de 1883 à 1898, contre le Soudan anglo-égyptien (le Royaume-Uni et l'Égypte exercent alors une souveraineté conjointe du Soudan)[7]. Ils combattent le carré d'infanterie britannique dans de nombreuses batailles, comme lors de la bataille de Tamai en 1884 et lors de la bataille de Tofrek en 1885[8], et acquièrent une grande réputation pour leur bravoure[9]. Après la reconquête du Soudan égyptien (1896-1898), les Hadendoa acceptent le nouvel ordre sans hésitation[10],[6].
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les Hadendoa s'allient aux Britanniques contre les Italiens.
Dans la culture populaire
- Leurs cheveux soigneusement coiffés leur ont valu le nom de Fuzzy-Wuzzy parmi les troupes britanniques pendant la guerre des Mahdistes, après quoi Rudyard Kipling a écrit le poème du même nom[11].
- Le caporal Jones, un personnage de Dad's Army, fait souvent référence aux "Fuzzy-Wuzzies" lorsqu'il parle de ses exploits dans l'armée de Lord Kitchener.
Voir aussi
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Hadendoa » (voir la liste des auteurs).
- ↑ Martin, Hugh (1899) Kassala: An Historical Sketch in The United Service Magazine, London, William Clowes & Son, , 58– (lire en ligne)
- ↑ E. M. Roper, Tu Bedawie: an elementary handbook for the use of Sudan government officials., Hertford: Stephen Austin and Sons, Ltd., (lire en ligne [archive du ])
- John Lewis Burckhardt, Travels in Nubia: by the late John Lewis Burckhardt, Association for Promoting the Discovery of the Interior Parts of Africa, (lire en ligne)
- ↑ The Journal of the Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland, Royal Anthropological Institute, (lire en ligne), p. 607
- ↑ Reginald Stuart Foole, « The Egyptian Classification », The Journal of the Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland, vol. 16, , p. 370–379 (lire en ligne, consulté le )
- Cet article intègre un contenu d'une publication du domaine public :
(en) « Hadendoa », dans Encyclopædia Britannica , vol. 12, (lire sur Wikisource). - ↑ « Anglo-Egyptian Sudan », sur World Digital Library, Library of Congress (consulté le )
- ↑ S. Monick, « The Political Martyr: General Gordon and the Fall of Kartum », Military History Journal, vol. 6, no 6,
- ↑ W. H. Allen, The Battle of Tofrek, Galloway, , 4th éd. (lire en ligne [archive du ])
- ↑ Wingate, F. R. (June 16, 1923). "The True Story of Osman Dinga". The Graphic.
- ↑ Christopher Hitchens, « A Man of Permanent Contradictions », The Atlantic, (consulté le )
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