Guillon
| Guillon | |||||
| Le pont de Guillon : un pont du XVIe siècle. | |||||
| Administration | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Pays | France | ||||
| Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
| Département | Yonne | ||||
| Arrondissement | Avallon | ||||
| Intercommunalité | Communauté de communes du Serein | ||||
| Statut | Commune déléguée | ||||
| Maire délégué | Jean-Louis Groguenin | ||||
| Code postal | 89420 | ||||
| Code commune | 89197 | ||||
| Démographie | |||||
| Population | 760 hab. (2017 ) | ||||
| Densité | 64 hab./km2 | ||||
| Géographie | |||||
| Coordonnées | 47° 30′ 54″ nord, 4° 05′ 38″ est | ||||
| Altitude | Min. 203 m Max. 328 m |
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| Superficie | 11,94 km2 | ||||
| Élections | |||||
| Départementales | Canton de Chablis | ||||
| Législatives | Deuxième circonscription | ||||
| Historique | |||||
| Fusion | |||||
| Intégrée à | Guillon-Terre-Plaine | ||||
| Localisation | |||||
| Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Yonne
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
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Guillon [ɡɥijɔ̃] est une ancienne commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté. Le , elle devient commune déléguée de Guillon-Terre-Plaine.
Géographie
Guillon est un village bourguignon, situé dans le sud du département de l'Yonne à moins de 2 km de la Côte-d'Or et proche de la Nièvre.
Le centre du village est sur la rive droite du Serein, dans une boucle de la rivière que l'on traverse par un pont de pierre du XVIe siècle.
Hameaux
Courterolles, Perrigny et Montot.
Communes limitrophes
| Montréal | Talcy | Santigny | ||
| Trévilly | N | Vignes | ||
| O Guillon E | ||||
| S | ||||
| Cisery | Savigny-en-Terre-Plaine | Toutry (Côte-d'Or) |
Histoire
La fontaine Sainte-Marguerite est un site archéologique du bronze final III[1],[N 1].
Pendant la guerre de Cent Ans, Guillon fut occupé par l'armée anglaise jusqu'à ce que soit signé entre la Bourgogne et l'Angleterre un traité connu sous le nom de "traité des moutons d'or". La Bourgogne ainsi libérée du joug anglais dut payer 200 000 moutons d'or. Lors de cette transaction, Édouard III séjourna au château de Guillon. Il s'agit de l'un des seuls épisodes historiques liés à ce château.
Par un arrêté préfectoral du , la commune se regroupe avec Cisery, Sceaux, Trévilly et Vignes pour former la commune nouvelle de Guillon-Terre-Plaine au [2].
Économie
Politique et administration
La commune de Guillon fait partie de la communauté de communes du Serein. La communauté de communes adhère au Pays avallonnais (selon la loi Voynet).
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[4]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[5].
En 2017, la commune comptait 760 habitants[Note 1], en évolution de +61,02 % par rapport à 2011 (Yonne : −1,95 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Lieux et monuments
- L'église Saint-Rémy[8]
L'église comporte un chœur de la fin du XIIe siècle, une nef reconstruite au XVe siècle, après un incendie en 1418, ainsi qu'un clocher datant du XIVe siècle.
Le chœur, flanqué à l'extérieur d'une tour massive datant également du XIIe siècle, est soutenu par d'épais contreforts.
On accède à la nef par un portail du XIVe siècle, qui présente un arc plein-cintre surbaissé, encadrant sur le tympan une statue de la Vierge inscrite dans un trilobe. Au-dessus, un arc en ogive embrasse le tout et fait reposer ses extrémités, au niveau de la statue, sur deux têtes saillantes, l'une d'homme, l'autre de femme. L'arc plein-cintre s'appuie de chaque côté sur deux colonnettes à chapiteaux, taillées dans le calcaire rouge.
À l'intérieur, au fond, on trouve les fonts baptismaux, datant du XIIe siècle, et classés monument historique. C'est une cuve massive de pierre dure, taillée à huit pans, et couverte d'une boiserie récente. À la partie moyenne se détachent sur les arêtes et en relief des têtes.
Derrière ces fonts baptismaux se trouve une statue de la Vierge des vignerons, en bois sculpté. Datée du XVIIe siècle, elle porte l'enfant-Jésus sur son bras. Chacun tient un sarment où pend une grappe de raisin rouge. Cette œuvre nous rappelle que jadis, la région était une terre de vignes.
Lors de la restauration du chœur, d'une partie de la nef et des chapelles latérales, en 1992, on a découvert sous du badigeon de fines décorations de frises de couleur sur un fond de ciel étoilé bleu et or. Cette ornementation au-dessus du chœur et sur les pierres des voûtes, datant sans doute du XIXe siècle, a été mise au jour et restaurée.
Les deux vitraux qui éclairent le fond du chœur figurent la vie de saint Rémi, dont la statue de pierre est située au-dessus de la petite porte de l'église.
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Derrière de l'église Saint-Rémi de Guillon.
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La nef de l'église.
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Les fonts baptismaux. -
La Vierge des vignerons.
- Pont du XVIe siècle
Construit au début du XVIe siècle, l'actuel pont à 8 arches fit l'objet de réfections en 1627 et en 1666. Grâce aux finances de la province de Bourgogne, il prend en 1775 son aspect architectural définitif. Il a été restauré en 1755 et 1994.
Les 8 arches, de hauteur et de portée différentes, en font un ouvrage remarquable par son pittoresque, tant dans sa silhouette harmonieuse que dans la palette colorée des matériaux qui le composent.
Ce pont qui se reflète en amont sur le large plan d'eau du Serein est construit en pierres de couleurs différentes : pierre rouge brun sans doute d'extraction locale, pierre grise du type de Chassignelles et pierre blanchâtre du type Anstrude Bierry-les-Belles-Fontaines.
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Vue générale du pont.
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Vue du pont et du Serein en aval.
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Plaque commémorative du pont.
Pseudo-Alésia
Les collines environnant Guillon furent proposées, à la fin du XXe s. et malgré les nombreux travaux archéologiques réalisés à Alise-Sainte-Reine, comme des candidates à l'identification du site du siège d'Alésia, notamment par Bernard Fèvre, carrier de profession et présenté comme un "historien local". Selon Fèvre, employant un argument courant chez les "inventeurs d'Alésia" depuis les années 1960, à l'instar d'André Berthier, le village d'Alise-Sainte-Reine ne correspondrait pas aux descriptions que donne Jules César du lieu de la bataille. Dans son ouvrage[9], s'appuyant sur une lecture personnelle du texte de César, B. Fèvre propose une topographie du siège et répartit virtuellement sur les collines de Guillon les éléments de castramétation césariens. Il affirme (sans travaux archéologiques probants) que les 23 redoutes mentionnées par César sont identifiables dans les environs de Guillon.
B. Fèvre fait notamment remonter les vieux murs se trouvant sur la colline du Montfault aux environs de 1 200 av. J.-C. (soit en réalité 1150 ans avant le siège), date à laquelle Alésia aurait été fondée par Héraclès selon Diodore de Sicile. Les travaux historiques contemporains s'accordent toutefois à considérer qu'on ne peut suivre de manière littérale ces passages de Diodore de Sicile comme une source historique fiable : Diodore se livrait régulièrement à un travail d'historicisation des mythes et d'ancrage des épisodes légendaires de la mythologie grecque dans des paysages tangibles et précis, pour donner corps et matérialité à la légende, selon une démarche qui confine en réalité à l'actualité politique et culturelle de son temps ; il est aujourd'hui largement admis qu'il n'est pas possible, ni pertinent, de chercher à faire coïncider de manière littérale et calquée un ensemble de vestiges matériels ou d'éléments topographiques avec un épisode mythologique remanié a posteriori par les littérateurs de l'Antiquité[10]. Les structures vues par Fèvre comme des témoignages des fortifications sont en réalité documentés par les services locaux d'archéologie comme des épierrements agraires, des vestiges médiévaux ou des éléments plus récents encore[11]. Fèvre développe en outre une interprétation ésotérique de sa découverte, la mettant en rapport avec la légende de l'Atlantide[12]. La localisation d'Alésia à Guillon est reprise par l'auteur Sylvain Tristan[13], selon qui Alésia aurait été l'héritière d'un peuple qui aurait été à l'origine des monuments mégalithiques. Elle ne repose sur aucun constat publié sous l'égide d'un comité de lecture et évalué par la communauté scientifique.
Aucune des hypothèses de B. Fèvre ou de S. Tristan - qui s'appuient en fait sur des réalités géographiques et topographiques voisines et vaguement conformes au texte césarien, ainsi que sur une conception ésotérique et sensationnaliste des éléments du paysage, sans rapport entre eux et sans armature chronologique solide - n'a été confirmée par des travaux archéologiques et des enquêtes stratigraphiques ayant livré les traces d'une opération militaire césarienne à Guillon. En outre, depuis les fouilles franco-allemandes des années 1990 à Alise-Sainte-Reine, ayant abondamment recoupé, précisé et étendu les résultats des fouilles du Second Empire, tout en apportant des documents inédits et concordants, la communauté des archéologues et des historiens professionnels considère qu'il faut situer la bataille d'Alésia à Alise-Sainte-Reine.
Personnalités liées à la commune
- Bernard Fèvre, ardent défenseur de la théorie plaçant le site de la bataille d'Alésia à Guillon.
- Charles François Soisson, militaire des guerres révolutionnaires né à Guillon.
Pour approfondir
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
Notes et références
Notes
- ↑ En 1979 les sites connus du bronze final III ne sont pas très nombreux dans le sud-est de l'Yonne. Ce sont : les Milosiottes à Noyers ; le Gros Chêne à Cry ; le Coin à Argentenay ; le Petit Béru à Tonnerre ; les Roches à La Chapelle-Vaupelteigne ; grottes de Villiers-Tournois à Massangis ; Fontaine Sainte-Marguerite à Guillon ; Cisery ; les Fontaines Salées à Saint-Père-sous-Vézelay ; grotte au Larron à Voutenay-sur-Cure ; grotte de Nermont à Saint-Moré ; grottes et dépôt de fondeur (de métal) à Arcy ; et grotte de la Roche au Loup à Merry-sur-Yonne. Voir Poitout & Mordant 1979, p. 56.
- Notes sur la population
- ↑ Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2020, millésimée 2017, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2019, date de référence statistique : 1er janvier 2017.
Références
- ↑ Bernard Poitout et Claude Mordant, « Les incinérations du Bronze final des Milosiottes à Noyers (Yonne) », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 76, no 2, , p. 55-62 (lire en ligne, consulté le ), p. 56.
- ↑ Patrice Latron, « Arrêté n°PREF/DCL/BCL/2018/2341 du 24-12-18 portant création de la commune nouvelle "Guillon-Terre-Plaine" », Recueil des actes administratifs spécial n°89-2018-122, , p. 112-114 (lire en ligne [PDF])
- ↑ Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 24 décembre 2013.
- ↑ L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- ↑ Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- ↑ Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- ↑ Fiches Insee - Populations de référence de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017.
- ↑ Notice descriptive dans l'église de Guillon
- ↑ Complexe du siège d'Alésia en Terre-Plaine, Association Alexandre Parat, décembre 1997, (ISSN 1159-9359)
- ↑ P. Giovanelli-Jouanna, « Mythe et histoire : l'exemple du livre IV de la bibliothèque historique de Diodore de Sicile », L'information littéraire, 2002-2, p. 6-11.
- ↑ Fontaine 2007, p. 391-396.
- ↑ Fontaine 2007, p. 396.
- ↑ Tristan, Sylvain. Les Lignes d'or. Pourquoi TOUTES les capitales des premières grandes civilisations furent érigées sur ces axes. 2005. Paris: Alphée (ISBN 2-753-80050-2)
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