Gudari Eguna

Gudari Eguna

Gudari Eguna en 2006 à Oiartzun

Observé par Pays basque
Signification Commémoration de 42 membres de l'Eusko Gudarostea fusillés le 28 octobre 1937
Commémoration de 2 membres d'ETA exécutés le 27 septembre 1975
Date 27 septembre et 28 octobre
Lié à Parti nationaliste basque, Gauche abertzale

Gudari Eguna (en basque, Jour du combattant en français) est une commémoration annuelle célébrée au sein du mouvement abertzale. Pour le Parti nationaliste basque, elle a lieu le 28 octobre en mémoire de 42 soldats de l'Eusko Gudarostea fusillés durant la guerre civile espagnole à la prison d'El Dueso (es) à Santoña en 1937. Pour la gauche abertzale, elle est célébrée le 27 septembre en l'honneur de deux membres d'ETA exécutés en 1975.

Histoire

Gudari Eguna est originellement une célébration annuelle en la mémoire de 42 membres de l'Eusko Gudarostea fusillés en 1937. La commémoration a lieu pour la première fois en 1965 à l'initiative du gouvernement basque en exil et de militants du Parti nationaliste basque[1].

Cette appellation a cependant été également utilisée par la gauche abertzale après l'exécution le 27 septembre 1975 de Juan Paredes "Txiki" et Angel Otaegi (es)[2], membres d'ETA para-militaire[3], fusillés à Barcelone en compagnie de trois membres du Front révolutionnaire antifasciste et patriote[4]. Il s'agit de la dernière exécution avant la mort de Franco le 20 novembre 1975.

Les célébrations du 27 septembre ont lieu de manière décentralisée dans plusieurs villes simultanément. A l'image de plusieurs autres commémorations annuelles[5] (Bizkargi Eguna (eu) et Albertia Eguna notamment[6],[7]), elles participent de la construction d'une martyrologie servant à consolider le soutien envers la cause pour laquelle les personnes honorées sont mortes et ont ainsi pu servir à légitimer la poursuite d'actions violentes[8],[9]. Le 27 septembre 2006, trois membres d'ETA cagoulés ont par exemple lu une déclaration lors de la commémoration ayant lieu à Oiartzun[10] clamant leur "engagement à lutter jusqu'à l'indépendance"[11] et que "la lutte armée n'appartient pas au passé mais au présent et au futur"[12]. Des commémorations ont d'ailleurs été régulièrement interdites car étant considérées comme faisant l'apologie du terrorisme[13].

Le chant "Eusko Gudariak" y est traditionnellement entonné[14].

La mémoire des gudaris est également célébrée dans la culture populaire, notamment dans la musique basque[15].

Notes et références

  1. (es) Fernando Molina Aparicio, « "Intersección de procesos nacionales". Nacionalización y violencia política en el país vasco, 1937-1978 », Cuadernos de Historia Contemporánea, vol. 35,‎ , p. 63-87
  2. (es) Rafael J. Álvarez, « 44 años de las últimas ejecuciones del franquismo: "Mi padre era el juez y recibió instrucciones de muy arriba para fusilarlos" », sur El Mundo, (consulté le )
  3. (en) Raúl López Romo et Gaizka Fernández Soldevilla, « From ethnic exclusion to terrorism? The case of radical Basque nationalism », Journal of Iberian and Latin American Studies, vol. 24, no 3,‎ , p. 452
  4. (es) José Antonio Pérez, « Historia (y memoria) del antifranquismo en el País Vasco », Cuadernos de Historia Contemporánea, vol. 35,‎ , p. 41-62
  5. (en) Jesus Casquete, « The Power of Demonstrations », Social Movement Studies, vol. 5, no 1,‎ , p. 54
  6. Mathieu Petithomme, « Commémorer les « gudaris » d’hier pour légitimer la violence d’aujourd’hui:Une étude socio-historique du détournement du Bizkargi et de l’Albertia Eguna au Pays basque », Pôle Sud, vol. 42, no 1,‎ , p. 105–135 (ISSN 1262-1676, DOI 10.3917/psud.042.0105, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Jesus Casquete, « Protest Rituals and Uncivil Communities », Totalitarian Movements and Political Religions, vol. 7, no 3,‎
  8. (en) Jesus Casquete, « Commemorative Calendar and Reproduction of Radical Basque Nationalism », Politics, Religion & Ideology, vol. 14, no 1,‎ , p. 30 (DOI 10.1080/21567689.2012.739968)
  9. (es) Ignacio Olábarri Gortázar, « Euskadi 1960-2011. Dictadura, transición y democracia », Memoria y civilización, vol. 21,‎ , p. 888
  10. (es) « El 'comando Elurra' recogió los fusiles escondidos en el monte Aritxulegi meses después del Gudari Eguna », sur El Correo, (consulté le )
  11. Cécile Chambraud, « Malgré le cessez-le-feu, l'ETA ne renonce pas aux armes », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Valérie Demon, « Au Pays basque, ni l'ETA, ni Madrid ne veulent lâcher du lest », La Croix,‎
  13. Europa Press, « El juez Velasco prohíbe 24 actos del 'Gudari Eguna' », sur www.europapress.es, (consulté le )
  14. (es) Casquete, Jesús, « Gudari Eguna », dans Santiago de Pablo, Jesús Casquete, Ludger Mees et José Luis de la Granja, Diccionario ilustrado de símbolos del nacionalismo vasco, Madrid, Tecnos, , p. 440-443
  15. (es) David Mota Zurdo, « El terrorismo en la música vasca: de los cantautores al rock radical y sus herederos », Araucaria, vol. 24, no 50,‎ , p. 209 (ISSN 2340-2199, DOI 10.12795/araucaria.2022.i50.09, lire en ligne, consulté le )
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