Gu Kuang

Gu Kuang
Naissance
V. 727
Décès
V. 821
Nom dans la langue maternelle
顾况 (Gu Kuang)
Nom de naissance
顧況 (Gu Kuang)
Autres noms
nom de courtoisie : Buweng (逋翁)
pseudonyme : Huayang Zhenyi (华阳真逸) : véritable ermite de Huayang
Nationalité
Activités
Autres activités
Enfant

Gu Kuang (chinois : 顾况 ; chinois traditionnel : 顧況 ; pinyin : Gù Kuàng ; Wade : Ku K'uang), avec le nom de courtoisie Buweng (逋翁) est un haut fonctionnaire, un poète taoïste, un peintre et un critique d’art de la dynastie Tang[1]. Originaire du Yunyang (aujourd’hui Danyang, Jiangsu), les temples taoïstes de cette région jouent un rôle clé dans l’éveil de ses connaissances taoïstes et dans son œuvre. Il est le père du poète Gu Feixiong.

Biographie

La date de naissance de Gu Kuang n’est pas mentionnée dans les archives historiques. Cependant, il est réaliste de dire que Gu Kuang naît autour de 727[a 1],[2] et meurt autour de 821[a 2]. Gu Kuang est issu d’une des quatre grandes familles aristocratiques du Wuxian, la famille Gu qui possède une lignée érudite, confucéenne et prestigieuse, mais la famille a décliné et a un statut modeste au moment de la vie de Gu Kuang.

Dans son enfance, Gu Kuang étudie les écritures bouddhiques auprès de son oncle, le moine Qijue. Avant de passer les examens impériaux, en dehors des études confucéennes, il s’intéresse également aux enseignements du bouddhisme et du taoïsme. Il fréquente de nombreux poètes célèbres et moines-poètes du sud-est de la Chine. Plus tard, il s’installe à Hengshan, dans la région de Haiyan à Suzhou, ce qui explique pourquoi les archives historiques le désignent souvent comme un natif de Haiyan[3].

En 757 sous le règne de Tang Suzong, il obtient le titre de jinshi. Puis, il occupe différentes fonctions comme correcteur des livres, secrétaire impérial, juge-recteur du Tribunal suprême[4], poste d’inspecteur du sel à Yongjia. Puis, vers 785, il est nommé magistrat dans le secrétariat de Han Jin Gong pour la région du Jiangnan[5] avant d’être rétrogadé au poste de sous-préfet du Jiangnan. Deux ans plus tard, en 787, avec l’arrivée au pouvoir de son ami Li Mi (李泌)[a 3] (aussi vu Li Bi comme prononciation), Gu Kuang est nommé rédacteur adjoint à la cour. Il s’attendait à obtenir une haute fonction de la part de Li Mi[6], mais ce n’est qu’après un long moment qu’il a été promu rédacteur en chef[5],[3]. En 789, à la mort de son protecteur Li Mi, il compose un poème satirique critiquant les puissants, 海鸥咏 (Ode à la mouette) (voir le poème plus bas). Ce poème suscite une grande jalousie à son égard. Il est accusé par les autorités judiciaires et rétrogradé au poste d’assistant administratif à Raozhou (en)[5].

En 792, il quitte ses fonctions et se retire avec sa famille sur le mont Mao pour y pratiquer les rituels taoïstes et aussi pour « exercer l’alchimie et vénérer la Grande Ourse. Son corps devient léger comme une plume[a 4]. »[5]. Il y reçoit un certificat taoïste et se donne le titre de véritable ermite de Huayang (华阳真逸)[3]. Par la suite, il voyage fréquemment entre le mont Mao et Haiyan, explorant les régions du Jiangsu, du Zhejiang et du sud de l’Anhui. Vers 797, Gu Kuang perd un fils. Cette même année, alors qu’il a soixante-dix ans, il a un autre fils nommé Feixiong qui deviendra un poète très connu[5] et qui, à son tour, renoncera à la vie séculière pour retourner au mont Mao d’où il venait[7]. Il est dit qu’il qu’en 820, il est encore en vie à l’âge de 94 ans[8]. Par la suite, on ignore ce qu’il advient de Gu Kuang.

* * *

Gu Kuang excelle dans la composition de chansons et de poèmes et il est un très habile dans la peinture de paysages[5]. Il a un tempérament humoristique et ne prête pas attention à son comportement moral[5]. Il écrit des ouvrages tels que Critique de peinture (畫評) (Hua Ping) et Essais littéraires (文論 Wen Lun), mais malheureusement, ces œuvres ont été perdues au fil du temps. Dans le volume Ancien livre des Tang (舊唐書), il est dit que Gu Kuang ose railler les nobles, qu’il est arrogant, exprimant ouvertement ses joies et ses colères, et méprisant les règles et conventions sociales[6].

Poésie

Gu Kuang est un poète important et original qui a vu de ses propres yeux la cruauté des guerres, la corruption politique et les souffrances de la société. Ses poèmes ne craignent pas d’utiliser un langage populaire. Ils sont simples, accessibles et fluides, héritant de la tradition réaliste de Du Fu. Gu Kuang, dans la création poétique, met l’accent sur la fonction sociale de la poésie. Il est considéré comme un pionnier du mouvement des nouveaux poèmes yuefu.

Dans Poésie complète de la dynastie Tang (全唐诗), deux cent trente-neuf poèmes de Gu Kuang sont enregistrés dans les volumes 264, 265, 266, 267.

Poème

Ode à la mouette (海鸥咏)

Chinois

万里飞来为客鸟,
曾蒙丹凤借枝柯。
一朝凤去梧桐死,
满目鸱鸢奈尔何.

Traduction libre

Venu de l'exil, un oiseau migrateur
Protégé par le phénix qui lui prête ses branches.
Un jour, le phénix partit, le sterculier mourut,
Et voilà que les rapaces envahissent la vue. Que faire ?

Notes et références

Notes

  1. Il est estimé sur la base de recherches sur l’année de naissance de son fils Gu Feixiong, que Gu Kuang serait né vers la 15e année de l’ère Kaiyuan (727).
  2. Dans le "Recueil de Huayang" de Gu Kuang (顧況, 華陽集) compilé par ses descendants à la première année de l’ère Tongzhi (856), il est indiqué que Gu Kuang « est décédé à l’âge de 94 ans », corrigeant ainsi l’ancienne affirmation selon laquelle il serait mort à 90 ans.
  3. À l’origine, alors que Li Mi (Li Bi) était en exil dans la région au sud du Yangtsé, il avait formé avec Liu Hun et Gu Kuang une amitié transcendant les conventions mondaines, passant leur temps à composer des poèmes dans la quiétude libre
  4. traduction libre de : « 炼金拜斗,身轻如羽. »

Références

  1. (zh) plusieurs contributeurs, 中国大百科全书 (Encyclopédie de Chine), 中国大百科全书出版社,‎
  2. (zh) Zhao Changping, « 关于顾况生平的几个问题 (Quelques questions sur la vie de Gu Kuang — Débat avec M. Fu Xuancong) », 苏州大学学报 (Journal de l’Université de Suzhou), vol. 1,‎
  3. (zh) « 顾况 (Gu Kuang) », sur Baike.baidu, Pékin,‎ (consulté le )
  4. 顧非熊 (Gu Feixiong)
  5. (zh) Xin Wenfang, 唐才子传 ; 顾况传(Biographies des Talents de la Dynastie Tang); Biographie de Gu Kuang,‎
  6. (zh) Liu Xu劉昫, Ancien livre des Tang 舊唐書 (Jiu Tang Shu),‎
  7. (en) Stephen Owen, The Late Tang: Chinese Poetry of the Mid-Ninth Century (827–860), vol. 264, Harvard University Asia Center, , 608 p.
  8. (zh) Xin Wenfang, 唐才子传 ; 顾况传(Biographies des Talents de la Dynastie Tang); Biographie de Gu Kuang, vol. 2,‎

Liens externes

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