Girard la Pucelle
| Évêque de Coventry et Lichfield (d) Diocèse de Coventry et Lichfield (d) | |
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| à partir de | |
Richard Peche (en) Hugh Nonant (en) |
| Naissance | |
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Évêque catholique (à partir du ), canoniste, prêtre catholique |
| A travaillé pour | |
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| Consécrateurs |
Richard of Dover (en), Reginald Fitz Jocelin (en), Baudouin de Forde, Pierre de Leia, Waleran (en) |
Girard la Pucelle ou Girard Pucelle[1] (en latin Girardus Puella) est un clerc du XIIe siècle, professeur de droit canon à l'Université de Paris et à l'école cathédrale de Cologne, évêque de Coventry[2] à la fin de sa vie, mort dans cette ville le .
Carrière
Il était sûrement originaire du domaine anglo-normand, mais on ne sait s'il est né en Angleterre ou en Normandie. Il enseigne le droit canon à Paris avant 1156. Il est lié à l'archevêque Thomas Becket avant l'exil de ce dernier en France en novembre 1164, et a reçu de lui ses premiers bénéfices ecclésiastiques. Il est un ami proche de Jean de Salisbury, et à Paris, il a comme élèves (entre autres) Raoul le Noir et Gautier Map.
Début 1166, il quitte Paris pour Cologne à l'appel de l'archevêque Renaud de Dassel (chancelier de l'empereur Frédéric Barberousse). Le roi Louis VII se plaint fort de cette défection. Mais de plus l'archevêque de Cologne est à l'instigation d'un schisme contre le pape Alexandre III, reconnu par les rois de France et d'Angleterre, et qui a excommunié l'empereur germanique et son chancelier. Jean de Salisbury proteste auprès de son ami, et refuse de le suivre. En 1167, Girard écrit à Thomas Becket pour réaffirmer sa loyauté envers lui, et il l'informe des événements en Allemagne. Il enseigne pendant cette période le droit canon à l'école cathédrale de Cologne.
En 1168, il quitte Cologne pour l'Angleterre, et prête serment au roi Henri II. Cependant, ce comportement n'a pas valeur de rupture avec Thomas Becket, puisque la même année ce dernier intervient auprès d'Alexandre III pour obtenir son absolution après son association avec le schisme, ce que le pape accorde à condition qu'il renonce au bénéfice qu'on lui a donné en Allemagne ; ensuite le pape et l'archevêque Becket intercèdent pour lui auprès du roi Louis VII.
En 1170, Girard tente de ménager une rencontre entre Thomas Becket et deux dignitaires ecclésiastiques proches d'Henri II : Geoffroi Ridel, son chancelier, archidiacre de l'Église de Canterbury (l'« archidiabolus » selon les partisans de Becket), et Froger, son aumônier, évêque de Sées. Jean de Salisbury reproche lourdement à Girard son association avec l'excommunié Ridel et le met solennellement en garde sur le fait qu'il n'obtiendrait pas une seconde fois sa réconciliation avec l'Église. Le de cette année, Thomas Becket redébarque en Angleterre, et le il est assassiné en pleine cathédrale de Canterbury par quatre chevaliers de l'entourage d'Henri II.
Vers cette époque, Girard semble avoir repris son enseignement à Paris. De 1174 à 1183, il signe cinquante-six fois comme témoin des Actes du nouvel archevêque de Canterbury, Richard de Douvres (ce qui représente environ un quart des Actes conservés), et il figure ordinairement comme premier des signataires. Début 1178, il se trouve à Rome avec Pierre de Blois, représentant l'archevêque dans une dispute avec les moines de l'abbaye Saint-Augustin de Canterbury. Le pape Alexandre III apprécie fort la très grande érudition de Girard, qui lui a par ailleurs été recommandé par son légat en France, Pierre de Saint-Chrysogone ; le , il lui accorde de percevoir in absentia ses bénéfices anglais pendant quatre ans (premier exemple d'exemption de résidence pour un professeur bénéficier), et le il lui rend ses bénéfices allemands.
En mars 1179, Girard assiste au troisième concile du Latran comme représentant de l'archevêque de Canterbury ; il y défend le cas de Bertram, un chanoine de Cologne qui a sans doute été son élève, nommé archevêque de Brême et Hambourg par l'empereur en 1178 dans des conditions qui ne semblaient pas canoniques, et finalement transféré dans le diocèse de Metz en 1180. Il est probable que Girard enseigne ensuite une nouvelle fois, pendant une courte période, à Cologne. Il est de retour en Angleterre avant septembre 1181.
Il est élu évêque de Coventry en mai ou juin 1183, et est consacré le suivant à Canterbury. Il meurt à Coventry dès le , dans des conditions qui paraissent suspectes à certains[3].
Girard la Pucelle paraît avoir été très célèbre en son temps, et les témoignages de Jean de Salisbury[4], du pape Alexandre III ou de son légat Pierre de Saint-Chrysogone attestent que c'était un homme d'une vaste culture. On connaît plusieurs de ses élèves, et de nombreux ouvrages ou gloses de droit canon se réfèrent à ses opinions. Cependant on n'a conservé directement aucun ouvrage de sa main. Il était paraît-il l'auteur d'une Summa super decretalia, mais en tout cas elle n'est pas conservée.
Bibliographie
- Stephan Kuttner et Eleanor F. Rathbone, « Anglo-Normand Canonists of the Twelfth-Century », Traditio 7 (1949-51), p. 279-358 (part. 296-303).
- Johannes Fried, « Gerard Pucelle und Köln », Zeitschrift für Rechtsgeschichte (Kanonistische Abteilung) 99 (68), 1982, p. 122-135.
- Charles Donahue, « Gerard Pucelle as a Canon Lawyer : Life and the Battle Abbey Case », in Richard H. Helmholz, Paul Mikat, Jörg Müller, Michael Stolleis (dir.), Grundlagen des Rechts : Festschrift für Peter Landau zum 65. Geburtstag, Paderborn, 2000, p. 333-348.
- Charles Donahue, article « Gerard Pucelle (d. 1184) » dans l'Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
Notes et références
- ↑ Ou Gérard la Pucelle.
- ↑ Diocèse « de Lichfield » jusqu'en 1075, puis « de Chester » jusqu'en 1102, « de Coventry » jusqu'en 1228, « de Coventry et Lichfield » ensuite.
- ↑ Gervais de Cantorbéry affirme qu'il fut empoisonné.
- ↑ Voir notamment les lettres 191, 194, 213, 285 de cet écrivain.
Liens externes
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