Giovanni Ponticelli
Giovanni Ponticelli est un peintre italien né vers 1829 à Naples, où son activité est concentrée entre 1855 et 1877. Il meurt sans doute dans la même ville en 1880 ou 1881.
Il peint principalement des huiles sur toiles, des sujets religieux, des scènes historiques et des scènes de la vie quotidiennes. Il réalise trois rideaux de scènes de théâtre et une tapisserie.
Bien qu’il ait atteint une certaine notoriété durant sa période active, un siècle et demi après sa mort aucune notice ou ouvrage biographique ne lui a été consacré, et aucun catalogue exhaustif de ses œuvres n'a été publié.
Quelques-unes sont conservées dans des musées nationaux italiens, les autres font partie de collections privées. Entre 1995 et 2024, un peu plus de vingt toiles ont été proposées dans les ventes aux enchères publiques, principalement en Italie.
Biographie
Giovanni Ponticelli est né vers 1829 à Naples. Aucune information se rapportant à ses origines familiales et à son enfance n’a pu être consultée[a].
Carrière artistique
Il étudie à l'Académie des Beaux-Arts de Naples. Son professeur est Filippo Palizzi. Ses thèmes de prédilection et son style évoluent tout au long de sa carrière. D’abord intéressé par les sujets religieux, il présente trois toiles à la Mostra Borbonica (Exposition des Bourbons) de 1855: La parabola delle dieci vergini (La Parabole des dix vierges), La gran madre di Dio (La Grande Mère de Dieu), La SS. Vergine col Bambino e San Giuseppe (La Très Sainte Vierge à l’Enfant et Saint Joseph) ; en 1859 il expose S. Elisabetta regina d’Ungheria che visita un tugurio (La Visite de sainte Élisabeth, reine de Hongrie, dans une masure)[1],[2].
Son style évolue, tout comme la société italienne durant la période de l’unification italienne. Il peint des sujets historiques, empreints de réalisme, comme : Un garibaldino ferito che racconta le sue gesta a due giovanetti (Un Garibaldien blessé qui raconte ses exploits à deux jeunes hommes), qu’il présente à l’ Esposizione Nazionale di Firenze (Exposition nationale de Florence) en 1861. Il est ensuite intéressé par le mouvement École de Resìna dont le programme consistait à représenter la réalité telle que perçue au premier regard, contrairement à l’académisme qui alors dominait le milieu artistique napolitain[2].
Il participe à de nombreux Salons. Les œuvres présentées sont des sujets historiques ou des scènes de la vie ordinaire, comme : La convalescenza del Cavaliere Baiardo (La convalescence du chevalier Baiardo), 1867, Naples, Administration provinciale ; Il popolo di Andria che insorge contro le bande papaline capitanate dal cardinleVitelli (Le peuple d'Andria se soulevant contre les troupes papales menées par le cardinal Vitelli), à Milan, 1872; L’entrée du cardinal Ruffo à Naples en 1799 (actuellement conservé au Museo di San Martino de Naples ; La sparata del vino nuovo (Dégustation du vin nouveau), conservé à la Galerie municipale d'art moderne et contemporain de Turin; en 1877, il expose à Naples Il vizioso (Le Vicieux) et La casa del rigattiere (La Maison du brocanteur), qui sont appréciés du public:
« tous deux d'une grande qualité et très admirés lors de l’exposition[1],[2]. »
G. Ponticelli a également réalisé diverses œuvres peintes pour plusieurs salles de spectacle, dont une tapisserie[b], pour un des théâtres de Salerne[Lequel ?]; des rideaux de scène: Théâtre Bellini de Naples, en collaboration avec Pasquale Di Criscito (it) ; le Défi de Barletta, théâtre communal de Corato, et enfin le plus connu, celui du théâtre Marrucino de Chieti en 1875, composition représentant le Triomphe de Caius Asinius Pollio[3], réalisé en collaboration avec son élève Ciro Punzi.
L’écrivain napolitain Amilcare Lauria (it) le décrit en ces termes:
« Cette immense toile, large de 1 500 palmes (environ 110 mètres) et longue de 36 palmes (environ 2,70 m.) [c], peut aisément être divisée en deux parties distinctes: le spectacle et les spectateurs. La première comprend le char triomphal avec le triomphant, les prêtres, les licteurs et les prisonniers sur des éléphants; la seconde contient plus de 300 figures de personnes applaudissant, certaines sur les portiques d'une haute basilique, la plupart autour et derrière le char triomphal. Il ajouta : c'est une scène majestueuse et solennelle, tout à fait romaine ! Vicoli décrit le peintre comme un maître de l'art et de l'œuvre : une belle peinture plutôt qu'un rideau[4],[d]. »
En avril 1876, Ponticelli assiste à l’installation et à l’inauguration du rideau, accompagné de son élève Ciro Punzi. Les personnes présentes (le public), apprécient l’œuvre. L’artiste les en remercie[4].
Mort
Ponticelli meurt à Naples, probablement en 1880 ou 1881.Toutefois, l’année de sa mort est incertaine (tout comme celle de sa naissance) , car les sites de ventes aux enchères mentionnés précédemment indiquent, selon le cas : 1877[5], 1880[6] ou encore 1889[7]. Cette incertitude résulte probablement du fait qu’aucune biographie détaillée de Giovanni Ponticelli n’ait été publiée à ce jour.
Postérité
La plupart de ses œuvres font partie de collections privées, quelques-unes appartiennent à des musées. Au XXIe siècle, certaines sont proposées dans les ventes aux enchères organisées par artnet[5], MutualArt (en)[6], artprice[7]. Les prix d’adjudication sont compris entre quelques centaines et quelques milliers d’euros. Les ventes se déroulent le plus souvent en Italie. Entre 1995 et 2024, un peu plus de vingt toiles ont été proposées dans les ventes aux enchères publiques[7].
Liste des œuvres
Cette liste n’est pas exhaustive, aucun catalogue complet n’ayant été publié à ce jour[e].
Sujets religieux (période 1855-1860).
- La parabola delle dieci vergini (La Parabole des dix vierges), 1855[2].
- La gran madre di Dio (La Grande Mère de Dieu),1855[2].
- La SS. Vergine col Bambino e San Giuseppe (La Très Sainte Vierge à l’Enfant et Saint Joseph), 1855[2].
- La Visita di Santa Elisabetta, regina d'Ungheria (La visite de sainte Élisabeth, reine de Hongrie), 1859[2].
Sujets historiques (à partir de 1860).
- Un garibaldino ferito che racconta le sue gesta a due giovanetti (Un Garibaldien blessé qui raconte ses exploits à deux jeunes hommes), 1861[2].
- La convalescenza del Cavaliere Baiardo (La convalescence du chevalier Baiardo), huile sur toile, 77cm × 103cm, 1867[8],[2],[9].
- Due soldati in combattimento (Deux soldats au combat), huile sur toile, 30cm × 31cm, 1868[10].
- Il popolo di Andria che insorge contro le bande papaline capitanate dal cardinaleVitelli (Le peuple d'Andria se soulevant contre les troupes papales menées par le cardinal Vitelli), 1872[1],[11].
- Giovinetti alla battaglia (Jeunes au combat), huile sur panneau, 14cm × 25cm,1872[12].
- L’entrata del Cardinal Ruffo in Napoli nel 1799 (L’entrée du cardinal Ruffo à Naples en 1799), conservé au Museo di San Martino, Naples, date (?)[2].
Sujets divers
- Una confidenza d’amore (Une confidence amoureuse), 1862[2].
- Idillio (Idylle), huile sur toile, 59cm × 91cm, 1865[13].
- Il vizioso (Le Vicieux), 1877[1],[2].
- La casa del rigattiere (La Maison du brocanteur), 1877[1],[2].
- La sparata del vino nuovo (Dégustation du vin nouveau), conservé à la Galerie municipale d'art moderne et contemporain de Turin, date 1877[2].
- Natura morta (Nature morte), huile sur toile, 33cm × 47,5cm, 1875[14].
- Paggio (Page), huile sur papier, 26cm × 16cm, date (?)[15], (œuvre présentée dans la section « Galerie » de l'article).
Attributions
- Saint Georges et le dragon, Plume et encre noire sur papier vergé ivoire, 31,4 × 21,9, date (?), conservé au Art Institute of Chicago[16].
- Alla ricerca di pulci (A la recherche des puces), date (?), attribué à G. Ponticelli, huile sut toile, 29,2cm × 21cm[17],[5].
- Portrait anonyme (représente un homme âgé), huile sur bois, 24cm × 20,5cm, daté 1813[f],[18] (tableau présenté dans la section « Galerie » de l'article).
Rideaux de scène et Tapisserie (Théâtres)
- Théâtre Bellini de Naples, rideau de scène, (Titre (?), en collaboration avec Pasquale Di Criscito (it) , date (?)[4]
- Le Défi de Barletta', théâtre communal de Corato, rideau de scène, date (?)[4]
- Triomphe de Caius Asinius Pollio, Teatro Marrucino, Chieti, rideau de scène, 1875[4] (le rideau est présenté dans la section «Galerie» de l’article).
- Tapisserie d’un des théâtres de Salerne,Titre (?), création de la composition (personnages, dessins, couleurs…), date (?)[4]
Galerie
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Deux soldats au combat, huile sur toile, 30cm × 31cm, 1868.
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Page portant un gilet vert, huile sur papier, 26cm × 16cm, date (?).
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Portrait anonyme représentant un vieil homme, attribué à G.Ponticelli[g]
Source
- (it) Angelo de Gubernatis, Dizionario degli artisti italiani viventi, pittori, scultori e architetti, Tipi dei successori Le Monnier, Firenze, , 640 p. (lire en ligne), passage cité p. 385 (numérisé le par Université de Harvard le 23 mai 2008.
Notes et références
Notes
- ↑ Aucun biographe ne semble s’être intéressé à Giovanni Ponticelli, bien que celui-ci ait connu une certaine notoriété, tant pour certaines de ses toiles que pour avoir réalisé plusieurs œuvres commandées par des organismes publics (tapisserie et rideaux de scène de théâtres de plusieurs villes italiennes) entre 1855 et 1877, période durant laquelle il a régulièrement exposé ses œuvres dans les Salons organisés en Italie et en France (Précision en cas d'éventuelle mise à jour ultérieure: date de rédaction de la présente note le ).
- ↑ "La tapisserie d’un des théâtres de Salerne": Ponticelli a créé la composition (personnages, dessins, couleurs…)
- ↑ "Palme": il s’agit de l’unité de mesure de la Rome antique (palme = paume d’une main), mesurant 7,4 cm. Remarque: les dimensions indiquées par l’auteur (environ 110 mètres ! x 2,70 m.!) ont été reprises, même si elles ne semblent pas être conformes à la réalité. Sur l'image insérée dans la section "Galerie" de cet article, on peut constater que le rideau est presque carré (mais une citation ne doit pas être modifiée).
- ↑ Texte en italien : «Il pittore napoletano Giovanni Ponticelli, noto per aver dipinti anche i sipari di Corato con la Disfida di Barletta e un arazzo persiano per quello di Salerno, nel 1875 venne chiamato per la confezione del sipario di Chieti che avrebbe dovuto raffigurare il Trionfo di Asinio Pollione di cui il Lauria scrisse: Tutta questa enorme tela di ben 1500 palmi larga e lunga per 36, può ben dividersi in due distinte parti, lo spettacolo e i spettatori. Abbraccia la prima il carro trionfale col trionfatore, i sacerdoti, i littori, e i prigionieri sugli elefanti; stanno nella seconda più che 300 figure di popolo plaudente, una parte sui portici di una elevata basilica, la massima intorno, e dietro il carro trionfale. Aggiungendo poi a commento: maestosa e solenne scena è cotesta, e propriamente romana!. Il Vicoli descrisse il pittore padrone dell'Arte e l'opera: bellissimo quadro piuttosto che sipario.
- ↑ Aucun catalogue complet des œuvres de G. Ponticelli « à ce jour » : le (précision en vue d’une éventuelle mise à jour ultérieure).
- ↑ Cette toile semble avoir été attribuée à tort à Giovanni Ponticelli, car celui-ci est né vers 1829.
- ↑ Voir commentaire à propos de cette toile datée de 1813, section « Liste des œuvres – Attributions ».
Références
- Angelo de Gubernatis 1889, p. 385.
- Istituto Matteucci : Ponticelli Giovanni. Consulté le .
- ↑ Storia. Il Teatro Marruccino. Note : Il Teatro Marruchino (Le théâtre Marruchino) est le troisième présenté théâtre présenté sur la page. Une photo du rideau, visible sur toute sa longueur, permet de distinguer les détails de l’ensemble. Consulté le
- Site de la Province de Chieti: (it) « Pittura su telo, vetro e stoffa (Peinture sur toile, verre et tissu) », sur provincia.chieti.it, (consulté le ).
- artnet. Giovanni Ponticelli. Consulté le
- MutualArt. Giovanni Ponticelli. . Consulté le
- artprice. Giovanni Ponticelli.. Consulté le .
- ↑ G.Ponticelli. I cavalier Bajardo convalescente, 1867.. Consulté le .
- ↑ (en) A. Cerasuolo. The Lining of Paintings on Canvas in Naples. La référence à G. Ponticelli et la reproduction du tableau La convalescenza del Cavaliere Baiardo figurent p.42 du texte (page 5 du PDF). Consulté le .
- ↑ G.Ponticelli. Due soldati in combattimento, 1868.. Consulté le (présenté dans la section « Galerie »).
- ↑ Galerie d’art Berardi, Rome: notice de présentation de l’artiste mentionnant la toile Il popolo di Andria che insorge contro le bande papaline capitanate dal cardinaleVitelli : G. Ponticelli. Pittore.. Consulté le .
- ↑ G. Ponticelli. Giovinetti alla battaglia., Consulté le .
- ↑ Vente aux enchères, Maison Errico casa d’Aste, Naples : G.Ponticelli.Idillio, 1865.. Consulté le 8.
- ↑ Site artnet : G.Ponticelli. Natura morta, 1875.. Consulté le .
- ↑ Maison de vente Invaluable : G.Ponticelli. Paggio.. Consulté le .
- ↑ G.Ponticelli. Saint Georges et le dragon, Art Institute of Chicago.. Consulté le .
- ↑ Site artnet: G.Ponticelli. Alla ricerca di pulci. Consulté le .
- ↑ Giovanni Ponticelli.. Consulté le .
Liens externes
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