Georges Hénocque
| Naissance | |
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| Décès |
(à 88 ans) Paris ou 5e arrondissement de Paris |
| Sépulture | |
| Nom de naissance |
Georges Jean-Baptiste Hénocque |
| Surnom |
L'as des aumôniers militaires |
| Nationalité | |
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| Lieux de détention | |
| Distinctions | |
| Archives conservées par |
Service historique de la Défense (GR 16 P 289791, AC 21 P 570321) |
Georges Hénocque (1870-1959) est un aumônier militaire catholique français qui a exercé son sacerdoce sur le front durant la Première Guerre mondiale, puis à l'école militaire de Saint-Cyr, et qui a été résistant déporté pendant la Seconde Guerre mondiale.
Biographie
Il naît le à Amiens, d'un père tourneur en métaux et d'une mère repasseuse[1].
En 1890, il est « étudiant ecclésiastique » au séminaire de Saint-Riquier, et à ce titre il est dispensé de service militaire[2].
Devenu prêtre, ses nominations le conduisent à Berck (1895), Amiens (1895), Oissy (1897), Montdidier (1906), Amiens (1911) puis Saint-Sauveur (de 1911 au début de la guerre de 1914-1918)[2],[3].
Première Guerre mondiale
L'abbé Hénocque est mobilisé en août 1914 en qualité d'aumônier divisionnaire dans le 2e corps d'armée, dont il devient aumônier des brancardiers de corps[3].
Sa conduite héroïque et son dévouement vis-à-vis des soldats au combat lui valent trois blessures[4], douze citations, la croix de guerre et la Légion d'honneur[3],[5], et les poilus lui décernent le titre d’« as des aumôniers militaires »[6],[7],[8].
Aumônier de Saint-Cyr
De 1921 à 1939, il est responsable de l'aumônerie de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr [9].
Seconde Guerre mondiale
En 1944, il dessert la paroisse d'Enghien-les-Bains. Ses prises de position publiques ouvertement anti-allemandes provoquent sa convocation à la Gestapo du 11 rue des Saussaies le [10] et son arrestation à la suite de la confirmation de ses propos.
Il est ensuite interné à la prison de Fresnes puis déporté en Allemagne par le convoi du (Convoi des 57 000) à Buchenwald puis à Dachau, où il poursuit sa mission d'aumônier, ce qui l'amène à échapper de justesse à la mort[6].
Il est officiellement reconnu déporté résistant du au par les autorités françaises[11],[12].
Fin de vie
Il cesse son activité pastorale en 1959[13] et meurt à Paris le au 277bis rue Saint-Jacques (une des adresses de l'hôpital du Val-de-Grâce)[14],[15].
Il est inhumé au cimetière de Gentilly[16].
Ouvrages
- Antoine Redier et Georges Hénocque, Les Aumôniers militaires français, 496-1939, Paris, Flammarion, , 254 p. (OCLC 459717504, BNF 32560279, présentation en ligne)
- Georges Hénocque, Les Antres de la bête... Fresnes, Buchenwald Dachau, Paris, G. Durassié, , 253 p. (OCLC 494262504, BNF 32236672, présentation en ligne)
Distinctions
Décorations
- Grand officier de la Légion d'honneur (décret du [17]), plaque et décoration remises par le colonel honoraire Alfred Jacobson le [17] ; chevalier en 1915, officier en 1920, commandeur en 1946[17],[3]
- Croix de guerre -, palme d'argent (11 citations dont 3 à l'ordre de l'armée)[18],[19]
- Croix de guerre - (2 citations dont 1 à l'ordre de l'armée)[19]
- Médaille de la Résistance française avec rosette (décret du 31 mars 1947)[20]
- Insigne des blessés militaires (trois blessures de guerre)[19]
- Croix de guerre (Belgique)[21]
Prix et médaille
- En 1948, l'Académie française lui décerne son prix d'histoire Général-Muteau[22]
- En 1951 il reçoit en Sorbonne la Grand-croix de la Fédération française du dévouement[4]
Odonymie
- Par délibération municipale du , une rue d'Amiens est baptisée à son nom[13]
- Une rue d'Enghien-les-Bains porte également son nom[23]
- Depuis 1968, son nom est donné à une place du 13e arrondissement de Paris[24],[25]
Notes et références
- ↑ Archives de la Somme, « État civil - Amiens : 1870 - Naissances », Acte de naissance de Georges Jean-Baptiste Hénocque (avec report décès), 5MI_D227, sur archives.somme.fr (consulté le ), p. 38.
- Archives de la Somme, « Registres matricules (1880-1921) : Hénocque Georges Jean-Baptiste (classe 1890-Amiens, matricule 807, p2/2) », sur archives.somme.fr (consulté le ).
- Paul Tillette de Mautort et al., Le clergé picard et l'ordre de la Légion d'honneur : contribution à l'histoire contemporaine du diocèse, F. Paillart, , 70 p. (OCLC 944700103, BNF 31470298, lire en ligne), p. 61.
- « Le clergé à l'honneur », La Croix, , p. 5 (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « La Grande guerre du XXe siècle », sur Gallica, (consulté le )
- R. G. Grivel Delillaz, Comité d'action de la Résistance, « La voix du souvenir : L'abbé Hénocque » [PDF], N° 249, sur www.fondationresistance.org, La Voix de la Résistance, (consulté le ), p. 13-15.
- ↑ « Les auxiliaires : Au Tableau d'Honneur – L'abbé Hénocque cité à l'ordre du jour de sa division », sur gallica.bnf.fr, Dieu et Patrie, (consulté le ) : « Hénocque (Georges), aumônier militaire du Groupe de Brancardiers Divisionnaire, [...servant] d'abord en Argonne et surtout en Woëvre, [...] se dépense jour et nuit dans les postes de secours et jusque dans les tranchées de première ligne, encourageant les blessés et exaltant le courage de tous », p. 575.
- ↑ Selon le documentaire De Verdun aux plages du débarquement... Traces de guerre, diffusé le sur France 3 (émission Histoire immédiate), lorsque des cadavres de soldats étaient trop ensevelis ou démembrés pour être exhumés, Georges Hénocque bénissait la terre sous laquelle ils étaient enfouis.
- ↑ Liam Libert, Geneanet, « Georges Jean Baptiste Hénocque », sur gw.geneanet.org (consulté le ).
- ↑ Yvon Bertorello et Grégoire Mabille, Les Aumôniers militaires, Fleurus, (ISBN 978-2-7289-2685-5, lire en ligne)
- ↑ Archives de la Somme, « Registres matricules (1880-1921) : Hénocque Georges Jean-Baptiste (classe 1890-Amiens, matricule 807, p1/2) », sur archives.somme.fr (consulté le ).
- ↑ Mémoires des hommes, « Seconde Guerre mondiale : Georges Jean Baptiste Hénocque, déporté résistant », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
- Amiens hier et aujourd'hui, « Rue de l'Abbé Hénocque : Délibération du 29 juillet 1960 », Source : Arch. municipales d'Amiens, sur jehan.sauval.free.fr (consulté le ).
- ↑ Paris Archives, « 1959, Décès, 05 : Hénocque » (Acte de décès), 5D 298, sur archives.paris.fr (consulté le ), p. 23.
- ↑ Il était alors domicilié 23 square des Peupliers dans le 13e arrondissement.
- ↑ « (Plan du cimetière de Gentilly) » [PDF], sur www.colleensparis.com, (consulté le ).
- « Cote 19800035/293/39357 », base Léonore, ministère français de la Culture.
- ↑ Georges Raynaud et Françoise Pernot (recherches), « KL Buchenwald – Kommando Rebstock : Témoignage de Georges Raynaud (1944-1945) » [PDF], sur mahnmalkoblenz.de (consulté le ) : « L’abbé Hénocque, aumônier de St Cyr, est magnifiquement courageux », vues 6, 17, 66.
- Ensemble, ils ont libéré la France: 1940-1945, FeniXX, (ISBN 978-2-402-34251-3, lire en ligne)
- ↑ « Rechercher dans les bases nominatives », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
- ↑ « Abbé Hénocque : [devant l'église St Augustin, le ] » (Photographie de l'abbé avec ses médailles pendantes), sur gallica.bnf.fr (consulté le ).
- ↑ « Georges Hénocque (1870-1959) : Prix général Muteau », sur Académie française, (consulté le ).
- ↑ Office de tourisme et des congrès, « Plan de ville : Enghien-les-Bains » [PDF], sur enghienlesbains-tourisme.fr (consulté le ).
- ↑ « Préfecture de Paris : Attribution du nom de « Abbé Georges Hénocque » à la place actuellement dénommée place des Peupliers (13e arrondissement) », Bulletin municipal officiel de la ville de Paris, , p. 456 (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Ville de Paris, « Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris - Séance du 6 juillet 1967 », sur Gallica, (consulté le )
Voir aussi
Liens externes
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative aux militaires :
- Ressource relative à la vie publique :
- Correspondance avec Jacques Péricard
- Clémence Moalli, La déportation des ecclésiastiques et séminaristes catholiques exerçant leur apostolat en France durant la Seconde Guerre Mondiale (Mémoire de Master 2 Histoire), Université de Caen Normandie, (HAL dumas-03337023, lire en ligne [PDF])
- Photographie de Georges Hénocque (1927)
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