Georges-Henri Pointet
| Georges-Henri Pointet | |
| Naissance | Neuchâtel |
|---|---|
| Décès | (à 36 ans) massif du Touar près de Toulon |
| Nationalité | suisse, puis française (1944) |
| Cause défendue | antifascisme |
| Organisation | Forces françaises libres |
| Profession | enseignant de littérature |
Georges-Henri Pointet est un antifasciste suisse, naturalisé français, né le à Neuchâtel et mort le 23 août 1944 dans le massif du Touar, près de Toulon.
Biographie
Origines et famille
Georges-Henri Pointet naît le à Neuchâtel. Il est originaire de Vaumarcus, dans le même canton[1]. Il a un frère cadet, Pierre Jean Pointet, futur secrétaire de l'Union suisse du commerce et de l'industrie[2].
Son père, Georges Edmond Pointet[1], est directeur des postes et membre actif du Parti radical-démocratique[2] ; sa mère est née Marguerite Élisabeth Tinembart[1].
Il reste célibataire toute sa vie[1].
Études, articles politiques et armée
Après l'école normale à Neuchâtel, dont il sort diplômé en 1927, il fait des études de lettres aux universités de Neuchâtel et de Berlin jusqu'en 1932[1]. Il obtient une licence pour l'enseignement de la littérature. Il écrit de premiers articles dans l'organe de presse du parti radical neuchâtelois, puis dans la Feuille d'avis de Neuchâtel « sur les agitations politiques en Allemagne et sur les violences contre les étudiants juifs »[2].
En 1933, alors qu'il accomplit son service militaire avec le grade de lieutenant[1], obtenu en , il publie un article dans La Sentinelle en faveur de l'élection du socialiste Ernest-Paul Graber au Conseil d'État du canton de Neuchâtel[2]. Son major, Marcel Krügel, favorable au candidat libéral, exige qu'il atteste par écrit que sa fidélité à la défense nationale irait jusqu'à tirer sur le candidat socialiste et ses partisans. Georges-Henri Pointet ayant refusé[n 1], il se voit retirer son commandement sur décision du chef d'arme de l'infanterie Ulrich Wille. Cette sanction provoque une vive polémique[1].
Antifascisme et Forces françaises libres
Il se lance ensuite dans la lutte antifasciste, notamment avec son ami André Corswant[1]. Il fait notamment partie des personnes qui fondent en le Front antifasciste[2].
Il est professeur de français dans un grand lycée du Caire[3] à partir de l'automne 1935[1], faute d'avoir trouvé un emploi en Suisse[2].
En juillet 1942, il se rend en Syrie et s'engage dans les Forces françaises libres[2]. Affecté à la 1re division française libre[2], il participe aux combats d'El Alamein, de Tripolitaine, de Tunisie et d'Italie. Il est tué peu après le débarquement de Provence du [1]. Il avait demandé et obtenu peu auparavant la nationalité française et avait écrit le à la légation de Suisse au Caire qu'il renonçait à la nationalité suisse[2].
Mort et sépulture
Il meurt le 23 août 1944, à l'âge de 36 ans, dans le massif du Touar, près de Toulon[1], fauché par un éclat d'obus[4]. Les Compagnons de la Libération Julien Chabert et Georges Jeanperrin écrivent à son père pour saluer son parcours[2].
Il est enterré dans le département du Var, soit au cimetière d'Hyères[2], soit dans la nécropole nationale de Boulouris à Saint-Raphaël[5].
Distinction
- 1944 : Croix de guerre avec étoile de bronze[2]
- 1945 : chevalier de la Légion d'honneur (à titre posthume)[2]
Bibliographie et documentaire
- Jean Liniger, Georges-Henri Pointet, 1908-1944 : Vie, textes, documents, Neuchâtel, édition à compte d'auteur, , 117 p.[6],[7]
- Daniel Künzi, Un Suisse à part, 2000, 61 minutes[5],[8]
Notes et références
Notes
- ↑ Il déclare être prêt à faire son devoir et à exécuter les ordres, sans spécifier ce qu'il ferait face à des socialistes. La demande de l'officier supérieur fait suite à la fusillade du 9 novembre 1932 à Genève[2].
Références
- Marc Perrenoud, « Georges-Henri Pointet » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du
- Marc Perrenoud, « L'histoire méconnue et édifiante de Georges-Henri Pointet, militant antifasciste suisse mort pour la France (1908-1944) », Le Temps, , p. 3 (ISSN 1423-3967, lire en ligne , consulté le )
- ↑ J. St., « Le silence rompu », Le Jura, vol. 118, no 23, , p. 1 (lire en ligne)
- ↑ Christian Georges, « Un Neuchâtelois mort au front en résistant au fascisme », L'Express, , p. 3 (lire en ligne)
- Olivier Grivat, « Suisses en arme pour la France libre », 24 heures, , p. 60 (lire en ligne)
- ↑ Jean Liniger, « Georges-Henri Pointet : une philosophie vécue », Le Peuple (quotidien socialiste), , p. 5 (lire en ligne)
- ↑ P.-P. R., « Henri Guillemin parle de G.-H. Pointet », Radio TV, no 9, , p. 43 (lire en ligne)
- ↑ Julien Rouyer, « L'antifasciste disparu des mémoires », 24 heures, , p. 10 (lire en ligne)
Liens externes
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