Gavrochinette
| Nom de naissance |
Henriette Franklin |
|---|---|
| Pseudonyme |
Gavrochinette |
| Nationalité |
française |
| Activité |
chanteuse, transformiste |
Gavrochinette[1] de son vrai nom Henriette Franklin est une chanteuse de café-concert et transformiste française de la Belle Époque, connue principalement pour ses travestissements masculins sur scène. Elle serait née vers 1873 et morte vers 1945.
Biographie
Henriette Franklin[2] dite Gavrochinette, aurait débuté, selon la presse de l'époque, sa carrière artistique à seulement 15 ans, en travesti, sous le nom du « Petit Henri »[2] dans les caves, avant d'être engagée au Casino des Concierges[3],[4] en 1894.
L'année suivante, en 1895, elle se produit au célèbre Moulin Rouge[5] de Montmartre, aux côtés des figures populaires du lieu, telles que La Goulue, Grille d'Égout, Cha-U-Kao ou encore Jane Avril. On la retrouve aussi la Scala[6] en 1896-97, aux Ambassadeurs[7] en 1897-98 (aussi en 1906), au Kursaal, à l'Eldorado[8],[9] et au Petit-Casino[10] où elle connaît un fort succès[11].
Son répertoire est principalement composé de chansons grivoises, comiques et de succès populaires du café-concert tels que Viens, Poupoule !, créée par Félix Mayol en 1902. Quoique modeste, sa notoriété lui permet d'apparaître comme créatrice de plusieurs chansons sur quelques partitions comme L'Étudiant universel, ou Ah ! Clarisse. Cette notoriété la conduit également au studio des disques Odéon où elle grave quatre titres en 1907. Dans son personnage de Gavroche au féminin[12], elle interprète également des textes destinés initialement à des hommes. Au travers de ses chansons, elle se met tantôt dans la peau d'un étudiant, tantôt dans celui d'un époux outragé, comme dans Tu n'm'y r'prendras pas (Claudinette)[13].
Malgré un certain succès durant la Belle Époque, à la suite de la Grande Guerre, « la diseuse travestie » Gavrochinette disparaît complètement. Sa dernière mention connue date de 1933.
Discographie
1907
D'après la Phonobase[14]:
- Tu n'm'y r'prendras pas (Claudinette) (.H. Piccolini - E. Herbel - L. Roydel) (Odeon 60169 / matr. xP3145)
- Remettez-nous ça (Odeon 60170 / matr. xP3146)
- La Môme Chapelure (F. Vagues - V. Tarault) (Odeon 60171 / matr. xP3147)
- Viens ma gigolette (Odeon 60172 / matr. xP3150)
Réédition
- Tu n'm'y r'prendras pas, Anthologie de la chanson française traditionnelle coffret 1 : 1900-1920 (15 CD, publiés en 2002) : CD n°6, piste 14.
Références
- ↑ « Adieu légumes », Paris qui Chante, no 182, , p, 4-5 (lire en ligne )
- « Casino d'Avignon », La Semaine Mondaine, , p. 2 (lire en ligne) :
« Mlle Gavrochinette, dont on a tant parlé, s'appelle Henriette Franklin, née le 12 Juin 1873, elle a donc un peu plus de vingt-cinq ans. Dans son enfance, elle fit un dur apprentissage de la vie; à quinze ans elle chantait sous le nom du Petit Henri dans les caveaux et sous-sols d'amateurs. Ce n'est que plus tard au Moulin Rouge, où le petit Henri se transforma en Gavrochinette. Enfin, elle entra aux Ambassadeurs, où son rôle de Gigolette dans la revue de Numès la fit spécialement remarquer. Sa première chanson : « Le Petit Apprenti », n'a jamais été dite par aucune autre artiste avec le sentiment faubourien qu'elle excelle à exprimer. Mais ce qui fait sa grande supérioté, c'est l'aisance avec laquelle elle porte le travesti qui lui est coutumier. »
- ↑ (en) Richard Khaitzine, Le cabaret du Chat Noir - Histoire artistique, politique, alchimique et secrète de Montmartre, Mercure Dauphinois, (ISBN 978-2-35662-266-2, lire en ligne)
- ↑ « Le Mondain / directeur artistique G. Marichal », sur Gallica, (consulté le )
- ↑ Jacques Crépineau et Jacques Pessis, Le Moulin Rouge, FeniXX, (ISBN 979-10-369-1688-5, lire en ligne)
- ↑ « L'Art lyrique et le music-hall : journal indépendant des cafés-concerts, concerts et théâtres », sur Gallica, (consulté le )
- ↑ Alfred Choubrac (Gallica, BnF), « Affiche de Gavrochinette aux Ambassadeurs »
- ↑ « Dans les théâtres », La Fronde, no 336, , p. 1 (lire en ligne)
- ↑ Jean-Jacques Meusy, « Les bandes comiques face à l'arrivée des films « kilométriques » », 1895, vol. 61, no 2, , p. 149–164 (ISSN 0769-0959, DOI 10.4000/1895.3836, lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Le Nouvelliste des concerts : cirques et music-halls : hebdomadaire indépendant paraissant tous les jeudis / directeur Emile Deplaix », sur Gallica, (consulté le )
- ↑ Clément Vautel, Mon film: Souvenirs d'un journaliste, FeniXX, (ISBN 978-2-7050-0622-8, lire en ligne)
- ↑ « Eden-Concert », Nîmes-journal, no 978, , p. 2 (lire en ligne)
- ↑ « Parution « Anthologie de la chanson française enregistrée : 1900–1920 » par Various Artists - MusicBrainz », sur musicbrainz.org (consulté le )
- ↑ Henri CHAMOUX, « Phonobase - discographie Gavrochinette »
Bibliographie
- DE BERCY Léon, Montmartre et ses chansons : poètes et chansonniers, éd. H. Daragon, 1902, p.274
- LACOMBE Nicole, Les chants de bataille : la chanson patriotique de 1900 à 1918, éd. Belfond, 1992, p. 311
- PESSIS Jacques, Le Moulin Rouge, éd. FeniXX, 2002
- DAENINCKX Didier, Le banquet des affamés, éd. Gallimard, 2012, p.224
- LORRAIN Jean, Madame Baringhel, éd. Fayard, 1899, p. 272
- DORSEY, The Argonaut, journal, volume 37 (July-Dec. 1895), éd. San Francisco, Calif. : Argonaut Pub. Co., p. 92, 5 août 1895
Liens externes
Enregistrements de Gavrochinette consultables sur la Phonobase d'Henri Chamoux
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