Gabrielle Bertrand-Beyer

Gabrielle Bertrand
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Wilhelm Beyer (en) (de à )
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Genres artistiques
Scène de genre, portrait, peinture de fleurs (d), pastel, art du dessin (d)

Gabrielle Bertrand-Beyer (connue aussi comme Gabrielle Bertrand, Gabrielle Beyer ou Gabriele Beyer), née le [1] à Lunéville et morte le [2] à Vienne, est une peintre lorraine qui a accompli sa carrière à la cour de Vienne.

Biographie

Gabrielle Bertrand (dont les dates de naissance et de décès sont imprécises ou erronées dans les premiers dictionnaires biographiques[3],[4],[5],[6],[7],[8]) est la fille du tapissier François-Gabriel Bertrand (mort le ) et d'Élisabeth-Françoise Fricque. Elle est baptisée en l'église Saint-Jacques de Lunéville avec les prénoms de Gabriel Margueritte[1].

C'est donc toute petite qu'elle arrive en 1738 à Vienne et à la cour des Habsbourg-Lorraine, où son père sera capitaine du château de Schönbrunn de 1747 à sa mort en 1765[9]. Le déménagement des Bertrand de Lunéville à Vienne est probablement lié au mariage du duc François-Étienne de Lorraine avec l'archiduchesse Marie-Thérèse en 1736[9]. En 1764, Gabrielle Bertrand devient femme de chambre des deux filles cadettes du couple impérial, Marie-Caroline et Marie-Antoinette[1]. C'est elle qui leur donne des cours de peinture et de dessin[9], après s'être formée à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne. En 1771, présentant un portrait posthume de la duchesse de Lorraine Élisabeth-Charlotte, mère de l'empereur, et le tableau Jeune fille avec fleurs[9], elle est reçue membre de l'Académie des Beaux-Arts, ce qui était exceptionnel pour une femme. La même année, elle épouse le réputé sculpteur, peintre et architecte paysagiste de Schönbrunn Johann Wilhelm Beyer (de), de douze ans son aîné[1]. J.W. Beyer est membre de l'Académie des Beaux-Arts depuis 1768, et il a été promu sculpteur officiel de la cour impériale en 1770. Le portrait de J.W. Beyer par son épouse date d'environ 1775 ; il fait maintenant partie de la collection H.M. Gutmann au musée de Vienne[9]. En 1778, le couple achète une maison à Hietzing. Après quatorze ans de mariage, sans enfants, leur divorce est prononcé en 1785[1].

Gabrielle Bertrand-Beyer participe aux expositions d'art de l'Académie de Vienne en 1774, 1777 et 1786[9]. Elle séjourne aussi quelque temps à Bruxelles et à Naples, où elle laisse des portraits au pastel[1].

Elle décède à Vienne le 11 avril 1802 à l'âge de 64 ans.

Œuvre

Gabrielle Bertrand-Beyer a peint des portraits, des scènes de genre de type « tableau de conversation » et des fleurs. Elle pratique essentiellement la technique du pastel, et aussi la miniature à la gouache.

Son art est influencé par François Boucher et plus encore par Jean-Étienne Liotard, très apprécié à Vienne pour ses portraits, ce qui a contribué à beaucoup d'incertitude dans l'attribution de plusieurs tableaux[1], du fait qu'elle ne signait pas ses œuvres. Bien qu'appréciée comme peintre, notamment par l'impératrice, et faisant les portraits de plusieurs jeunes filles ou dames de la cour, dont la comtesse Karoline von Fuchs-Mollard (de)[2], ancienne préceptrice et amie de Marie-Thérèse, elle n'était officiellement que femme de chambre, et se devait de rester en retrait par rapport au peintre de la cour impériale Martin van Meytens. Ses contemporains considéraient qu'elle avait une production importante, ce qui signifierait que beaucoup de ses tableaux sont dispersés ou perdus. Au total, peu d'œuvres peuvent lui être attribuées avec certitude, quelques-unes d'après un catalogue d'exposition[10] ou le témoignage d'Alphonse de Fortia de Piles qui en avait vues à Schönbrunn lors de son voyage en Allemagne en 1790-1792[1]. Un de ses tableaux souvent cité est celui commandé par la reine des Deux-Siciles Marie-Amélie intitulé Marie-Thérèse, au moment où elle quitte le deuil pour prendre les rênes du pouvoir[a],[4],[5],[6],[8]. En dehors de celui-ci, du portrait de son mari et de la miniature de l'Obersthofmeisterin K. von Fuchs-Mollard[2], quelques autres sont confirmés comme étant bien de sa main[1],[9] :

En revanche, certains tableaux qui lui ont été attribués ne lui correspondent pas[b].

Notes et références

Notes

  1. À la mort de son père Charles VI en 1740, Marie-Thérèse est la première femme héritière des trônes des Habsbourg.
  2. C'est le cas des portraits post-mortem de membres de la cour impériale présents sur wikimedia commons, dont ni le style ni la technique (aquarelle) ne s'apparentent à ceux de G. Bertrand-Beyer, avec des incohérences de dates. D'autre part, le portrait post-mortem n'était pas pratiqué par les femmes.

Références

  1. (en) Neil Jeffares, « Dictionary of pastellists before 1800 : Beyer, Frau Wilhelm, née Gabrielle Bertrand », sur pastellists.com (consulté le )
  2. (de) Felix Czeike (dir.), Historisches Lexikon Wien, vol. 1, Vienne, Kremayr & Scheriau, , 623 p. (ISBN 978-3218005432, lire en ligne), p. 355
  3. (de) Georg Kaspar Nagel, Neues Allgemeines Künstler-Lexikon, vol. 1, Munich, , 564 p. (lire en ligne), Bertrand, Gabriele, p. 470
  4. (de) Constantin von Wurzbach, « Biographisches Lexikon des Kaiserthums Oesterreich. Band 1: A-Blumenthal », sur literature.at, Vienne, (consulté le ), p. 379
  5. Albert Jacquot, « Essai de répertoire des artistes lorrains, peintres, peintres verriers, faïenciers, émailleurs », sur gallica.bnf.ark:, Paris, (consulté le ), p. 16
  6. Raoul Walter (dir.), « Dictionnaire biographique illustré de Meurthe et Moselle », sur galeries.limedia.fr, Paris, (consulté le )
  7. Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, Paris, Gründ,
  8. « Gabrielle Bertrand-Beyer », sur artlorrain.com (consulté le )
  9. (de) « Wien Geschichte, Gabrielle Bertrand », sur geschichtewiki.wien (consulté le )
  10. Christian von Mechel, Catalogue des tableaux de la galerie impériale et royale de Vienne, Bâle, (lire en ligne)
  11. « Caroline von Pichler », sur servimg.com (consulté le )

Liens externes

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