Felicia Pacanowska

Félicia Pacanowska
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Felicia Pacanowska (orthographié également Pocanowska[1]) est une artiste peintre et graveuse polonaise née à Łódź (Pologne) le 15 janvier 1907 et morte à Rome en 2002.

Son œuvre se situe d'abord dans la figuration cubiste pour glisser progressivement dans les années 1950 vers l'abstraction géométrique. Vivant à Paris à partir de 1932 (notamment au 7, rue Ricaut dans le 13e arrondissement), elle appartient à l'École de Paris.

Biographie

Felicia Pacanowska est, après avoir obtenu son baccalauréat au lycée de Lódz, élève en peinture et en gravure (bois et cuivre) de l'Académie des beaux-arts de Varsovie[2]. Diplômée, elle quitte la Pologne pour Paris en 1932[3].

De retour à Paris en 1937, elle se rapproche de l'École de Paris[4] et travaille à approfondir la technique de l'eau-forte. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est dessinatrice industrielle dans une usine d'aviation (1939). Échappant à la rafle du Vel d'Hiv en 1942[3]. Elle part en 1946 étudier la sculpture à l'Académie de Rome, et rentre à Paris pour pratiquer la peinture et à la gravure dès 1947[5].

La robustesse des personnages de Felicia Pacanowska l'apparente alors tant à l'expressionnisme qu'à un cubisme dont la force de construction rappelle son apprentissage de la sculpture. Nadine Nieszawer établit pour sa part un lien entre les mêmes réminiscences extrêmes et inhumaines de l'après-Shoah et le renoncement progressif de Pacanowska à la figuration, à son devenir radicalement abstrait[4].

L'œuvre de Felicia Pacanowska est, tant en France qu'en Italie où elle reçoit deux prix, découverte et reconnue par les critiques d'art autour de 1954[6], puis, à compter du Salon des réalités nouvelles de 1962, présente dans les principales manifestations parisiennes ainsi que dans les musées européens.

Contributions bibliophiliques

  • Irène Kaufer, Ombre du soleil, frontispice de Felicia Pacanowska, éditions Pierre-Jean Oswald, 1971.

Expositions

Expositions personnelles

  • Galerie Redfern Londres, 1937.
  • Musée d'Israël, Jérusalem, 1953.
  • Galerie Gérard Mourgue, Paris, [7].
  • Galerie Vendôme, Paris, 1973.
  • Centre d'art et de culture de l'Espace Rachi, Paris, mars-.

Expositions collectives

Réception critique

  • « Pacanowska nous donne des représentations de formes conçues clairement. Ses formes simples de personnages, pèlerins, pêcheurs, arbres ou de toits qui se détachent presque en relief sur des fonds plus clairs sont pourtant des échafaudages harmonieux placés dans un ordre esthétique rigoureux. D'autre part, ses tableaux sont le résultat d'une superposition sculpturale de formes bien plus que d'une imbrication architecturale cubiste. J'ai pensé, devant son paysage de Positano, au paysage de Tolède du Greco par l'étagement singulier des formes et aussi la lumière intellectuelle qui prend possession de la nature. Peut-être parce que Pacanowska est astigmate, comme l'était Le Greco ? En tous cas, son sens de la composition est d'un grave dépouillement sans jamais tomber dans la stylisation. Cette esthétique se réclamant plus de la sculpture que de la froideur de l'architecture répond-elle à un besoin d'absolu ? Pacanowska ne veut pas souffrir l'intransigeance abstraite et c'est d'une esthétique d'un parti-pris délicat qu'il s'agit plutôt : elle veut que seule la forme abstraite frappe durablement le spectateur, mais son esprit a besoin d'un ordre profond donné par les rapports cosmiques de la nature. Cette spiritualité claire et mystique de la conception de la nature est transcrite par un trait, un dessin sérieux qui fait toute la sympathie qu'on éprouve devant cette peinture dépouillée. Toute la sensibilité se trouve dans les couleurs, aux beaux tons pâles très doux, mais sa force est le privilège d'un sens clair de la forme. » - Hubert Decaux[7]
  • « Ses gravures, en général des eaux-fortes, sont bien représentées dans les collections publiques… Sa vision part d'une figuration transposée pour tendre à une abstraction lyrique. La construction de ses compositions a souvent fait évoquer une origine cubiste. » - Dictionnaire Bénézit[9]

Prix

Collections publiques

Belgique

Danemark

France

Italie

Pologne

Royaume-Uni

Suisse

Collections privées

  • Henri Braun-Adam[23].

Références

  1. Le Dictionnaire Bénézit orthographie « Pocanowska ».
  2. (pl) « Felicja Pacanowska », sur Galeria Schron, (consulté le )
  3. (en-US) « Félicia PACANOWSKA », sur Bureau d’art Ecole de Paris, (consulté le )
  4. Nadine Nieszawer, Les peintres juifs à Paris - 1905-1939 - École de Paris.
  5. « PACANOWSKA, Felicia », sur ledelarge.fr (consulté le )
  6. Jean Bouret, « Felicia Pacanowska », in Franc-Tireur, 15 avril 1954
  7. Hubert Decaux, « Pacanowska et l'esthétique de l'esprit », Journal de l'amateur d'art, n°213, 10 juin 1958, p. 10.
  8. Galerie Carmline, Quatrième exposition - Octobre 37, présentation de l'exposition, 1937
  9. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.11, p. 71.
  10. Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz - Estampes et livres d'artistes, BNF, 1992.
  11. Présentation de l'exposition Autobiografia : recluse of history Saffronart blog.
  12. Présentation de l'exposition Autobiografia : recluse of history The Art Daily, 24 juillet 2013.
  13. Niesawer & Princ, « Felicia Pacanowska », bureau de l'École de Paris
  14. Fonds d'art contemporain - Paris Collections, Felicia Pacanowska dans les collections
  15. Musée national d'art moderne, Felicia Pacanowska dans les collections
  16. Musée d'art moderne de la ville de Paris, "Composition", aquatinte dans les collections
  17. Musée d'art moderne de la ville de Paris, "Composition", gravure, vers 1966, dans les collections
  18. Musée d'art et d'histoire du judaïsme, Felicia Pacanowska dans les collections
  19. Monnaie de Paris, Felicia Pacanowska dans les collections
  20. Galerie d'art moderne et contemporain Lorenzo Viani, Felicia Pacanowska dans les collections
  21. British Museum, Felicia Pacanowska dans les collections
  22. Victoria and Albert Museum, Felicia Pacanowska dans les collections
  23. Drouot Presse, La collection Henri Braun-Adam, un destin au service de l'art, novembre 2013

Annexes

Bibliographie

  • Hubert Decaux, « Pacanowska et l'esthétique de l'esprit », Journal de l'amateur d'art, n°213, .
  • Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992.
  • Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner, Anne Moeglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz - Estampes et livres d'artistes, Bibliothèque nationale de France, 1992.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, vol.11, Gründ, 1999.
  • Yael Ancri dans Nadine Nieszawer, Peintres juifs à Paris - 1905-1939 - École de Paris, Éditions Denoël, 2000 (lire en ligne)
  • Éliane Strosberg, Humanisme et expressionnisme - La représentation de la figure humaine et l'expérience juive, Somogy Éditions d'Art, 2008, p. 119 à 121.
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, 2014 (lire en ligne).
  • Nieszawer et Princ, Histoires des artistes Juifs de l'École de Paris, 1905-1939, (Denoël, 2000 - Somogy, 2015) Les étoiles éditions, 2020, p. 331-332.

Liens externes

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