Faxonius rusticus
Écrevisse à taches rouges
Faxonius rusticus, l’Écrevisse à taches rouges, est une espèce d'écrevisses d'eau douce de la famille des Cambaridae originaire des États-Unis.
Répartition
Faxonius rusticus est originaire des États-Unis] où cette espèce est présente dans le bassin hydrographique de la rivière Ohio, notamment dans le Sud-Ouest de l’Ohio, le Nord du Kentucky, le Sud-Est de l’Indiana et le Nord du Tennessee[1].
Elle est en expansion aux États-Unis et au Canada.
En France elle n’est présente que dans le département de l’Aveyron. Elle est toujours présente en faible densité sur le ruisseau d’Inières. Un deuxième foyer, indépendant du premier, a été détecté sur la rivière Aveyron, en aval de Rodez[2]. À l'automne 2022, les services de l’État ont asséché un étang envahi à Inières dans le département de l'Aveyron où 6 000 écrevisses ont été capturées et détruites[3].
Habitat
L’Écrevisse à taches rouges colonise tous les milieux aquatiques : ruisseaux, rivières, étangs et lacs.
Son habitat est conditionné à la possibilité de créer des abris, notamment dans les berges fouissables ou sous de gros blocs. L’absence de matériaux fins (argiles, limons ou sables), ou d’abris, peut expliquer son absence[2].
Description
La couleur de sa carapace varie entre le gris-bleu et le brun-vert foncé et possède une tache de couleur rouge rouille de chaque côté de sa carapace au niveau du céphalothorax, mais dans certains cours d’eau ces taches rouges peuvent être absentes ou effacées[4], pas toujours visibles.
Elle présente également des marbrures couleur rouille sur les segments de l'abdomen et n'a pas d'épines en avant du sillon éricale[2].
Confusion
L’écrevisse à taches rouges peut être confondue avec l’écrevisse à pinces bleues, l’écrevisse à rostre caréné (toutes deux indigènes au Canada), l’écrevisse marbrée et Faxonius limosus.
L’écrevisse à taches rouges a une taille supérieure à celle de ses congénères. Ses pinces sont particulièrement robustes par rapport à celles de l’écrevisse à pinces bleues et de l’écrevisse marbrée[4].
Faxonius limosus a des épines avant le sillon cervical qu'on ne retrouve pas chez l’écrevisse à taches rouges[2].
Reproduction
Les mâles et les femelles acquièrent une maturité sexuelle lorsqu’elle mesure environ 35 mm, soit généralement entre la première et la deuxième année de vie.
Les femelles peuvent pondre entre 80 et plus de 500 œufs[2],[3] et les protège sous leur abdomen. Après l’éclosion, soit environ deux semaines plus tard, les larves restent accrochées à la femelle jusqu’à leur seconde mue avant de quitter définitivement la mère[4].
Elle se reproduit au printemps et au début de l’automne.
Espèce envahissante
Cette espèce est classée comme l’espèce d’écrevisse la plus invasive au monde aux États-Unis et Canada. C’est une espèce très agressive qui réduit la biodiversité des milieux aquatiques dans lesquels elle s’établit. Sa plasticité alimentaire lui permet de s’adapter aux ressources en place, qui peuvent se constituer de producteurs primaires (plantes aquatiques ou détritus), bivalves, d’escargots, de petits crustacés, d’insectes aquatiques et d’œufs de poissons. Elle est porteuse saine de la peste des écrevisses (Aphanomyces astaci). Cette peste décime l’ensemble des individus d’une population d’écrevisses autochtones[2].
Elle figure dans la Listes d’espèces exotiques envahissantes interdites en France[5]. Le fait d'introduire volontairement dans le milieu naturel, de transporter, colporter, utiliser, mettre en vente, vendre ou acheter un spécimen d'une espèce animale ou végétale de cette liste est puni par la loi française de trois ans d'emprisonnement et de 150 000 € d'amende (article L 415-3 du code de l'environnement).
Dénomination
Ce taxon porte en français le nom vernaculaire ou normalisé suivant : Écrevisse à taches rouges[6].
Systématique
Le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Faxonius rusticus (Girard, 1852)[7].
L'espèce a été initialement classée dans le genre Cambarus sous le protonyme Cambarus rusticus Girard, 1852[7],[8]. Sa localité type est Cincinnati[8].
Faxonius rusticus a pour synonymes[7] :
- Cambarus rusticus Girard, 1852
- Orconectes rusticus (Girard, 1852)
Publication originale
- (en) Charles Girard, « A revision of the North American Astaci, with observations on their habits and geographic distribution », Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, Philadelphie, Académie des sciences naturelles de Philadelphie, vol. 6, , p. 87-91 (ISSN 0097-3157 et 1938-5293, OCLC 1382862, lire en ligne).
Notes et références
- ↑ Marc Collas, « Premier signalement de l’Écrevisse à taches rouges (Faxonius rusticus, Girard 1852) en Europe, France (département de l’Aveyron) », sur CDR-EEE, (consulté le )
- Martial Durbec, « Publication d'une fiche d'identification de l’Écrevisse à taches rouges en Aveyron », sur CDR-EEE, (consulté le )
- « Elle pond 500 œufs par an : l’écrevisse à tâches rouges envahit ces rivières », sur France 3 Occitanie, (consulté le )
- « Écrevisse à taches rouges » [archive du ], sur Gouvernement du Québec (consulté le )
- ↑ « Arrêté du 14 février 2018 relatif à la prévention de l'introduction et de la propagation des espèces animales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain », sur Légifrance
- ↑ Base de données mondiale de l'OEPP, https://gd.eppo.int, consulté le 10 août 2025.
- World Register of Marine Species, consulté le 10 août 2025.
- Girard 1852, p. 88
Liens externes
- (en) Catalogue of Life : Faxonius rusticus (Girard, 1852) (consulté le )
- (fr + en) GBIF : Faxonius rusticus (Girard, 1852) (consulté le )
- (fr + en) ITIS : Faxonius rusticus (Girard, 1852) (consulté le )
- (en) NCBI : Faxonius rusticus (taxons inclus) (consulté le )
- (en) OEPP : Faxonius rusticus (Girard) (consulté le )
- (en) Taxonomicon : Faxonius rusticus (Girard, 1852) (consulté le )
- (en) WoRMS : espèce Faxonius rusticus (Girard, 1852) (consulté le )
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